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Un an déjà ! Un an d’une injustifiable guerre déclenchée par le pouvoir poutinien au cœur de l’Europe. Un an de tragédie contre le peuple ukrainien. Plus de 300 000 morts, des centaines de milliers de blessés, l’exode forcé de dizaines de milliers d’Ukrainiens, d’enfants déplacés, de familles séparées. Chaque jour l’armée russe bombarde, tue, viole, détruit des équipements civils pour priver les citoyens ukrainiens de leurs écoles, des jardins d’enfants, de l’accès à l’eau ou à l’énergie. Deux peuples cousins, aux familles mêlées, se haïssent désormais pour longtemps. Il y a besoin d’une mobilisation internationale exceptionnelle pour arrêter les chars de Poutine et l’engrenage guerrier en cours. Il y a besoin de hisser le rapport de force, non pas pour poursuivre la guerre, mais pour ouvrir les chemins de la paix. Or, il semblerait que depuis quelques jours on assiste à de nouvelles poussées guerrières. Le président ukrainien, à lui-même révélé que ses alliés ne considéraient plus l’envoi de missiles de moyenne portée comme « tabou ».
Miné par les inégalités, par de multiples conflits et guerres, par les modifications climatiques, les insécurités sociales, alimentaires, sanitaires, le monde a pourtant besoin de paix et de coopération. À cette heure, ni Poutine ni les forces de l’OTAN n’empruntent ce chemin. Les discours mardi dernier de M. Poutine puis celle de M. Biden venu à Kiev puis à Varsovie n’ont fait qu’attiser les flammes. Aucun mot pour la Paix. Aucune initiative, aucune proposition pour un cessez-le-feu et la reprise de discussions à partir de la situation préexistant au déclenchement de la guerre. Pire une réunion des seuls chefs d’état et de gouvernement de l’Europe centrale et orientale excluant donc les pays fondateurs de l’Union européenne avec M. Biden est inquiétante. S’agissait –il de préparer « l’OTAN orientale » telle quelle se discute dans les antichambres de la maison blanche ? Cette Union européenne ultra libérale soumise aux États-Unis et intégrée à l’OTAN contrevient elle aux plans américains ? Ceux-ci sont militaires et économiques pour satisfaire leurs puissances multinationales et leurs fonds financiers. C’est aussi sur ce terrain que s’est placé l’hôte du Kremlin en appelant à renforcer encore le nationalisme sans faire connaitre le bilan qu’il tire de cette agression injustifiée ni de ses buts. Tous deux se sont inscrits dans le projet d’une guerre longue qui fera chaque jour un peu plus souffrir les travailleurs et les populations ukrainiennes. Au-delà c’est l’ensemble des insécurités humaines qui s’aggraveront. Promouvoir la paix n’est pas être un allié de Poutine, contrairement à ce qu’elle explique le grand complexe de la bien-pensance occidentale. C’est empêcher la poursuite des souffrances du peuple ukrainien, empêcher les régressions sociales et démocratiques que leur impose leur entrée dans l’Union européenne et le Fonds Monétaire International. C’est refuser le chaos mondial. Or, de part et d’autre on s’apprête à livrer une bataille de positions de chars telle que l’Europe n’en a pas connu depuis 1945.
Cela signifie que dans les semaines à venir les vastes champs détrempés ukrainiens vont être le théâtre de combats de chars et d’une guerre de tranchées qui opposera les armes russes aux armes occidentales. C’est ce genre de conflit que nous souhaitions ne plus connaître sur le sol européen.
La Russie mobilise trois cent mille jeunes recrues pour les jeter dans la mêlée guerrière. L’Ukraine reçoit des pays occidentaux notamment des États-Unis d’Amérique, de plus en plus d’engins de guerre toujours plus sophistiqués. Une course à la production d’armements, inégalée depuis très longtemps, est enclenchée.
Après la livraison de chars, on s’apprête à franchir un nouveau cap. L’un des dirigeants d’une entreprise d’armements américaine –Lookeed– a déclaré au journal The Guardian « qu’on parlait beaucoup du transfert par une tierce partie » d’avions F16, tandis que la presse polonaise a révélé que le pays a déjà livré en secret plusieurs MIG 29 à l’Ukraine.
