Les démolisseurs

le 9 juillet 2013

16-5-06 manif-agricult-4(1)

Il ne manquent pas de  déclarations officielles prônant la nécessité de défendre nos potentiels productifs et l’emploi. Pour les actes; c’est autre chose.

En vérité, les décisions prises affaiblissent, voire préparent, la liquidation de l’un de nos atouts majeurs, tant au plan national qu’européen : l’agriculture et l’agroalimentaire. La nouvelle réforme de la PAC est de ce point de vue très négative.

Et aucune disposition durable n’est prise pour conforter nos petites entreprises du secteur agroalimentaire, jetées au vent de la concurrence et de la compétitivité sur des bases inégales, particulièrement avec l’Allemagne et les Etats-Unis. Cette  « compétitivité » qui fait tant de mal, comme on l’a vu dans l’affaire dite Spanghero, où pour obtenir de la viande bon marché, on n’a pas hésité à frauder, avec des risques pour les consommateurs et désormais des suppressions d’emplois dans l’entreprise.

Or l’avenir réside bien dans la mise en place de filières de production jusqu’à la consommation à partir des territoires, en instaurant un soutien à la modernisation des PME avec des aides publiques ciblées et contrôlées, un crédit public d’autant plus favorable qu’il sert au maintien ou à la création d’emplois, à la formation des salariés et à l’innovation dans les entreprises, tout en favorisant le développement des territoires.

En même temps, l’état doit légiférer pour obtenir un nouveau rapport entre les centrales d’achat et les entreprises agroalimentaires ou les producteurs agricoles, afin que cesse le pillage actuel de leur valeur ajoutée. Rien n’est fait en ce sens alors que le contexte mondial appelle un développement nouveau de nos capacités agricoles et alimentaires.

Ainsi, alors que la demande mondiale de lait augmente chaque année de 20 milliards de litres supplémentaires les autorités européennes sabotent tout projet de développement. Au lieu de réfléchir à un plan coordonné de développement de la production laitière sur la base d’une agriculture paysanne riche en emploi, et de développer de nouvelles capacités de transformation, l’union européenne décide, dans le cadre de l’actuelle réforme de la politique agricole commune, sous pression de groupes comme Danone ou Lactalis de supprimer les quotas laitiers plaçant nos producteurs dans une concurrence acharnée avec les Etats-Unis. Pendant ce temps outre atlantique ils protègent leur marché.

Il en est de même pour les quotas sucriers qui doivent être supprimés en 2017. Nos producteurs n’auront donc plus de prix garantis. Cela, se paiera en destruction d’emplois supplémentaires.

Déjà, une sucrerie sur deux a fermé dans l’Union européenne depuis la précédente réforme. La fin des quotas provoquera une nouvelle hécatombe.

Là encore, on nous parle de « compétitivité », mais la « compétitivité », est bridée par le coût de l’énergie, qui ne cesse d’augmenter, ou encore le temps nécessaire à mettre au point des variétés de betteraves plus riches en sucre. Qui est derrière cette demande ? Les grands groupes américains Coca-Cola et Pepsi-Cola. Cet exemple montre bien au service de qui sont les dirigeants européens.

Ajoutons à ceci, une nouvelle fois, la dangerosité du projet d’accord transatlantique.

Les Etats Unis qui ont toujours eu pour projet de détenir « l’arme alimentaire », protégent leur agriculture avec leur loi « Farm.Bill » pendant que la PAC démantèle en Europe tous nos outils de protection des productions, des prix, de la qualité alimentaire et de la santé.

Pour faire accepter cette « négociation-soumission », le Président de la commission de Bruxelles le sinistre Mr Barroso utilise une étude taillée sur mesure par un institut baptisé « Center for Economic Policy Research » qui, en manipulant des données économiques, fait croire qu’un marché unique transatlantique serait bénéfique à l’Europe. La vérité est que ce marché transatlantique accentuera une mise en concurrence à armes inégales au seul profit du grand capital international.

Ceux qui commanditent de telles études sont les fossoyeurs de l’idée européenne et des démolisseurs de nos économies, du travail, de nos territoires et de la sécurité alimentaire.

Il ne faut pas cesser de faire pression pour mettre en échec ce projet maléfique.


18 commentaires


Fercoq 9 juillet 2013 à 12 h 43 min

Vous commencez à m’agacer je ne veux plus recevoir vos emails

raimanet 9 juillet 2013 à 15 h 05 min

oups !

