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Un président de La République est garant de l’intérêt général. M. Macron doit saisir l’occasion de le prouver. Quand plus de 61% des citoyens refusent la destruction du système de retraite solidaire, il doit l’entendre. Il doit reconnaitre que son projet est à l’opposé de son programme de campagne qui garantissait que l’âge de départ en retraite ne reculerait pas et que les pensions ne diminueraient pas [i]
Or, même les études d’impact bricolées montrent que la contre-réforme soumise à la commission spéciale du Parlement prévoit les deux. Et, jusque-là aucun ministre ne l’a démenti. Dès lors qu’existe un tel écart entre les engagements et ce qui est réellement proposé, qu’une majorité de nos concitoyens le refuse, que tous les syndicats, d’une manière ou d’une autre, s’y opposent et que même des députés de la majorité présidentielle n’en veulent pas, il n’y a qu’un moyen de trouver un juge de paix : proposer au peuple de se prononcer par référendum.
L’enjeu est énorme. Il s’agit en effet de savoir comment des millions de personnes, sur plusieurs générations, vont vivre la période « d’après le travail » de leur existence. Il s’agit de savoir s’il est juste et efficace de briser l’un des piliers de l’Etat social qui repose sur 14% des richesses produites. Et si la sixième puissance mondiale, dans laquelle la productivité du travail a été démultipliée, a aujourd’hui les capacités ou non de rénover son pacte social construit alors que la France était ruinée, dévastée, au sortir de la seconde guerre mondiale. Le débat doit avoir lieu.
En mentant sur un projet de toute évidence conçu pour satisfaire les fonds de pensions et appuyer la dynamique perverse du capital financier, le gouvernement a braqué les classes populaires, désormais rejointes par des fractions importantes et diverses des classes moyennes. En enrégimentant autoritairement sa majorité, même rétive, dans un projet de bouleversement de la société, il a aggravé les préventions et la méfiance à l’encontre d’une démocratie vécue comme représentative du seul pouvoir. Le groupe communiste au Parlement a raison de proposer une motion référendaire. Il est rejoint aujourd’hui par d’autres forces. Refuser ce référendum, ce serait refuser une part décisive de démocratie participative et humilier l’immense majorité des citoyens. Cela reviendrait à faire la part-belle à l’extrême droite pour la faire grandir encore. Cet enjeu démocratique est de haute importance : celui de « faire France » non pas seulement ensemble mais en commun, au nom de la République sociale.
La question à soumettre aux citoyens serait, contrairement aux allégations gouvernementales, d’une grande et claire simplicité : « Etes-vous oui ou non pour le projet de réforme des retraites proposé par le gouvernement ». Le débat public approfondi permettrait à chacune et chacun d’étudier toutes les hypothèses, de vérifier les chiffres, d’accéder aux études d’impact, aux analyses des syndicats, des partis, des associations. Le référendum se justifie donc. Tous les éléments sont réunis pour que la décision souveraine des français soit précédée d’une belle et grande délibération collective, comme ils en furent capables en 2005 lors du referendum sur le projet de Constitution européenne.
Il ne s’agit pas ici d’une batille de chapelles, ni d’arracher une quelconque reddition, mais bien d’obtenir une grande respiration démocratique. L’intérêt général le commande. Le gouvernement doit l’entendre ! L’Humanité contribue à faire vivre cette demande démocratique.
[i] Son programme présidentiel stipule : « Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions. »
2 commentaires
Selon ce que j’ai compris avec plusieurs informations, et vous écrivez qu’il s’agit de rénover le système des retraite ; des personnes sont à la retraite et certaine depuis peu de temps, sans l’âge départ ait changé, et sont rémunérés au niveau des pensions. Des agriculteurs aurait aimé selon un article de Marianne, que leur retraite soit portée à 1000 euros par mois voire de bénéficier d’un niveau des pensions de retraite plus haut. Ceci fait ressortir donc que le niveau de la retraite est lié à l’âge de départ. Donc au regard de ces informations et de ces précisions, la majorité n’a pas trahi ses promesses. Le niveau de certaines retraites est trop bas, mais justement, c’est celui de retraites d’avant le projet de réforme.
Je ne pense pas qu’un référendum soit la bonne solution, ça ne résoudrait rien ; il faudrait peut-être étudier la réalisabilité d’augmenter les retraites inférieures (comme celles de plusieurs agriculteurs par exemple) à 1000 euros de de garantir un minimum de 1100€ au lieu de 1000€ (je ne suis pas compétent pour dire si c’est réalisable mais ça irait dans le bon sens) à ceux qui seront concernés
par le nouveau régime de retraite. Sil commence à 1000€, il commence trop bas et laisse à un niveau trop bas des retraites antérieures. Moi, c’est ça que j’ai compris. Je pense qu’il faut alors un âge commun de la retraite qui selon la majorité présidentielle ne peut pas être identique à celui d’avant le nouveau système, et c’est sur cet âge commun que pourrait porter un référendum si un
référendum devait être organisé.
Le référendum que vous proposez ne rénove pas le système de retraite pour un système de retraite juste, il bloque le progrès que le non l’emporte ou que le oui l’emporte, il ne faut jamais bloquer le progrès pour tous à mon avis.
Moi je crois qu’il est possible de réussir mais il faut travailler avec la majorité présidentielle qui peut parfaitement comprendre que le Peuple par référendum pourrait choisir l’âge commun de départ à la retraite, il ne faut pas rejeter le progrès qu’apporte le projet.
Non au changement de l’age de la retraite