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À peine les portes du fameux Conseil national, prétendument de « la refondation démocratique », étaient-elles refermées que le président de la République démontrait lui-même l’ampleur de la supercherie. Terminées les promesses de changement de méthode, les engagements « d’horizontalité » dans les prises de décision, les diatribes sur les nécessités de « révolutionner la politique ». Le chef de l’État veut faire adopter « une nouvelle contre-réforme » des retraites à la hussarde, par un amendement au budget de la Sécurité sociale et en le faisant adopter de force, sans vote ni débat, selon le principe dit du « 49-3 ».
Ce n’est pas un signe de force. Ce n’est pas non plus un moyen de porter remède à la grave crise de la représentation et de la démocratie qui ronge jour après jour la société.
Affaibli lors des deux dernières consultations électorales, E. Macron n’a pas de majorité, ni dans le pays, ni au Parlement pour mettre en œuvre ses funestes choix, sauf à obtenir une alliance avec les forces de droite. Or, les puissances d’argent lui demandent instamment d’agir.
Les protestations de M. Bayrou, pourtant président de ce Conseil national de la refondation, sont un indicateur du rejet populaire de la méthode et du refus massif de cette contre-réforme elle-même.
Il en est de même du Secrétaire général de la CFDT qui a menacé de se retirer de ce conseil du bavardage si le président ne revenait pas en arrière. Comme nous, il a insisté sur la nécessité pour les travailleurs de pouvoir décider du contenu, des modalités et du sens du travail.
Voilà qui donne une importance encore plus grande aux mouvements d’actions syndicales des 22 et 29 septembre pour obtenir que le pouvoir abandonne ce projet de recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisations, alors que le niveau des pensions baisserait.
Obtenir aussi que la contre-réforme des allocations chômage soit mise au panier. Obtenir, une conférence pour l’augmentation des salaires, des prestations sociales, et un dispositif ambitieux de formation et de création d’emplois stables rémunérés à hauteur de l’utilité sociale du métier que l’on exerce. Obtenir la fin des spéculations qui rendent la vie chaque semaine plus chère.
Un puissant bras de fer est engagé avec le pouvoir mandataire des puissances d’argent et au-delà avec le capitalisme international qui fait tant souffrir dans les foyers populaires et fragilise les projets de réduction des gaz à effet de serre avec la prédominance du dollar sur la monnaie européenne, la montée des taux d’intérêt, la spéculation internationale sur l’alimentation, l’énergie, les transports alors que nos capacités industrielles et agricoles ont été affaiblies sous l’effet du capitalisme mondialisé.
Dans un tel contexte un effort surmultiplié doit être déployé pour expliquer, expliquer sans cesse les causes réelles des lourdes difficultés qu’affrontent les familles populaires et de chercher patiemment à unir les classes travailleuses comme les privés d’emploi, les retraités comme tous celles et ceux qui veulent donner un sens nouveau au travail. Un projet où le travailleur peut exercer sa pleine souveraineté sur son travail, ses finalités en lien avec la transition environnementale. Nous devons aider, autour de nous à surmonter, à dépasser le climat anxiogène qui tétanise, la peur justifiée de la guerre qui obscurcit tous les horizons. Aider, à se parler, à débattre, à s’unir dans les luttes, pour vivre mieux, et pour une planète vivable. Contre la cohérence des choix capitalistes, nous avons à promouvoir une cohérence de progrès social, démocratique et écologique.
L’enjeu du droit à la retraite comme celui de l’allocation chômage comme toutes les allocations est d’une importance capitale. Il s’agit de défendre et d’améliorer le salaire « continué », conquête des luttes populaires et de l’action communiste. Les forces dominantes veulent les mettre en pièce partout pour améliorer encore les rentes du capital contre le travail. Obliger à un allocataire du revenu de solidarité active à accepter un travail en dehors des conventions collectives et pour une maigre indemnité revient à peser sur tous les salaires.
Obliger le chômeur à accepter n’importe quel emploi, sans tenir compte de ses qualifications et des besoins de formation revient aussi accentuer la « concurrence » entre travailleurs sur « un marché » capitaliste du travail, permettant aux employeurs de puiser dans « un vivier » de salariés contraint de « vendre » leur force de travail aux conditions décidées par ce fameux « marché » capitaliste du travail.
C’est le moyen de pressurer l’ensemble des rémunérations du travail pour mieux rémunérer le capital. Augmenter les années de cotisations et reculer l’âge légal de départ en retraite, c’est pour le capital le moyen de réduire le salaire « continué ».