En Russie comme aux États-Unis, les usines d’armements tournent à plein. Et, le secrétaire général de l’OTAN vient de commander aux membres de l’alliance atlantique de décréter « l’économie de guerre ».
L’utilisation de ces mots indique que nous passons un cran supplémentaire dans l’escalade militaire et guerrière. Celui-ci exige de faire fonctionner à plein toutes les usines d’armements, voire de réquisitionner d’autres entreprises pour les transformer en unités de production militaires. Ajoutons que l’utilisation de ce concept est souvent le prétexte à une soumission encore plus grande des peuples.
Elle servira demain à justifier les réductions de dépenses publiques pour les biens communs indispensables au profit des budgets de surarmement. Elle peut justifier aussi la limitation de droits démocratiques jusqu’à rendre illégaux des mouvements sociaux ou des grèves.
Aucun mot n’a été prononcé lors de la récente conférence de Munich en faveur de la recherche d’un cessez-le-feu ouvrant les voies d’une paix durable sur le continent européen. Il semble même que, lors de la prochaine conférence de Ramstein au mois d’avril, l’envoi d’avions de combat à l’Ukraine sera mis officiellement à l’ordre du jour.
Cette escalade devient dangereuse et rend le monde encore plus insécure. Un monde qui sous le double effet de la guerre et de la recomposition du capitalisme s’est beaucoup modifié en un an.
Par effet domino, M. Poutine a contribué à ressusciter l’OTAN et a permis le retour des États-Unis en Europe. Il a ouvert la voie au réarmement de l’Allemagne et au renforcement de l’armée polonaise. Le maître du Kremlin n’a donc atteint aucun des objectifs qu’il avait proclamés en déclenchant cette sale guerre. Il a considérablement desservi les mouvements pour la paix. Certes la guerre n’est pas mondiale, mais elle est mondialisée, au sens où elle touche toutes les citoyennes et tous les citoyens du monde.
La combinaison des tensions géopolitiques sur fond de recomposition du capitalisme mondialisé est en train de provoquer une tragédie sociale : selon un rapport des Nations-Unies ; 1,2 milliard de personnes vivant dans 94 pays se trouvant « en pleine tempête » sont exposés aux trois insécurités alimentaires, énergétique et financières issues des crises et conflits actuels.
L’insécurité sociale avec les hausses de prix fait mal aux travailleurs et aux populations en Europe et ailleurs. Les insécurités alimentaires, sanitaires, climatiques, environnementales ne trouveront pas de solutions sous le bruit sourd des chenilles des chars, le bourdonnement d’avions de combat ou le sifflement des obus et des missiles.
Les responsables des pays qui n’ont pas soutenu l’invasion russe, tout en refusant de s’aligner sur l’OTAN et le dollar, combattent cet ordre du monde et explorent d’autres voies que celles proposées par les pays occidentaux qui visent à mettre sur pied une « OTAN économique » pour la mise à l’écart de la Russie et de la Chine, afin constituer une nouvelle « géopolitique des chaînes d’approvisionnements ».
Un comble de la contradiction du monde capitaliste quand on pense que ce projet est contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce !
L’ensemble de ces pays « non alignés » représentent les deux tiers de l’humanité. Ils peuvent jouer un rôle décisif auprès de M. Poutine sans s’aligner sur l’OTAN.
De ce point de vue, l’initiative du président Lula est extrêmement importante et doit être soutenue avec force. Il s’agit de créer un groupe de contact pour la paix réunissant plusieurs pays, dont la France, sous l’égide de l’ONU.
Le président de la République doit sortir du covoiturage avec M. Biden et l’OTAN et saisir cette proposition de Lula afin d’engager la France dans un patient travail diplomatique pour la paix. Cette initiative peut être l’ébauche de la réunion d’une conférence internationale visant la construction d’une architecture de paix, de désarmement et de sécurité commune en Europe. Et, l’initiative de paix que va proposer publiquement la Chine dans quelques heures doit être regardée et étudiée avec attention, loin des propos belliqueux que nos médias dominants assènent.
Compte tenu de la transformation du conflit en une guerre Russie contre OTAN, les grands pays tiers comme la Chine, le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud deviennent les plus utiles et les plus efficaces pour réussir un tel projet. Et ils peuvent être les garants de la sécurité de l’Ukraine comme de celle de la Russie et donc de tout le continent européen.
