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Nous n’avions cessé d’alerter : la crise n’a pas disparu ni avec l’été, ni avec l’installation d’une nouvelle majorité. C’est d’ailleurs pour affronter cette crise, pour en sortir, pour trouver un chemin nouveau permettant de sécuriser leurs vies, que nos concitoyens ont majoritairement tourné le dos à M. Sarkozy, qui rappelons-le, n’a recueilli que 25,5% des voix au premier tour de l’élection présidentielle.
La situation économique est aujourd’hui plus dégradée qu’en juin, avec l’approfondissement des crises économiques et monétaires ainsi que le recul de l’activité qui augmente dramatiquement le chômage. La responsabilité n’en incombe ni au coût du travail des salariés, le plus souvent sous-rémunérés, ni à celui de la protection sociale. Sont en cause, les énormes frais financiers que constituent une ponction de plus en plus grande des institutions financières sur le travail et l’activité, le coût des dividendes versés aux actionnaires, celui exorbitant des rémunérations des grands patrons et la faiblesse des investissements productifs qui en découle. Le Président de la République a donc eu raison de dire à Châlons-en-Champagne en fin de semaine dernière que « nous sommes face à une crise d’une gravité exceptionnelle ». Mais, il ne peut s’en tenir à ce constat qu’il connaissait bien avant d’être élu et nous aurions souhaité, comme il le fit durant sa campagne électorale, que soit montrée la responsabilité de la finance et des banques.
Pour réussir, il ne faut pas se tromper sur les causes d’une situation effectivement très grave et douloureuse pour beaucoup de nos concitoyens. Ce serait le cas si le Chef de l’État en déduisait qu’elle appelle encore plus d’austérité. Partout, cette dernière aggrave les difficultés du monde du travail et de la culture et aboutit à la récession. Pendant ce temps, les actionnaires, les rentiers, les banquiers, le grand patronat continuent, comme si de rien n’était, à accumuler des capitaux qui échappent au financement de tout ce qui permet de vivre mieux et de redresser le pays. Résultat, parce que ses causes n’ont pas été jugulées, la crise s’approfondit.
La seule pédagogie qui vaille ne consiste donc pas à essayer de convaincre la population qu’hors de l’austérité et des sacrifices, pas de salut. Elle devrait permettre au plus grand nombre d’identifier clairement les causes de la crise et d’en appeler à la mobilisation populaire afin de faire contrepoids à toutes les forces, en France et en Europe, qui n’ont pour boussole que la préservation de leurs privilèges. Elles sont en position de combat comme l’ont montré l’université d’été du MEDEF et, chaque jour, les dirigeants de la droite qui pilonnent tout ce qui de près ou de loin pourrait apporter la moindre amélioration.
En proposant au pays et au parlement un nouvel élan grâce à des réformes progressistes de contenu structurel, nous avons la conviction qu’il est possible de rassembler largement notre peuple pour qu’il participe par ses interventions à la modification des terribles réalités actuelles. Le gouvernement, toute la gauche, les forces syndicales et associatives doivent y contribuer. Le changement durable et l’issue à la crise appellent cet effort. Dès ce dimanche, à l’occasion de son intervention à la télévision, F. Hollande doit reprendre l’initiative pour des changements fondamentaux. L’expérience des autres pays européens montre à quel point des changements de gouvernements n’ont pas répondu aux espoirs placés en eux par les électeurs, favorisant ainsi la montée des nationalismes et des extrémismes. Or, voici que plusieurs économistes démontrent depuis une semaine, que l’application des règles du nouveau traité européen obligerait à des réductions d’investissements sociaux et publics non plus de 33 milliards d’euros, comme annoncé fin juin, mais de 44 milliards d’euros. C’est comme si on décidait de supprimer le budget de l’Éducation nationale.
Rien ne contraint F. Hollande et J.M. Ayrault à imposer ce traité qui n’est pas le leur, mais celui de leurs prédécesseurs. Un traité dont la renégociation était un des engagements majeurs du candidat socialiste. Dans la gauche et chez les écologistes, aux yeux de beaucoup, elle reste à obtenir pour engager “la réorientation de la construction européenne”. F. Hollande en avait affirmé la volonté. Nous la partageons et nous apporterions notre contribution à la mise en œuvre d’un projet de changement de l’Europe. Ceci nécessiterait de ne pas ficeler le débat sur le traité au Parlement, début octobre. Mais de quelle réorientation parle-t-on si son acte fondateur est un traité austéritaire ?
La vérité, c’est qu’il n’y aura pas de réorientation de la construction européenne si on accepte le traité de M. Sarkozy et Mme Merkel. Et J.M. Ayrault n’a pas raison de dire que les parlementaires qui n’acceptent pas ce texte, marqueront de la défiance vis-à-vis de F. Hollande ou l’affaibliront. Non ! Ceux, qui, comme nous, refusent ce texte, le font au nom de la réussite du changement. Mieux, un débat public, tout le mois de septembre, sur ce traité, comme nous y inviterons à la Fête de l’Humanité, sanctionné par un référendum, donnerait un poids considérable à F. Hollande face aux institutions européennes et à Mme Merkel pour pousser l’idée de renégociation qui est l’engagement numéro onze du programme du Président de la République. Ce n’est pas non plus affaiblir la France. Au contraire ! Soutenir le texte baptisé « Merkozy » revient à conforter la domination et les options des dirigeants allemands. Nous savons que là encore la pression du capital européen est forte. Mme Parisot s’est réjouie que ce traité européen soit adopté rapidement et sans débats. Elle sait que ce texte constituera pour ceux qu’elle représente, un puissant outil contre les droits économiques et sociaux des travailleurs et une nouvelle flèche contre l’État social.
La majorité des Français a choisi de changer de pouvoir pour une politique au service de l’intérêt général et non plus au service des puissants et de la finance. Après le changement de pouvoir, le changement de politique reste un chantier qui concerne chacune et chacun. Sa réussite implique de prendre au pied de la lettre ce que disait F. Hollande au Bourget : « Mon véritable adversaire… il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti. Il ne présentera jamais sa candidature et il ne sera pas élu. Et pourtant, il gouverne. Mon adversaire c’est le monde de la finance ». Nous y sommes, prêts à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que le rapport de forces évolue enfin en faveur du peuple.
La Fête de l’Humanité, si elle est grande, riche de débats et porteuse de combats peut accélérer un processus démocratique en faveur du changement.
06/09/2012
0 commentaires
bonjour, sur facebook, twitter ou autres je ne parle que de s’unir, se rassembler avec humilté, tous les Français pour un meme combat, lorque je parle d’interet général (certains feignent de ne pas comprendre) il faudra du temps par la suite, l’ouverture aux autres nécessaire pour agrandir notre mouvement du FDG….
AMICALEMENT