A quoi joue notre service public de la télévision ?

le 14 mai 2019

Ce qui se passe est extrêmement grave. Une nouvelle fois, la chaîne France 2 s’emploie à écraser la voix d’un courant de pensée et d’action essentiel à la France, et qui a contribué à la libérer du joug nazi et à la rebâtir, avec ses solidarités, ses conquêtes sociales, ses combats pour la paix et la décolonisation. Ce n’est pas la première fois que la force communiste est évacuée sans sommation des grands débats publics, comme on enlève de la photo une présence trop dérangeante.

Que veut dire cet ostracisme quand, dans le même temps, les syndicats sont méprisés et empêchés de défiler, les résistances populaires violentées par la police, l’information concentrée et uniformisée ? Au moment même où le pouvoir décide de faire table rase des grands conquis initiés par des hommes d’Etat communistes comme la Sécurité sociale par Ambroise Croizat, le statut de la fonction publique par Maurice Thorez, le service public de l’énergie et EDF par Marcel Paul. Décision a manifestement été prise par le Bureau politique du capital d’éliminer le Parti communiste de l’espace public. Aucun démocrate, aucun républicain ne peut l’accepter. L’affaire est trop grave ! Elle est contraire aux arrêts du Conseil constitutionnel de 1986 et 1989 qui stipulent que « le pluralisme constitue le fondement de la démocratie ».

Faut-il une nouvelle fois rappeler que le Parti communiste français et le courant dans lequel il s’inscrit, au-delà de son action décisive dans l’Histoire du pays, est un des rares partis représentés par des groupes parlementaires actifs dans chacune des deux chambres et que des parlementaires communistes siègent au sein du Parlement européen depuis sa création en 1979 ? Le suffrage universel a en outre permis lors des derniers scrutins d’élire des milliers d’élus communistes, de maires, de conseillers départementaux ou régionaux qui travaillent d’arrache pied pour la défense des intérêts populaires dans les assemblées où ils sont élus.

Les considérer comme portion congrue en prétextant de sondages aléatoires ou d’élections législatives écrasée par le poids de l’élection présidentielle ne peut être pris que comme un nouveau déni de démocratie. C’est ce mépris contre la vie des territoires, le travail de proximité et l’engagement que nos concitoyens ont rejeté massivement ces derniers mois. Le courant représenté par le Parti communiste irrigue la vie démocratique du pays comme il a façonné son identité.  Vouloir l’extraire arbitrairement du débat public, c’est vouloir enterrer tout un courant de pensée utile et nécessaire au débat public et aux millions de citoyens qui refusent le match sur tapis vert entre les macronistes ultralibéraux et le national capitalisme de l’extrême droite.

La télévision publique doit respecter la démocratie et le débat contradictoire et cesser de vouloir faire l’élection avant les électeurs et les électrices en permettant l’expression du Parti Communiste et de Ian Brossat au même titre que les autres candidats.


1 commentaire


Moreau 14 mai 2019 à 23 h 43 min

Ceci explique peut-être cela : la France et l’Union Européenne n’ont strictement rien à gagner d’un communisme qui n’est pas l’eurocommunisme républicain universaliste et a tout à y perdre, il y a tout un communisme qui n’est pas une alternative meilleure à l’alternance inédite. La gauche n’a pas encore compris que seule l’eurogauche républicaine universaliste peu passionner, captiver, les Hommes, cette gauche divisionniste est ostracisée, c’est l’histoire de l’ostraciseur ostracisé ! C’est bien à cause des ostracismes de l’histoire du régime désastreux des partis politiques français que des personnes qui ont souffert des politiques plus ou moins nulles et qui en souffrent toujours votent blanc, ce qui est douloureux aussi car ce vote lors d’un premier tour ou d’un tour unique dit bien que tout ce que communique les partis politiques français est globalement insuffisant.
Il n’y a qu’une gauche républicaine universaliste qui pourrait réussir, elle n’est pas représentée !

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