Ce n’est pas pour les retraites, c’est pour les financiers

le 26 octobre 2010

 

Après avoir écourté le débat à l’Assemblée nationale, le pouvoir sarkozyste a fait de même au Sénat. C’est une sorte de coup d’état à froid pour imposer un texte de régression sociale, refusé par une majorité de nos concitoyens. Le Parlement est bafoué, les organisations syndicales méprisées, le peuple, qui à plus de 60% soutient les mouvements en cours, n’a le droit à aucun véritable débat public sur un enjeu qui concerne la vie de chacune et de chacun.

Ces coups de force de la monarchie sarkozyste se paieront un jour fort cher pour leurs instigateurs qui n’ont cessé de tromper les gens. En effet, la droite du Sénat a adopté un amendement déclarant qu’un débat serait organisé en 2013 sur les retraites. Adopter un tel amendement c’est reconnaître que le débat n’a donc pas eu lieu. C’est aussi reconnaître que cette contre-réforme en appelle d’autres. Lesquelles ? L’Assemblée nationale avait déjà adopté un amendement ouvrant le chemin de la retraite par capitalisation. Et le Sénat demande « une réforme systémique ». Cela veut dire un changement de système.

Au lieu de l’actuel système par répartition de solidarité entre les générations, entre les professions, l’idée de la droite est d’aller à un système où celle ou celui qui pourra se payer sa retraite le fera. Les autres continueront de travailler, s’ils le peuvent, car ils n’auraient pas de retraite du tout ! Les plus pénalisés seront évidemment les plus modestes. C’est ce qui est désormais prévu avec l’amendement dit de la « mise en place d’un régime universel par point ou compte notionnel ».

Le fond de cette contre-réforme, déclarée urgente par le monarque élyséen, n’est donc pas destiné à faire face aux besoins de financement des systèmes de retraites, mais à livrer les régimes de retraite et demain la protection sociale, aux requins des assurances et des fonds de pensions.

C’est cela le fond de l’affaire. Le fond du projet sarkozyste. Servir les puissances d’argent contre les classes laborieuses. Et comme il n’a pas de majorité dans le pays pour le faire, parce qu’il s’agit d’une modification aggravant les injustices, il le fait passer en force, sans laisser le Parlement aller au bout des débats, en refusant toute négociation avec les syndicats, en poursuivant des jeunes et des salariés, en refusant tout débat public. Le peuple uni ne se laissera pas faire.  


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Patrick Albert 26 octobre 2010 à 8 h 55 min

La « mise en place d’un régime universel par point ou compte notionnel » est une revendication satisfaite de la CFDT. Pourquoi Thibault préfere-t-il priviligier l’axe avec la CFDT plutôt qu’avec Sud et FO ?

BOUDET Pierre 26 octobre 2010 à 12 h 26 min

Bien sur le but ultime du pouvoir capitaliste, dont Sarkozy et ses bourrins sont les v r p, n’est pas de sauver la retraite par répartition, comme ils le prétendent, mais de la détruire, ainsi que toutes les avançées sociales issues du conseil national de la résistance et mises en place à la libération par Ambroise CROIZAT, ministre communiste du travail et des affaires sociales, cette volonté de destruction a d’ailleurs été exprimée officiellement par Denis KESSLER, vice président du médef, demandant de mettre fin à TOUTES les lois sociales issues de cette période, cette volonté réponds à l’exigence capitaliste de privatisation sur le modèle Américain, qui ne protège pas ses citoyens, mais les livre à l’appétit sans limite des assurances privées à des couts exorbitants, inaccessibles pour la majorité des travailleurs, je puis illustrer cette affirmation, une de mes filles a acceuilli au pair, pendant un an une étudiante Américaine de 22 ans, celle ci n’avait jamais consulté ni dentiste ni gynéco, ni d’ailleurs aucun autre médecin, car disait elle {chez nous cela coûte trop cher} ayant pendant son séjour en France souffert d’un kyste sacro cocygien, elle refusait de consulter, persuadée qu’elle ne serait pas couverte par l’assurance, c’est ce type de société que veux nous imposer le pouvoir Sarkoziste, ceci afin de drainer l’argent vers les assurances privées, par exemple la société Malakof Médéric dont son frère est le patron, ils se servent de l’état pour détruire le bien public dans leurs intérêts personnels.
Nous devons par tous les moyens éclairer la population sur leurs véritables intentions et lutter pour leur infliger une défaite historique, en popularisant nos propositions de financement sans augmentation de temps de cotisation ni de temps de travail.
Il faut se servir des 173 milliards d’euros d’exonérations de cotisations patronales et de subvention de l’état accordées aux entreprises sans aucune obligation, ces cadeaux ont servi à alimenter la spéculation financière ayant généré la crise qu’ils veulent nous faire payer, le scandale des 173 milliards a été publié par la cour des comptes, qui n’est pas soupçonable de dérive gauchiste