La diversité des initiatives pour la paix dans les villes européennes ces 24 et 25 février peut contribuer à mettre la paix et la sécurité humaine à l’ordre du jour du calendrier du monde. C’est urgent ! C’est vital ! Toutes les informations qui parviennent des chancelleries européennes, de la maison blanche comme du kremlin ne portent pas à l’optimisme. Raison de plus pour se faire entendre !
Patrick Le Hyaric
Le 20 février 2023 (actualisé le 22/02/2023)
5 commentaires
«« Il semble même que, lors de la prochaine conférence de Ramstein au mois d’avril, l’envoi d’avions de combat à l’Ukraine sera mis officiellement à l’ordre du jour.
Cette escalade devient dangereuse et rend le monde encore plus insécure. Un monde qui sous le double effet de la guerre et de la recomposition du capitalisme s’est beaucoup modifié en un an.
Par effet domino, M. Poutine a contribué à ressusciter l’OTAN et a permis le retour des États-Unis en Europe. Il a ouvert la voie au réarmement de l’Allemagne et au renforcement de l’armée polonaise. Le maître du Kremlin n’a donc atteint aucun des objectifs qu’il avait proclamés en déclenchant cette sale guerre. Il a considérablement desservi les mouvements pour la paix. »»
Hélas ! Mais quelles sont les véritables raisons ?
Le coup d’État pour contrer l’orientation du président de l’époque envers la Russie (l’affaire …
Voir le vrai du faux et le faux du vrai (Krishnamueri)
Le coup d’Etat ukrainien a bien été piloté par les Etats-Unis : la preuve
Par Pierrick Tillet
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Publié le 25 janvier 2017 à 23h45
·
Mis à jour le Mis à jour le 11 mars 2014 à 15h25
Temps de lecture 6 min
« L’arroseur arrosé », rigole Olivier Berruyer sur son site les-crises.fr en transcrivant la fameuse discussion téléphonique piratée entre Olivia Nuland, sous-secrétaire d’Etat américaine pour l’Europe et l’Eurasie d’Obama, et l’ambassadeur américain en Ukraine Geoffrey Pyatt. Dire qu’il y en a encore pour croire que Poutine est le seul responsable de la crise ukrainienne !
Cet enregistrement, datant vraisemblablement de fin janvier 2014, est disponible sur le web. Le fait qu’il ait été révélé par les autorités russes ne le rend pas moins crédible.
L’enregistrement de la conversation Nuland-Pyatt (en anglais)
On s’étonnera juste – ou au contraire, on ne s’étonnera pas du tout – qu’aucun média occidental n’ait jugé bon de mettre l’ensemble du texte un peu plus en évidence (à part le savoureux « fuck the EU ») tant il est accablant pour les autorités américaines.
Vous voulez juger par vous-mêmes ? Voici la transcription en français de la conversation entre une ministre américaine et un ambassadeur en poste dans un secteur très sensible.
« Je ne pense pas que Klitsch devrait être dans le gouvernement »
Victoria Nuland : Que pensez-vous ? Geoffrey R. Pyatt : Je pense que nous jouons. La pièce Klitschko [ex-boxeur et leader des émeutiers de la place Maïdan, ndlr] est évidemment l’électron le plus compliqué ici, en particulier le fait qu’on l’ait annoncé comme vice-Premier ministre. Vous avez vu mes notes sur la difficulté du mariage en ce moment, nous essayons d’obtenir une lecture très rapide pour savoir s’il fait partie de l’équipe. Mais je pense que votre raisonnement à son sujet, que vous aurez besoin de lui dire – je pense que c’est le prochain coup de téléphone que vous souhaitez organiser – est exactement celui que vous avez fait à Yats [surnom de Iatseniouk, actuel Premier ministre ukrainien]. Je suis heureux que vous l’ayez mis sur la sellette (…) Il s’inscrit dans ce scénario. Et je suis très heureux qu’il a dit ce qu’il a dit. Victoria Nuland : Bon. Je ne pense pas que Klitsch [surnom de Klitschko] devrait être dans le gouvernement. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire, je ne pense pas que ce soit une bonne idée . Geoffrey R. Pyatt : Oui, je veux dire… je suppose… Pour ce qui est de sa non-participation au gouvernement, je serais d’avis de le laisser en dehors pour qu’il se consacre à ses obligations politiques. Je ne fais que réfléchir, pour trier les options pour avancer, nous voulons garder ensemble les démocrates modérés. Le problème sera avec Tyahnybok [leader du parti ultranationaliste Svoboda] et ses gars. Et, vous savez, je suis sûr que cela fait partie du calcul de Ianoukovytch [président ukrainien déchu].