Ouallonsnous ? 9 juillet 2013 à 17 h 31 min

Chochotte !

Primet 12 juillet 2013 à 8 h 50 min

Je vois que chez vous l,esprit d,ouverture et du débat vous est totalement étranger

Denys 9 juillet 2013 à 15 h 20 min

On dit que l’histoire ne repasse jamais les plats et pourtant…
Vivant une crise économique qui trouve une certaine ressemblance avec celle des années trente, nous voici désormais dans la configuration d’un plan Marshall bis. Plein de bonne volonté ces braves cow boy n’en finissent pas de vouloir sauver l’Europe et se rappellent que le first plan Marshal de 47 trouvait déjà sa raison d’être dans la déconfiture politique de la Grèce et la panade économique de l’Europe d’après guerre. Alors bis répétitas on remet le couvert et on ressert la même tambouille avec la même arrière pensée : l’hégémonie mondiale des States ! Et nos politiciens de salon n’ont d’autres soucis que de laver leur linge sale en famille sans trop s’occuper du devenir économique du pays.
Il n’a pas suffit aux ricains de nous imposer leur coca colas, leur hamburger et leurs OGM, il leur faut maintenant la peau de la paysannerie française qui sera bien sur incapable de lutter en terme de rendement face à l’industrie agricole américaine. Mettre deux fois plus de temps à produire un bœuf de qualité n’est pas compétitif à la production d’une barbaque sur vitaminée, et fera disparaître tout le savoir faire qualitatif agricole français !
Aujourd’hui déjà les gens de ma génération ont toutes les peines du monde à retrouver les saveurs qui ont aiguisées leurs papilles d’enfants, car bien ternes déjà sont nos madeleines de Proust,alors demain nos petits enfants n’auront plus aucune notion du gout d’un vraie fondue bourguignonne de viande charolaise et encore moins le savoir des saveurs de tous notre panel fromager inimitable… Faites des provisions tout cela va être sacrifié sur l’autel de la rentabilité mondiale au seul profit de cet Oncle Sam pour qui l’intérêt familial et d’abord le sien !
Mais en plus de cet effondrement paysan ce sont aussi les industries locales, directement impactée dans leur intérêts commerciaux avec les agriculteurs. Plus qu’une chaîne alimentaire en danger c’est une chaîne économique qui met l’Europe à la merci de Etats Unis ! Une nouvelle forme de colonisation est en marche !

Bernard 10 juillet 2013 à 9 h 05 min

la reponse a toutes ces conneries c’est l’Instinctive Pulsation, explications sur mon site, mot clé google : jazznature

Carpentier 9 juillet 2013 à 19 h 25 min

Il faut privilégier l’agriculture de proximité qui se développe de plus en plus. Près de chez moi nous avons la possibilité de cueillir nous mêmes nos fruits et légumes, c’est sympa, nous voyons beaucoup de familles avec les enfants, joindre l’utile à l’agréable, faire découvrir aux enfants etc..et manger des produits du terroir frais qui n’ont pas été entreposés jusqu’à ce que le produit ait l’air d’être arrivé frais cueilli sur les étals. Les paniers bio de proximité se développent également, nous avons aussi opté pour cette formule. Il faut aider ces petits agriculteurs en consommant leurs produits frais qui n’ont pas transité
On se rend donc bien compte par ces nouvelles formules que les agriculteurs essaient de se battre pour conserver leur autonomie et ne pas se faire avaler par la concurrence et la compétitivité. Si l’accord de libre échange avec les états unis est signé il faudrait boycotter leurs produits dangereux pour la santé et non conformes

Anonyme 10 juillet 2013 à 8 h 52 min

pour redevenir la premiere puissance etatique mondiale les usa vont aux devant de terribles cataclysmes

marie 9 juillet 2013 à 20 h 20 min

faire pression sur les négociations en cours, oui mais comment?

