Stopper le nouveau Docteur Folamour

le 17 mai 2018

Les voiles de fer et de feu sont gonflées à bloc depuis la décision de Donald Trump de jeter à la poubelle l’accord sur le contrôle des armes nucléaires le plus efficace de l’histoire moderne. Ce faisant, il réduit à néant toute possibilité d’en négocier un nouveau. La thèse de M. Macron s’évanouit dans son humiliation. Le président des Etats-Unis agit en totale complicité avec M. Netanyahou qui, dans un décor de théâtre préfabriqué, a brandi des fausses preuves sur le prétendu programme nucléaire Iranien, alors que l’agence internationale chargée d’en contrôler l’application n’a relevé aucun accroc.

L’odeur du souffre s’empare une nouvelle fois du Moyen-Orient et le monde entier redoute l’étincelle. Il n’aura fallu attendre que quelques heures  pour qu’Israël largue des dizaines de bombes en territoire syrien, prétextant d’invérifiables initiatives hostiles des forces iraniennes qui s’y sont installées à la faveur de la lutte contre Daesh. Le terrain d’un affrontement avec l’Iran est ainsi préparé de longue date par Donald Trump et ses soutiens, adeptes du « changement de régime » de sinistre mémoire qui fut la doctrine des fauteurs de guerre états-uniens pendant des décennies pour garantir la seule défense de leurs intérêts économiques et stratégiques, mais toujours au prix de guerres terribles, de souffrances et de déséquilibres majeurs.

Un attelage baroque d’évangélistes néoconservateurs états-uniens, de droites israéliennes fanatisées et du wahhabisme arriéré des saoudiens veut dicter la marche du monde et dynamiter l’indispensable multilatéralisme qui, certes encore balbutiant, reste le seul moyen d’éteindre durablement les conflits qui rongent les relations internationales. Dans la plus pure tradition du rapport de force borné, c’est par la seule position économique dans les échanges internationaux, garantie par pléthore de bases militaires disséminées dans chaque coin du globe, que M. Trump entend imposer son agenda belliciste à l’ensemble des nations. Ainsi les milliers d’entreprises qui ont noué des liens commerciaux avec l’Iran depuis la levée des sanctions en 2015, dont de très nombreuses européennes et françaises, sont contraintes sous peine d’amendes et mesures de rétorsion de se retirer du pays pour donner corps à l’absurde et dangereuse stratégie, décidée sans aucune concertation, d’isolement de l’Iran. L’Union Européenne doit résister, ne pas s’enferrer dans le droit nord-américain et saisir L’ONU comme l’Organisation Mondiale du Commerce de ces actes de guerre économique.

L’Iran compte plus de 80 millions d’habitants, soit deux fois plus que l’Irak et près de cinq fois plus que la Syrie. Sa population bénéficie d’un niveau de formation très élevé pour la région. Contrairement à leurs voisins sunnites, les iraniens ont misé sur la formation des femmes, ce qui leur offre un vivier de cadres et d’ingénieurs sans commune mesure avec les monarchies théocratiques du Golfe et leurs voisins directs. Le pays est ancré dans une civilisation millénaire qui a irrigué de ses influences l’Asie comme le monde arabe. Sa position géographique le rend, aujourd’hui comme hier, indispensable à l’équilibre de la région. Il a par ailleurs gagné des positions politiques et militaires dans le règlement des conflits générés par les Etats-Unis eux- mêmes. Malgré la chape de plomb religieuse, il connaît une activité culturelle foisonnante. Tous ces éléments indiquent que l’Iran ne saurait être traité en vassal ou sujet qu’au risque de nouvelles crises.

Il ne s’agit en aucun cas de minorer le caractère réactionnaire du régime clérical qui s’est imposé au pays après qu’ait été renversée l’affreuse dictature du Shah ardemment soutenue par les Etats-Unis, ni les menaces que font peser les franges les plus réactionnaires de la République islamique, mais de rappeler des principes de réalité avec lesquels il est indispensable de composer. Seule la diplomatie, le dialogue, l’intégration de l’Iran dans des accords internationaux sous l’égide de l’ONU seront de nature à favoriser les forces démocratiques et sociales du pays, et de permettre à l’Iran d’atteindre un nouveau stade de son développement.

L’unilatéralisme total et agressif des Etats-Unis de Donald Trump appelle de nouvelles audaces diplomatiques et économiques.  L’émancipation de l’emprise du dollar dans les coopérations et échanges devrait devenir un objectif partagé, comme la sortie du traité de l’Alliance atlantique. Partout la réduction des arsenaux nucléaire et la « dénucléarisation » du Moyen-Orient doivent être portées comme un combat vital.