« Je pense Yats, c’est le gars »
Victoria Nuland : Je pense Yats, c’est le gars. Il a de l’expérience économique et de l’expérience de gouverner. C’est le gars. Vous savez, ce qu’il a besoin, c’est que Klitsch et Tyahnybok restent à l’extérieur. Nous aurons besoin de leur parler quatre fois par semaine. Vous savez, je pense juste que si Klitschko entre, il va devoir travailler à ce niveau avec Iatseniouk, c’est juste que ça ne va pas marcher… Geoffrey R. Pyatt : Ouais, ouais , je pense que c’est vrai. Ok , bon. Souhaitez-vous que nous organisions un appel avec lui comme prochaine étape ? Victoria Nuland : Ma conception de l’appel dont vous parlez, c’est que les trois grands participent à leur propre réunion et que Yats leur propose dans ce contexte. Vous le savez, une conversation « trois plus un » ou « trois plus deux » si vous participez. C’est ainsi que vous le comprenez ? Geoffrey R. Pyatt : Non, je pense que c’est ce qu’il a proposé, mais connaissant leur dynamique interne lorsque Klitchko était le chien dominant, il va prendre son temps avant de se pointer à une de leurs réunions et doit déjà être en train de parler à ses gars. Donc je pense que si vous vous adressiez directement à lui, cela aiderait à faire de la gestion de personnalités parmi les trois. Cela vous donne également une chance d’agir vite sur tout cela et nous permettra d’être derrière avant qu’ils s’assoient et qu’il explique pourquoi il n’est pas d’accord. Victoria Nuland : Ok. Bon. Je suis heureuse. Pourquoi ne le contacteriez-vous pas pour voir si il veut parler avant ou après. Geoffrey R. Pyatt : Ok, je vais le faire. Merci.
« Nous pourrions faire tomber la crêpe du bon côté »
Victoria Nuland : Je ne me souviens pas si je vous ai dit ou si je n’en ai parlé qu’à Washington : quand j’ai parlé à Jeff Feltman [sous-secrétaire des Nations unies pour les Affaires politiques] ce matin, il avait un nouveau nom pour le type de l’ONU : Robert Serry [envoyé de l’ONU en Crimée, renvoyé comme un malpropre]. Je vous ai écrit à ce sujet ce matin. Geoffrey R. Pyatt : Oui, j’ai vu cela. Victoria Nuland : Ok. Il a obtenu aujourd’hui, à la fois de Serry et de Ban Ki-moon (secrétaire général de l’ONU), que Serry vienne lundi ou mardi. Ce serait formidable, je pense, ça aiderait à souder ce projet et d’avoir l’aide de l’ONU pour le souder et, vous savez quoi, de baiser l’Union européenne [le fameux « fuck the EU »].
Geoffrey R. Pyatt : Non, exactement. Et je pense que nous devons faire quelque chose pour le faire coller à nous, parce que vous pouvez être sûre que s’il commence à prendre de l’altitude, les Russes vont travailler dans les coulisses pour essayer de torpiller. Et encore une fois le fait que c’est sur la place publique en ce moment, dans ma tête, je suis encore à essayer de comprendre pourquoi Ianoukovytch (…) ça. En attendant, il y a actuellement une réunion d’un courant du Parti des Régions et je suis sûr qu’il y a un débat très animé dans ce groupe à ce sujet. Mais de toute façon , nous pourrions faire tomber la crêpe du bon côté si nous nous agissons rapidement. Alors laissez-moi travailler sur Klitschko et si vous pouvez juste conserver… Je pense que nous devrions juste chercher à trouver quelqu’un avec une personnalité internationale pour accoucher de notre projet. L’autre question concerne Ianoukovytch, mais nous en reparlerons demain, nous verrons comment les choses commencent à se mettre en place. Victoria Nuland : Donc, sur ce point, Jeff, quand j’ai écrit la note, Sullivan [conseiller à la sécurité nationale du vice-président américain] m’a répondu d’une manière très formelle en disant que j’avais besoin de Biden [vice-président des Etats-Unis] et j’ai dit probablement demain pour les bravos et pour réussir à faire coller les détails. Donc, Biden est prêt. Geoffrey R. Pyatt : Ok. Très bien, merci.
