Vous avez dit République ?

le 22 septembre 2020

La Liberté guidant le peuple, huile sur toile d'Eugène Delacroix inspirée de la révolution de 1830.

Il semblerait désormais, selon le ministre de l’éducation nationale, qu’il faille aller chercher la République entre le nombril et le décolleté des jeunes filles… Le mot « République » est devenu dans la bouche du pouvoir un « mot gourdin », que l’on assène sur la tête des classes populaires au fur à mesure que l’on assèche ses principes. Un mot pour filer droit et mettre au pas, un mot pour surveiller et punir, un mot pour maquiller les propos xénophobes, un mot pour cacher la destruction méthodique de tous les fondements de la République démocratique et sociale érigée il y a 228 ans et fortifiée par le mouvement socialiste et communiste, un mot pour protéger le pouvoir.

Quelle farce d’hurler « République ! » quand l’éducation nationale est laissée à la merci de la concurrence d’officines privées et affaiblie dans ses missions, quand le Parlement est bâillonné, quand les services publics sont privatisés, quand le pouvoir dit « républicain » pactise avec la finance, devançant toutes les aspirations du capital, contre les retraites, les droits sociaux, la sécurité sociale.

Quelle blague de prétendre défendre l’unité républicaine quand les territoires sont laissés à l’abandon au profit de métropoles portées vers les rivages du capital mondialisé, quand la sécession des plus riches est entretenue, quand un sabir « globish » est imposé partout par les pouvoirs économiques et politiques, quand des élites corrompues adossent la France et l’Europe à l’empire états-unien.

Certes, le concept de République embrasse large. Raison de plus pour définir le sens que l’on veut lui donner. Il n’y a pas besoin d’aller chercher bien loin. L’histoire de notre pays et les principes constitutionnels arrachés contre la réaction ne demandent qu’à être défendus, travaillés et approfondis. L’émancipation individuelle et collective ne sera le fruit que d’une République garante des libertés, démocratique, sociale et laïque. Tisser à nouveau ce fil, en rehaussant le débat et non en le maintenant au niveau du nombril, voilà l’urgence.

Patrick Le Hyaric


8 commentaires


Christophe BRUNEAU 26 septembre 2020 à 22 h 21 min

c’est quoi une tenue républicaine : être habillé un bleu-blanc-rouge? ces propos du ministre me font penser à des publications : “Cette fille n’est pas habillée comme une salope, c’est juste que tu la regarde comme un violeur” ou “Les femmes ont des habits, certaines hommes aucune tenue”, quand cesserons-nous de sexualiser le corps féminin?!

Jean Patrick Duranton 26 septembre 2020 à 23 h 09 min

Voilà une très claire mise au point, merci PATRICK. les envolées de leurs mots clés ne servent qu’à donner les illusions de gouvernances à la petite semaine afin de colmater les défaillances politiques orchestrées pour faire taire les citoyens qui revendiquent une autre société de justice sociale.

Perrot 27 septembre 2020 à 8 h 47 min

Bonjour
Ce texte ne devrait pas rester que dans la tête des lecteurs de l’humanité.
En tract nperrational il pourrait être une aide précieuse pour les batailles à venir pour sauver la République au travers de l’école ,la sécurité sociale, l’état de droit. …

Georges

.

Martin 27 septembre 2020 à 11 h 24 min

Je partage l’analyse de Patrick et je rappelle à tous, qu’il existe une convention internationale des droits de l’enfant ( 0 à 18 ans ) , cette convention n’a pas été abolie , donc à tous de la faire vivre et imposer partout .

marie bonneau 27 septembre 2020 à 22 h 28 min

entièrement d’accord !

Kowalyk Victor 28 septembre 2020 à 14 h 59 min

Macron déroule son prêt-â-porter idéologique du libéliralisme de Milton Friedman(1971),Margaret Thatcher (1979),Donald Reagan(1980),Maastricht(1994), donc rien de nouveau que des resucées de vieillles recettes pour asservir les salariés, les retraités et les jeunes, pour qui le pouvoir mesurés les moyens pour l’éducation, pour la culture, pour les débouchés assortis d’emplois stables. Il est plus facile et plus lâche de s’attaquer aux jeunes filles qui doivent encore s’imposer dans la société. Honte au phallocrate Blanquer ! Victor Kowalyk

breteau jean claude 29 septembre 2020 à 15 h 09 min

cher Patrick ,comme toujours je partage ton analyse ,ajoutant u ne diversion bien utile en ces temps de défaillance du pouvoir .Cela dit je suis furieux du manque de protestations face à l”éffacement du parti dans les média . C’est insupportable ,la radio et télé publique sont uniquement les relais d’un pouvoir aux abois .Les “ministres” ont déserté leur bureau et campent dans les média ,sans réaction de notre part .Combien sommes nous à te lire ,l’huma n’est pas pré&sent ;mais les échos le figaro,lepoint et compagnie ont seules droit de cité .Ou est la république ,mais nous nous taisons

alain harrison 5 octobre 2020 à 17 h 59 min

Bonjour.

Et dire que Macron fabrique une loi sur le séparatisme. Le séparatisme islamique ? Oui, il y a des individus qui instrumentalisent outrageusement des textes islamistes. Mais c’est aux peuples de religion de l’Islam de faire le ménage sur les aberrations (les interprétations tendancieuses ou à la lettre). Nous pouvons quand même leur soulever le fait que nous ne sommes plus dans l’ancien temps et que les valeurs fondamentales rejoignent tous les peuples, toutes les cultures, la manière de les exprimer varient dans rites et les comportements, mais au fond le respect a la même signification.
Parlons du séparatismes économique: les fuites de capitaux pour ne pas payer son du à la Nation ? Hein!

Mais la meilleure est encore son discours où il souligne avec force que l’économie n’est pas une science, mais psychologique. Il faut publier ce discoures en texte et peut-être le vidéo: le roi est nu.
Comment répondre à ses 2 absurdités: le séparatisme et l’économie anxiogène (montage de rouage sans fondement sauf les intérêts de quelques un, dont la les forces de l’ordre leur sont acquises.
Comment ?
Cohésion,cohérence et coordination.
L’horizon est la sortie par le haut.
Sans concertation …KAPUT

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