D’un côté la destruction d’emplois. De l’autre, l’argent caché dans les paradis fiscaux

le 19 juin 2013

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Deux informations de la semaine dernière disent exactement la nature de la contradiction qu’impose le capitalisme financier mondialisé sur nos vies. D’un côté avec la fermeture d’une usine Michelin en Touraine, celle de l’entreprise agro-alimentaire GAD, celle de la fermeture des magasins culturels Virgin, auxquelles il faut ajouter la multitude de petites et moyennes entreprises, d’artisans, de commerçants, de paysans qui étouffent, privés d’un crédit public peu cher, indispensable à leur activité. Des milliers d’emplois ont été détruits la semaine dernière. De l’autre, la publication d’une enquête très documentée du comité catholique contre la faim – Terre solidaire, qui démontre comment les cinquante plus grosses sociétés européennes placent leur argent ou plutôt celui qu’elles possèdent grâce au travail de leurs salariés et des prix d’achat que paient les citoyens – consommateurs.

Ces cinquante plus grandes entreprises disposent d’au moins 6000 filiales dans les paradis fiscaux pour échapper à l’impôt, c’est-à-dire à leur participation au bien public commun. Elles trompent et elles pillent donc la société et ceux qu’elles emplois deux fois. Une première fois en pressurant la rémunération du travail. Une seconde en ne restituant pas à la société la part de plus-value extorquée du travail humain, avec le paiement de leur impôt. Ajoutons que cela n’empêche pourtant pas ces mêmes entreprises de profiter des infrastructures, des équipements et de la solidarité nationale, financée par l’ensemble de la société pour exercer et développer leur activité.

Ces entreprises sont pourtant bien dotées. Imaginons leur puissance ! Leur chiffre d’affaires est de 4500 milliards d’euros. Ceci est l’équivalent du tiers des richesses produites dans l’Union européenne. C’est plus que le total des budgets des vingt-sept Etats de l’Union européenne. Elles engrangent 208 milliards de profits cumulés en une année. Ainsi, d’un côté en Europe des entreprises dont les profits s’accumulent, échappent à l’impôt. De l’autre, par manque de recettes fiscales, des Etats s’endettent de plus en plus. Et des gouvernements et des institutions européennes qui, pour combler ces « déficits » imposent l’austérité à leurs peuples. Celles-ci ne faisant qu’aggraver les difficultés et la crise. De gros mastodontes dominant comme Google, Amazone, Apple, se « débrouillent » pour échapper à l’impôt. Ikéa a économisé plus de 60 millions d’euros d’impôts en France et Google 145 millions d’euros, tout comme des groupes comme Starbucks et KFC, qui font tant de mal aux professions de la restauration. D’autres groupes français ceux-là comme AXA, Total, France-Télécom, EADS, GDF-Suez, Mittal, ont eux aussi des dizaines de filiales logées dans les paradis fiscaux.

La pression qu’exerce une partie du grand patronat sur le gouvernement pour abaisser encore leurs impôts relève bien souvent d’une campagne politique pour obtenir encore plus de libéralisme sauvage au détriment du bien collectif. La diminution permanente de la fiscalité sur les entreprises et l’évasion fiscale n’ont pas conduit pour autant ces entreprises à maintenir ou à développer l’emploi et parfois leurs activités. C’est précisément tout le problème auquel est confronté le monde. L’économie de « profit », de la « rente », au détriment de celle du travail et de la création.

Qui sont  nos dirigeants pour ainsi laisser faire ou créer les conditions que cela puisse continuer plus longtemps, en jetant à travers le monde, des millions de femmes, d’enfants, d’hommes dans le chômage, la pauvreté et la misère pendant que l’argent est gâché dans les spéculation, caché dans des paradis fiscaux. Ce n’est pas l’argent et la rente qu’il faut protéger mais les êtres humains. Laisser ainsi faire c’est créer les conditions d’une crise encore plus profonde. Une crise de civilisation menaçante. Il y a urgence à mettre fin aux privilèges des puissants, des multinationales et des banques. Pour cela, il faut avoir le courage de voter d’autres lois en France et une action unie, persévérante, conquérante pour changer le système financier international et partout, obtenir un autre partage des richesses et une nouvelle manière de les produire. Et le grand marchandage du marché transatlantique ne ferait qu’aggraver encore ces tendances mortifères pour l’avenir. Voilà pourquoi, agriculteurs, ouvriers, employés, salariés de la fonction publique et créateurs doivent s’unir pour le mettre en échec. Nous n’avons peut être pas seulement à faire à une récession. C’est une crise de civilisation profonde et dangereuse qui exige courage et audace.

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1 commentaire


Michel Berdagué 20 juin 2013 à 8 h 05 min

Doc: http://www.youtube.com/watch?v=Ds85pZcUiys et http://videos.senat.fr/video/videos/2013/video18551.html
Bien sûr , que tant que les finances ne seront pas tombées dans le service public ou c’ est-à-dire tant qu’un Pôle Public financier ne sera pas opérationnel et avec une gestion et des décisions stratégiques décidées par le salariat du Pôle et la citoyenneté et démocratisation des banques majeures devenues elles aussi publiques , avec les pouvoirs collectifs des créateurs de richesse par leur force de travail.
De plus la maîtrise de la création monétaire ne doit pas être aux mains des prédateurs , à savoir que nous pouvons nous libérer de cette criminalité par la création monétaire en Euro libre de ce Mark/euro dans notre Hexagone contrôlée par la Banque de France démocratisée ainsi que la CDC la Caisse de Dépôts et Consignations. Interdit ? Par qui , par quoi et pour qui? Le Non en 2005 a été clair . Nous , depuis Maastricht et avant avec ce charbon et l’ acier malmené en 2013 , et la C.E.D. avec en 2013 la Défense aux mains de cet OTAN/NATO.

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