Et le coupable est…
« L’arroseur arrosé », rigole Olivier Berruyer sur son site les-crises.fr en transcrivant la fameuse discussion téléphonique piratée entre Olivia Nuland, sous-secrétaire d’Etat américaine pour l’Europe et l’Eurasie d’Obama, et l’ambassadeur américain en Ukraine Geoffrey Pyatt. Dire qu’il y en a encore pour croire que Poutine est le seul responsable de la crise ukrainienne !
Cet enregistrement, datant vraisemblablement de fin janvier 2014, est disponible sur le web. Le fait qu’il ait été révélé par les autorités russes ne le rend pas moins crédible.
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L’enregistrement de la conversation Nuland-Pyatt (en anglais)
On s’étonnera juste – ou au contraire, on ne s’étonnera pas du tout – qu’aucun média occidental n’ait jugé bon de mettre l’ensemble du texte un peu plus en évidence (à part le savoureux « fuck the EU ») tant il est accablant pour les autorités américaines.
Vous voulez juger par vous-mêmes ? Voici la transcription en français de la conversation entre une ministre américaine et un ambassadeur en poste dans un secteur très sensible.
DÉBUT
« Je ne pense pas que Klitsch devrait être dans le gouvernement »
Victoria Nuland : Que pensez-vous ? Geoffrey R. Pyatt : Je pense que nous jouons. La pièce Klitschko [ex-boxeur et leader des émeutiers de la place Maïdan, ndlr] est évidemment l’électron le plus compliqué ici, en particulier le fait qu’on l’ait annoncé comme vice-Premier ministre. Vous avez vu mes notes sur la difficulté du mariage en ce moment, nous essayons d’obtenir une lecture très rapide pour savoir s’il fait partie de l’équipe. Mais je pense que votre raisonnement à son sujet, que vous aurez besoin de lui dire – je pense que c’est le prochain coup de téléphone que vous souhaitez organiser – est exactement celui que vous avez fait à Yats [surnom de Iatseniouk, actuel Premier ministre ukrainien]. Je suis heureux que vous l’ayez mis sur la sellette (…) Il s’inscrit dans ce scénario. Et je suis très heureux qu’il a dit ce qu’il a dit. Victoria Nuland : Bon. Je ne pense pas que Klitsch [surnom de Klitschko] devrait être dans le gouvernement. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire, je ne pense pas que ce soit une bonne idée . Geoffrey R. Pyatt : Oui, je veux dire… je suppose… Pour ce qui est de sa non-participation au gouvernement, je serais d’avis de le laisser en dehors pour qu’il se consacre à ses obligations politiques. Je ne fais que réfléchir, pour trier les options pour avancer, nous voulons garder ensemble les démocrates modérés. Le problème sera avec Tyahnybok [leader du parti ultranationaliste Svoboda] et ses gars. Et, vous savez, je suis sûr que cela fait partie du calcul de Ianoukovytch [président ukrainien déchu].
« Je pense Yats, c’est le gars »
Victoria Nuland : Je pense Yats, c’est le gars. Il a de l’expérience économique et de l’expérience de gouverner. C’est le gars. Vous savez, ce qu’il a besoin, c’est que Klitsch et Tyahnybok restent à l’extérieur. Nous aurons besoin de leur parler quatre fois par semaine. Vous savez, je pense juste que si Klitschko entre, il va devoir travailler à ce niveau avec Iatseniouk, c’est juste que ça ne va pas marcher… Geoffrey R. Pyatt : Ouais, ouais , je pense que c’est vrai. Ok , bon. Souhaitez-vous que nous organisions un appel avec lui comme prochaine étape ? Victoria Nuland : Ma conception de l’appel dont vous parlez, c’est que les trois grands participent à leur propre réunion et que Yats leur propose dans ce contexte. Vous le savez, une conversation « trois plus un » ou « trois plus deux » si vous participez. C’est ainsi que vous le comprenez ? Geoffrey R. Pyatt : Non, je pense que c’est ce qu’il a proposé, mais connaissant leur dynamique interne lorsque Klitchko était le chien dominant, il va prendre son temps avant de se pointer à une de leurs réunions et doit déjà être en train de parler à ses gars. Donc je pense que si vous vous adressiez directement à lui, cela aiderait à faire de la gestion de personnalités parmi les trois. Cela vous donne également une chance d’agir vite sur tout cela et nous permettra d’être derrière avant qu’ils s’assoient et qu’il explique pourquoi il n’est pas d’accord. Victoria Nuland : Ok. Bon. Je suis heureuse. Pourquoi ne le contacteriez-vous pas pour voir si il veut parler avant ou après. Geoffrey R. Pyatt : Ok, je vais le faire. Merci.