Lo Piccolo 9 juillet 2013 à 23 h 12 min

Je trouve que les peuples Européens sont bien passifs au sujet du projet d’accord transatlantique,pourtant ils ont l’exemple des pays Latinos qui viennent de refuser l’équivalent en disant aux EE-UU qu’ils n’en voulaient plus que c’est justement ces accords qui les avaient amenés à la pauvresse et que maintenant ils avaient ouvert les yeux et que les Etats Unis n’allaient plus intervenir dans leurs affaires interieures,c’est un exemple flagrant que si ces accords se faisaient on irait vers une pauvreté accrue et une dépendance vers les EE-UU???

litvine 9 juillet 2013 à 23 h 57 min

gravité enorme: faire connaitre cette realité le plus precisement possible, tout faire pour que ce traité ne soit pas adopté : s’organiser

pellissier 10 juillet 2013 à 6 h 50 min

Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, car je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, car je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, car je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai rien dit, car je n’étais pas juif.
Et quand ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester.
Sur le même thème, lire aussi Matin Brun, de F. Pavloff.

pellizzoni 10 juillet 2013 à 8 h 41 min

quand j ‘étais a l’école on m’apprenait que la France à elle seule se suffisait a elle même, que sont devenus nos agriculteurs,avec la concurrence d’autres pays,toutes les marchandises viennent d’ailleurs, et nos assiettes deviennent bien chères, rien que les frais de transports, des producteurs locaux se font de plus en plus rares, et les produits Français ne sont pas toujours présents sur le marché, il y a là un vrai problème ?

papini 10 juillet 2013 à 10 h 35 min

petite piqûre de rappel nous avions voté contre cette union européenne car nous en avions compris ses effets néfastes lors de son passage en force les contestations n’ont pas fait beaucoup de bruit bien au contraire, je pense qu’il est grand temps d’en sortir car nous allons à une perte inéluctable, les exemples ne manquent pas l’Europe s’auto-détruit par commissions interposées et intérêts lobbys-tiques et par manque de prise de conscience d’état nous en payons la facture

guéret j 10 juillet 2013 à 22 h 06 min

Il faut revenir à une agriculture saine, une agriculture d’exploitation moyenne, il faut faire du bio c’est la seule façon de régler le problême agricole, d’éviter la mauvaise bouffe, la pollution des terres et de limiter les cancers…..”et c’est createur d’emplois.”

Jean-Claude Faipeur 11 juillet 2013 à 15 h 30 min

Je souscris totalement à la dénonciation de Patrick Le Hyaric de la réforme de la PAC qui sera aggravée par l’accord transatlantique de libre circulation des marchandises entre la l’Union européenne et les États-Unis.
Je veux juste poser la question suivante : pourquoi les élus communistes et du Front de gauche ne se servent-ils pas de l’exemple catastrophique de l’accord nord-américain nommé ALENA pour mettre en garde et mobiliser les agriculteurs français et européens contre ce que leur mijotent les dirigeants de l’Union européenne ?
L’ALENA a affamé littéralement le Mexique. Pourquoi ? Parce qu’il a d’abord ruiné les petits et moyens agriculteurs mexicains, lesquels ne pouvaient plus par la suite acheter les denrées nord-américaines trop onéreuses pour eux. Par millions, ils durent s’expatrier chez leur voisin du nord, fournissant ainsi aux multinationales qui les avaient spoliés une main-d’œuvre bon marché.
Jugez-vous les négociateurs européens plus malins, plus honnêtes que leurs homologues mexicains ? Certainement pas, bien évidemment. Eux aussi prévoient la programmation de la disparition de millions d’agriculteurs européens afin de fournir une main-d’œuvre toujours meilleure marché, et libérer des terres pour l’agriculture industrialisée chère à Monsanto et ses consœurs. Le résultat de toutes ces manœuvres sera d’affamer le monde et de remplir les caisses des multinationales de l’agro alimentaire.
Bien respectueusement à vous et comme vous le dites:
Il ne faut pas cesser de faire pression pour mettre en échec ce projet maléfique.
Jean-Claude Faipeur

MARCUS ROBSON COSTAS 11 juillet 2013 à 20 h 05 min

Qu’est-ce que je peux dire à ce moment? Seule une chose: je suis tout d’accord!

Primet 12 juillet 2013 à 8 h 44 min

La question centrale n,est-elle pas de créer les convergences d,intérêts les solidarités du de la citoyen-ne consommateur des salarié-es de toute la chaîne (salariées de l,agroalimentaire de la distribution)jusqu,aux producteurs et surtout de s,en donner les moyens politiques permettant un tel rassemblement ?faute de quoi les spéculateurs de l,alimentation continueront d,avoir de beaux jours devant eux Le Front de Gauche et le PCF ont devant eux la responsabilité de développer une telle campagne au long cours et pour commencer dans les populations rurales .Faire capoter le grand marché transatlantique avec les E-U est bien l,étape incontournable

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