Voilà qui explique l’insistance des autorités européennes, ces fondées de pouvoir des puissances financières qui veulent obliger à travailler plus pour gagner moins tout en préparant la voie royale aux systèmes de retraite et d’assurances privées elles-mêmes liées aux marchés financiers.
Dans ces conditions, l’union populaire, l’union des mouvements sociaux et citoyens contre la vie chère, pour le travail et les retraites et pour une bifurcation économique et sociale en faveur du climat et de l’environnement, de la souveraineté alimentaire et énergétique vont être décisives.
Comme l’a souligné le président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, André Chassaigne, ces actions relayées au Parlement par les élus de la coalition des gauches et écologistes rassemblés au sein de la NUPES, peuvent permettre d’empêcher les mauvais coups et d’obtenir des avancées pour les familles populaires et les travailleurs.
La marche populaire, alliant mi-octobre, « fin du mois et fin du monde » lancée par des forces de la NUPES et maintenant élargie à de multiples forces de gauche, associatives, intellectuelles est complémentaire des initiatives syndicales et doit encore s’élargir dans l’unité la plus large. Elle peut après les mouvements de fin septembre renforcer le mouvement social ; elle peut aidera transformer les colères en action conquérantes. Il s’agit, dans un même élan, de renforcer ce mouvement et de permettre une conscientisation plus grande des citoyens aujourd’hui en doute, en recherche d’issues à leur situation et à celle du monde. Il ne s’agit pas d’avoir pour seul objectif de mobiliser des « convaincus », mais tous celles et ceux qui pourraient rejoindre le combat pour des issues progressistes. L’enjeu est énorme, pour empêcher l’extrême droite- dont il faut rappeler qu’elle a voté cet été la loi gouvernementale dite « pouvoir d’achat » de continuer de progresser. L’unité populaire pour le progrès social et environnemental sera la force de la majorité de celles et ceux qui aspirent à vivre mieux en obtenant rapidement des améliorations dans leur vie quotidienne et non les reculs promis par le pouvoir. C’est aussi la voie pour une alternative progressiste à construire.
Patrick Le Hyaric
20 septembre 2022
4 commentaires
Les politiques dominatrices sont toute incohérence, monde à l’envers ; le progrès démocratique, social et écologique, serait de culture populaire majeure, et alors, cohérence.
Il faut arriver à faire disparaître toutes les politiques dominatrices, tant la domination de l’Homme par l’Homme est incohérence avec tout ce qui s’ensuit.
Ha oui ?
Les dernières années auront-elles seulement une raisonnance dans ceux qui se disent de gauche ?
Un énième mouvement, un énième sabordage.
Il faut avoir un plan qui montre les vrais obstacles et les démantelés, et les solutions concrètes.
Mais, cela dépasse ceux qui se disent de gauche, mieux vaut se mettre des bâtons dans les roues, le jeu dont se nourrissent les médiats et le net.
La Fi veut détruire le PCF, voilà ce qui a fonctionné. La NUPES, la même chose.
Alors un mouvement anonyme ?
Les coureurs de relais se relaient eux.
Culture populaire majeure ?
Une population drôlement au parfum de l’Histoire, de la Préhistoire et de la Culture, leurs interrelations et ses effets collatéraux sur notre condition d’humain versus notre nature, encore mal compris en prenant en compte le niveau de l’éducation qui dépend essentiellement de l’investissement qui y est fait d’une part, des ajustements adéquats et cohérents des contenus, et un consensus réaliste entre les sou-cultures (il faut considérer les cultures occidentales, orientales, africaines, sud américaines,…comme des sous-cultures) qui sont le fait de constructions historiques humaines selon les conjonctures et conjectures. Avec la découverte de l’Évolution Naturelle, l’Humain a la chance de trouver sa véritable culture et le potentiel qu’il a d’orienter sa condition d’humain en fonction des connaissances actuelles sur justement notre condition humaine. Si et seulement si, il prend en considération ces connaissances et leur mise en place de façon adéquate, avec discernement, cohérence et prioritaire (clef de voûte). La vue d’ensemble et ses interrelations.
Le processus du conditionnement et le fait de manipuler est le même quelque soit la culture ou la nationalité, quelque soit la langue. Si nous ne saisissons pas ce fait, nous continuerons avec de nouvelles croyances sous couvert de sciences.
Abgrall, Krishnamurti, Grof , notre nature conscient-inconscient-mémoire.
La réalité de l’enfant naissant est notre réalité.
Rien d’imaginaire, mais sa source.