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Après la restriction du droit de manifestation, la répression, le rabaissement du Parlement, le recours aux ordonnances pour défaire le droit du travail, les attitudes de mépris envers nos concitoyens, la presse et l’information semblent être dans le viseur du président de la République.
Quelques heures avant la scandaleuse tentative de perquisition des locaux de Mediapart, après ordres du parquet, sous pression de l’exécutif, le Président de la République a tenu des propos « privés » sur les médias, devant une poignée de journalistes. Propos aussi sibyllins qu’inquiétants, par lesquels le président traite avec une rare désinvolture les enjeux liés à l’information. « Le bien public, c’est l’information. Et peut-être que c’est ce que l’État doit financer » dit-il. « Le bien public, ce n’est pas le caméraman de France 3. Le bien public, c’est l’information sur BFM, sur LCI sur TF1, et partout » poursuit-il. Il s’agit ici d’une attaque inédite de la part d‘un président contre l’audiovisuel public, assortie du mépris coutumier envers ses techniciens. Ainsi doit-on comprendre que la défense du service public de l’audiovisuel non soumis à la dictature de l’audimat, ne fait plus partie des priorités du pouvoir. Ces propos laissent entrevoir une casse du statut de ses agents et un désengagement de l’État au profit d’une charpente de contrôle de l’information produite par des groupes privés. « Il faut s’assurer que [l’information] est neutre, financer des structures qui assurent la neutralité. Que pour cette part-là, la vérification de l’information, il y ait une forme de subvention publique assumée, avec des garants qui soient des journalistes » conclut M. Macron.
La prétendue « neutralité de l’information » est une des déclinaisons de la fable néolibérale selon laquelle il n’y aurait pas d’alternative. Il n’y a pas d’information neutre. Il y a des faits, des événements, des actes politiques, sociaux, culturels, géopolitiques, scientifiques qui font l’objet d’analyses différenciées, nourrissant le débat ou la controverse démocratique. De même, sans remettre en cause la qualité du travail des journalistes exerçant dans un média adossé à un groupe industriel et financier ou tirant l’essentiel des recettes de la publicité, il est bien évident que le cadre général dans lequel ils travaillent détermine une orientation éditoriale. C’est d’ailleurs pour que puisse vivre le pluralisme que la Constitution prévoit que l’État en soit garant.
Chaque jour, L’Humanité et chaque semaine L’Humanité Dimanche traitent des faits avec la même rigueur que les autres journaux. La différence qui singularise chaque titre tient à son orientation éditoriale, liée elle-même aux intérêts que l’on défend. C’est la raison pour laquelle, selon sa position sociale, ses idées, ses engagements, on préférera les angles du Figaro, du Monde, de La Croix ou de L’Humanité. Se retrancher derrière une neutralité chimérique revient, en fait, à s’assurer un monopole de l’information. Est-ce d’ailleurs à la lumière de ces propos qu’il faut comprendre pourquoi L’Humanité est privée chaque année depuis 2009 d’un million d’euros d’aide aux quotidiens à faible ressources publicitaires ou, malgré des promesses, que le plan élaboré sous l’égide de l’État n’ait pas vu le commencement d’un début de mise en œuvre. Le combat engagé pour que vivent L’Humanité et L’Humanité Dimanche est l’un des enjeux vitaux pour la démocratie et le débat d’idées.
Sans L’Humanité, les termes du débat public seraient redéfinis à l’aune de cette prétendue « neutralité » qui n’est que le faux nez de l’acceptation de la doxa ultralibérale. Le débat public et médiatique tournerait vite à la mascarade perpétuelle si venaient à disparaître les titres qui, comme les nôtres, proposent de confronter les faits à la nécessité qui s’exprime puissamment, de travailler à une alternative sociale, démocratique et écologique. Le grand mouvement de solidarité qui se déploie avec énergie autour de nous montre que de toutes opinions, et par delà les situations sociales, les démocrates et républicains authentiques souhaitent que L’Humanité et L’Humanité Dimanche trouvent un nouvel élan.
3 commentaires
Les médiats voilà un thème qui doit être traité triplement par:
La Constituante
Le nouveau pacte social
Le nouveau paradigme économique
«« Quelques heures avant la scandaleuse tentative de perquisition des locaux de Mediapart, »»
Et la non moins odieuse perquisition de la FI.
Attention, il faut cesser la division de la gauche.
Bonjour.
À faire proliférer:
MACRON OU L’ORGIE DES ULTRA-RICHES – MONIQUE PINÇON-CHARLOT
https://www.youtube.com/watch?v=JEOj91N7tn8