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Il pleut comme à Gravelotte sur les lignes de défense du pouvoir : rejet par le Conseil d’état de la méthode et des fondements de la contre-réforme des retraites, puis de l’opération dite du « nuançage politique » visant à éliminer de l’appréciation des résultats des élections municipales les électeurs des villes de moins de neuf mille habitants, soit plus de la moitié des votes ; protestations de la Cour de cassation contre la demande formulée par le Président d’un jugement sur l’affaire Halimi, mettant ainsi en cause la séparation des pouvoirs ; ministre de la justice, pourtant gardienne de la loi et des principes républicains, se croyant autorisée à condamner une jeune fille critiquant (vertement certes) une religion…
La large majorité de nos concitoyens qui s’expriment ou se mobilisent contre les choix du pouvoir macroniste est ainsi rejointe par des corps institutionnels importants, piliers de ce que l’on appelle l’Etat de droit, même s’il peut être qualifié de bourgeois. La fracture qui s’élargit entre le pays dans sa diversité et le pouvoir politique n’est que la manifestation des sérieux craquements au cœur d’un système institutionnel vermoulu et au centre du capitalisme lui-même. Pour les gouvernants, le passage en force et les tentatives de remodelage de nos principes républicains sont devenus une nécessité politique pour « sauver le système ».
L’Etat utilise la police mais plus encore la bataille idéologique portée directement par le sommet du pouvoir contre les travailleurs et les citoyens. Cette violence se tourne aujourd’hui contre des fractions de celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, font fonctionner ce système. Ainsi en va-t-il de la protestation contre la garde à vue de lycéens mineurs qui ont eu le tort de manifester leur opposition au saccage du baccalauréat. De même, des personnalités qui ne sont pas réputées communistes, comme MM. Bourlanges, Debré, ancien président du Conseil constitutionnel, Mignard soutien de M. Macron, plusieurs députés de la majorité et des économistes pourtant à l’origine du projet critiquent le texte de loi. Il aura fallu un tollé quasi-général pour relever et rejeter le degré élevé d’antihumanisme franchi par la ministre du Travail refusant au nom du gouvernement la proposition de loi de l’un des groupes constituant pourtant la majorité de porter le congé de deuil pour un enfant de cinq à douze jours. Même le Medef n’en demandait pas tant ! Jusqu’au président du Sénat qui a fait droit à la demande d’Eliane Assassi et du groupe communiste de rejeter la procédure accélérée pour l’examen de la loi retraite.
Et pour forcer le destin, celui-ci fait mieux que de changer le thermomètre. Voici, que même le très conformiste Conseil d’orientation des retraites va être décapité parce que les syndicats y siègent pour être remplacé par une nouvelle structure composée uniquement de magistrats de la Cour des comptes, directement reliée aux institutions bruxelloises. C’est l’indication claire que l’objectif d’une diminution continue et certaine des sommes consacrées aux retraites est réclamé par la haute finance.
La multiplicité des mensonges déversés depuis des semaines sur l’équilibre financier, la retraite des femmes, ou « l’universalité » d’un système qui crée des régimes particuliers tout en s’acharnant à en détruire d’autres ; ce mauvais vaudeville autour de « l’âge pivot » un jour, « âge d’équilibre » le lendemain, l’exonération des hauts revenus qui grèvera les caisses de 70 milliards et le recul continu de l’âge ouvrant droit à la retraite complète, ou encore ces éléments de langage tendant à faire croire que le pouvoir veut un régime « viable » alors que son souci est de le rendre irréversible pour sécuriser les fonds de pensions : tout cela crée un climat de méfiance, de défiance et de rejet dans de larges fractions de la société. Raison de plus pour combiner bataille parlementaire et mobilisations protéiformes. L’intérêt général et la solidarité ont tout à y gagner contre un pouvoir dont l’assise ne cesse de rétrécir.
3 commentaires
Et pendant ce temps la désunion des partis de gauche continue
j en ai marre de ce gouvernement de fantoches. comment peut on les foutre dehors puisqu ils n ont pas le peuple avec mais contre eux.
Il;faut en finir avec cette vermine d e la France§
Tous aux urnes pour bien battre cette engence.