La France et l’Union Européenne ont l’opportunité unique d’affirmer une indépendance stratégique face à l’impérialisme nord-américain et d’engager un rééquilibrage des relations internationales avec l’ensemble des signataires de l’accord, dont la Russie, la Chine et le Royaume Uni, tout en dialoguant activement avec les pays du proche et Moyen-Orient qui ne se reconnaissent pas dans l’axe stratégique belliqueux. Voilà d’ailleurs qui donnerait un début de consistance à un nouveau  projet européen.


3 commentaires


Farid 19 mai 2018 à 23 h 50 min

Le dialogue reste l’arme intelligente pour régler les conflits géopolitiques. l’esprit et le dialogue surpasse l’esprit offensif des Américains car la suprématie reste dans l’union et l’espoir de vivre en communauté.

alain harrison 23 mai 2018 à 7 h 49 min

Bonjour.

««« Malgré la chape de plomb religieuse, il connaît une activité culturelle foisonnante. »»»

Au Québec, la chape de plomb de l’Église est tombée, parce que la population a connu un développement social-économique-éducatif. Somme toute, l’Irak, la Lybie, la Tunisie, la Syrie ont connu un développement similaire mais dans le cadre du tribalisme qui prend du temps à changer, un handicape interne à la culture en regard des avancés sociales inévitables que toute société connaît dans le temps. L’Europe des époques des duchés (pour faire court) étaient très semblables à celles des “chefs de guerre” contemporain au Moyen-Orient. Dans les pays d’Afrique, les clans religieux ont remplacé les tributs. Bon c’est caricaturale, mais, je suis certain que vous comprenez très bien ce que je veux dire. Il a fallu, en France, l’ascendance d’un roi de droit divin pour pacifier et unir sous un même toit tous ces belligerents assoiffés du duché voisin.
Les US, quand ils ont envahis et disséminé les tributs, mais on sait maintenant que c’était plus des nations très bien organisées, éduquées, certaines nomades, étaient le fait de l’anglicanisme raciste religieux (la femme n’avait pas d’âme et les chasses aux sorcières). La France n’aurait pas été mieux ? Mais vue sa défaite face aux Anglais, on ne saura jamais si elle aurait été à la hauteur pour disséminer les amérindiens.
Mais il y a suffisamment d’exemple colonialiste français en Afrique, la guerre du Viet Nam à la Française (pour combattre le communisme ?), pour comprendre qu’elle n’aurait pas lésiné avec les amérindiens.

Aujourd’hui, toujours le modus operandi pour les mêmes raisons, mais à valeur ajouté et pour le meilleur prix, pour les consommateurs. Les peuples ne peuvent plus se cacher de leur responsabilité devant l’Humanité, les peuples forment l’humanité versus la déshumanité du monde décidé par des gouvernants affairistes. Qui les mets au pouvoir ?

Rien n’est séparé sur cette terre, qui est passé d’un milieu ouvert à un milieu fermé, à moins d’aller sur Mars, et encore, il faut constater l’état des lieux.

De même, chaque peuple risque les foudres de l’impérialisme qui ne cesse ces coups dévastateurs rendant de moins en moins possible une vie diversifiée de peuples et de cultures. C’est à eux (peuples et cultures) de faire les changements nécessaires pour leur propre progrès. Bien sûr les rythmes ne sont pas tous les mêmes.
L’Iran chemine à son rythme selon les rapports de forces culturels internes, comme l’a fait l’Europe, et cela a pris des siècles. Mais avec la technologie d’information, des échanges sociaux économiques respectueux (qui reste à faire), l’évolution des pays et des cultures se feraient sans doute en ce siècle. De même pour l’occident, l’histoire n’est pas terminée, et la paix ferait seulement que l’histoire se ferait différemment.
Mais en attendant, on est loin du compte.

22 mai 2018
« Les États-Unis se sont opposés, ont déstabilisé, renversé ou assassiné chaque réformateur progressiste apparu sur la scène politique dans la région depuis plus d’un siècle »
María Páez Víctor

Mohsen Abdelmoumen : Pouvez-vous nous dire quelle est la situation qui prévaut actuellement au Venezuela ?
Dr. María Páez Víctor : Il y a 6 questions clés pour comprendre la situation au Venezuela.
Comment expliquez-vous les sanctions que les États-Unis et l’Union Européenne veulent imposer au gouvernement légitime du président Maduro ?
Les sanctions américaines font partie de leur guerre économique contre le Venezuela. Elles sont une violation du droit international : elles sont contre les chartes de l’ONU et de l’OEA (ndlr : Organisation des États américains), contre le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, civils et culturels et constituent un crime contre l’humanité parce qu’elles créent intentionnellement la souffrance du peuple. En bref, elles sont immorales car elles empêchent le pays d’acheter de la nourriture et des médicaments.
LGS.

credito.locali 24 mai 2018 à 1 h 45 min

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