« Nous pourrions faire tomber la crêpe du bon côté »
Victoria Nuland : Je ne me souviens pas si je vous ai dit ou si je n’en ai parlé qu’à Washington : quand j’ai parlé à Jeff Feltman [sous-secrétaire des Nations unies pour les Affaires politiques] ce matin, il avait un nouveau nom pour le type de l’ONU : Robert Serry [envoyé de l’ONU en Crimée, renvoyé comme un malpropre]. Je vous ai écrit à ce sujet ce matin. Geoffrey R. Pyatt : Oui, j’ai vu cela. Victoria Nuland : Ok. Il a obtenu aujourd’hui, à la fois de Serry et de Ban Ki-moon (secrétaire général de l’ONU), que Serry vienne lundi ou mardi. Ce serait formidable, je pense, ça aiderait à souder ce projet et d’avoir l’aide de l’ONU pour le souder et, vous savez quoi, de baiser l’Union européenne [le fameux « fuck the EU »]. Geoffrey R. Pyatt : Non, exactement. Et je pense que nous devons faire quelque chose pour le faire coller à nous, parce que vous pouvez être sûre que s’il commence à prendre de l’altitude, les Russes vont travailler dans les coulisses pour essayer de torpiller. Et encore une fois le fait que c’est sur la place publique en ce moment, dans ma tête, je suis encore à essayer de comprendre pourquoi Ianoukovytch (…) ça. En attendant, il y a actuellement une réunion d’un courant du Parti des Régions et je suis sûr qu’il y a un débat très animé dans ce groupe à ce sujet. Mais de toute façon , nous pourrions faire tomber la crêpe du bon côté si nous nous agissons rapidement. Alors laissez-moi travailler sur Klitschko et si vous pouvez juste conserver… Je pense que nous devrions juste chercher à trouver quelqu’un avec une personnalité internationale pour accoucher de notre projet. L’autre question concerne Ianoukovytch, mais nous en reparlerons demain, nous verrons comment les choses commencent à se mettre en place. Victoria Nuland : Donc, sur ce point, Jeff, quand j’ai écrit la note, Sullivan [conseiller à la sécurité nationale du vice-président américain] m’a répondu d’une manière très formelle en disant que j’avais besoin de Biden [vice-président des Etats-Unis] et j’ai dit probablement demain pour les bravos et pour réussir à faire coller les détails. Donc, Biden est prêt. Geoffrey R. Pyatt : Ok. Très bien, merci.
Et le coupable est…
FIN
Bon, ça va, vous avez compris ? Qui osera dire après ça que les Etats-Unis d’Obama n’ont pas récupéré ce qui était au départ un mouvement de révolte populaire pour piloter directement le coup d’État ukrainien ? On notera qu’en s’excusant officiellement pour sa sortie sur ses pâles comparses européens, Victoria Nuland a de fait authentifié la réalité de cette conversation.
Les anglophones auront de plus apprécié le langage trivial employé par Mrs Nuland. A peu près aussi vulgaire que celui tenu par un ex-président français placé sous écoute par la justice de son propre pays. C’est qu’on se s’embarrasse guère de délicatesse chez les voyous.
Reste qu’il se trouvera toujours des sceptiques – ou affectant de l’être – qui hurleront au complotisme, ou en appelleront à la présomption d’innocence, ou tenteront de détourner l’attention sur les méfaits du vilain Poutine.
Je renvoie ceux-là à l’ensemble des billets consacrés à la crise ukrainienne par Olivier Berruyer qui, en bon actuaire, n’est pas du genre à avancer des affirmations sans sérieux biscuits.
Pierrick Tillet
Je m’excuse pour le double texte.
Aujourd’hui, 64’min, le meurtre d’un soldat isolé et désarmé.