BOUDET Pierre 29 octobre 2010 à 16 h 37 min

Je souhaite revenir sur ma réponse du 26 – 10, où je dis qu’il faut se servir des 173 milliards dénoncés par la cour des comptes, il est certain que cela serait nécessaire, mais le P C fait des propositions plus élaborées qui permettraient d’assurer l’équilibre pérenne des retraites et de la sécu : à savoir.

L’augmentation et la modulation des cotisations des entreprises, en rapport entre la valeur ajoutée et la part de celle ci affectée aux salaires et aux créations d’emplois.

Prélèvement sur les revenus financiers des entreprises et des banques { actuellement exemptes de TOUTE contribution au financement de la protection sociale y compris des retraites } ce prélèvement au même taux que sur les salaires.

Suppression des exonérations de cotisations sociales, accordées sans effet sur l’emploi.

Paiement aux caisses de retraite et de sécurité sociale des dettes dues à celles ci par les entreprises et l’état.

Prélèvement des cotisations sur TOUS les éléments de rémunération { Heures sup, primes d’intéressement et de participation, Stock options }

Favoriser la création d’emplois stables et à temps complet au détriment des placements financiers spéculatifs

Ces mesures mettraient DEFINITIVEMENT fin à tout problème de financement.

Prioleau Michel 26 octobre 2010 à 17 h 18 min

La grande majorité des citoyens est contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement . La révolte gronde partout en France . Mais qu’attendent donc les syndicats pour s’unir et proposer un mouvement d’ampleur nationale plutôt que des actions éparpillées qui risquent de lasser les Français, à la grande satisfaction du MEDEF, de SARKOZY et de tous ceux qui ont intérêt à mettre à bas tout le système de protection sociale !

Patrick Albert 28 octobre 2010 à 10 h 56 min

Entièrement d’accord avec Michel.

BOUDET Pierre 29 octobre 2010 à 12 h 30 min

Je pense que nous sommes tous désireux d’aller vers un mouvement capable de faire plier le gouvernement, mais pour cela combien de gens sont {CAPABLES} de partir dans ce type de conflit, la structure de l’emploi a beaucoup changé depuis les années 70 – 80 ou nous pouvions partir pour un mois de grève, ce qui a été mon cas en 68 et 74, nous savions à cette époque que nous retrouverions notre travail en fin de grève, car il n’y avait pas de chomage et nous pouvions éventuellement trouver 3 employeurs le même jour.
Aujourd’hui un % très important d’emplois sont à temps partiel, et nombre de ceux qui voudraient faire grève, savent que s’ils prennent ce risque, ne retrouveront pas leur travail en fin de celle ci et ne sont pas capable de soutenir financièrement un conflit de longue durée.

Je crois que si les syndicats ne prenaient pas en compte cette réalité sociologique, ils feraient preuve de légèreté et le résultat ne serait pas ce que nous espérons tous.

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