Ce crime ferme la porte à la Paix et ouvre la porte à la haine et à la vengeance qui va nourrir le chaos existant en Afrique Moyen-Orient (Afghanistan, bientôt en Amérique Latine __le retour).
En ce moment, dans la France de Macron:
Présidence de la République: sortir de l’impasse!
Yves Pascouau
Analyste politique au European Policy Centre
Extrait:
Des pouvoirs progressivement renforcés
Le renforcement des pouvoirs du président de la République à l’issue de la guerre d’Algérie s’est opéré à la faveur d’une révision constitutionnelle, juridiquement discutée, modifiant son mode d’élection. Depuis 1962, le président est élu au suffrage universel direct et non plus par un collège de grands électeurs. En complément de pouvoirs étendus et d’une irresponsabilité politique intégrale, ce mode d’élection a doté le président de la République d’une légitimité politique absolue.
https://www.huffingtonpost.fr/actualites/article/presidence-de-la-republique-sortir-de-l-impasse_39325.html
On pourrait appeler ça: Démocratie Monarchique. On connaît ici, même, au Canada la Démocratie Capitaliste .
Constituante Citoyenne
Chercher le chemin de la Paix.
Ça prend, d’abord, une politique de Paix, qui commence par le respect des Peuples, des politiciens qui écoutent et agissent selon la volonté du Peuple, de ses exigences. Mettre un terme aux promesses tronquées des politiciens. Revisiter la Constitution est incontournable.
Les recules des acquis, y mettre un terme en passant par une commission sur les exploitations humaines, économiques. Ne plus s’agenouiller devant les croyances conçus à travers le temps et des idéologies construites figées et constatées dans l’histoire récente. Voir le vrai du faux et le faux du vrai (K): intégrité (questionnement) et honnêteté intellectuelle. Basta la langue de bois (manipulation et conditionnement: comment ça marche).
Quand on voit l’ensemble de l’architecture de l’économie capitaliste, on voit bien que ce montage de rouages est fermé sur lui même, et les limites qu’il nous imposent.
Aussi, la vision claire de notre condition humaine nous est accessible, quand on comprend qu’il y a une clef de voûte, le changement est possible selon que l’on prenne la crise par le bon bout de la raison.
Ce qui n’est pas le cas de Poutine, ni de Biden et encore moins de Macron. Ici nous avons Trudeau et le conservatisme qui veut revenir (l’ombre du conservatisme). Retenons les avancés que le libéralisme nous a apportées à son corps défendant*.
* À son corps défendant
à contrecœur, malgré soi.
Macron n’ a pas la légitimité démocratique en regard du sens des résultats des élections depuis les trahisons de la gauche même. Hollande en est le symbole et se refait une image avec la cause des femmes. Pour l’intégrité et l’honnêteté intellectuelle on repassera. Ici, au Canada, Trudeau et des affaires qui sentent (pour distraire on nous pétri avec les ingérences chinoises pour taper avec les US, il faut bien une raison) Et les ingérences incessantes de l’Occident ?
L’arroseur arrosé.
En tout cas, le militarisme va bien.
Mondialisation du capital et militarisme : les interelations
Par Claude Serfati.
Extrait:
«« Les relations entre les processus de mondialisation dominée par la finance et le militarisme. C’est une évidence que le militarisme nourrit les guerres. Pour l’essentiel, les industries d’armement sont au nord et les guerres sont au “sud” . Celles-ci sont trop souvent abusivement qualifiées de “guerres ethniques”. J’ai tenté de montrer que les guerres en Afrique, qui ont pour corollaire l’essor d’une économie de la prédation sont à la fois une conséquence et une composante de la mondialisation. Une conséquence puisque l’implosion des appareils étatiques (en particulier sous le poids des politiques néolibérales) fait de l’économie de la prédation des ressources naturelles, organisées et contrôlées par des appareils d’Etat rivaux ou non, un mode d’existence désormais courant. Les guerres sont également une composante de la mondialisation : l’extraction des ressources naturelles par les groupes multinationaux et le “recyclage” des flux de revenus de l’économie de la prédation sur les marchés
internationaux continuent pendant les guerres, ils participent à l’économie mondiale dans sa face qui n’est même pas cachée. »»
Le M23 ? Pour les ressources ? Qui est vraiment derrière