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Par Patrick Le Hyaric
Une méchante pluie n’aura pas empêché la foule des jeunes, des salariés ou retraités de prendre possession de la Fête de l’Humanité : leur Fête ! Ce temps pourri démontre, s’il en était besoin, qu’on n’y vient pas par hasard.
Malgré ce handicap, les allées de la fête, les espaces de débats, les concerts ont été sans cesse bondés, dans une vivante mêlée de partage, de plaisir d’être ensemble, d’échanges nourrissants, de débats sérieux et respectueux des idées et des opinions, loin de la politique politicienne radiotélévisée. Ici on échange, on argumente, on s’écoute, on s’enrichit, on se conteste dans le respect de l’interlocuteur. Il y a toujours à apprendre de l’autre dans cette vaste agora citoyenne, à nulle autre pareille.
Ici, c’est le grand bouillon de culture, de musique et d’idées brassées pour d’autres futurs. Le public est venu en masse assister à l’avant première de la présentation du film « Human » de Yann Artus Bertrand. D’autres ont rempli l’espace de la grande scène pour Youssoupha, Shaka Ponk, d’autres encore ont savouré les rythmes de l’espace jazz, avant que la marée humaine vienne à la rencontre de Manu Chao.
La musique classique de l’orchestre Divertimento et du grand orchestre de Radio France a fait chœur avec le bruit du vent dans les arbres du parc de La Courneuve, suivi de la douce et mélodieuse voix de Juliette Gréco, dessinant la poésie d’une sensuelle gestuelle du corps et des mains, tendue avec tendresse et amour vers le public, se balançant aux airs du piano de Gérard Jouannest. Son ode à la fraternité se vit avec ferveur au Village du monde où les langues ne sont pas des frontières et où pousse fort le désir de solidarité internationale.
Fête de la solidarité qui témoigne que personne ne peut être étranger sur notre terre commune. De mille manières dans les stands, dont celui du Secours populaire comme avec le concert de Tiken Jah Fakoly ou encore l’interpellation d’Aminata Traoré et de Pierre Henry de France Terre d’asile, la Fête a appelé à faire tomber tous les murs, ceux de barbelés et ceux du silence, à ouvrir les bras et les cœurs aux réfugiés, tout en agissant contre les guerres pour le co-développement durable.
Solidaire encore avec le peuple kurde qui affronte à la fois les fanatisés fascisant de Daech et la dictature d’Erdogan qui les bombarde, les emprisonne et fait brûler leurs locaux.
La culture, la musique, les livres, des conférences de haut niveau à l’Agora de l’Humanité ont ruisselé sur la Fête, étanchant notre soif de savoir, de comprendre, pénétrant nos rêves d’un autre avenir où les femmes et les hommes du monde feraient humanité ensemble, débarrassée des guerres, des dominations, de toutes les formes d’exploitations qui font qu’un petit groupe de soixante-sept familles dispose d’un patrimoine équivalent à celui de trois milliards cinq cent mille êtres humains.
La révolte contre ces injustices et la demande d’un monde où enfin seraient partagées les richesses, parcourt la place publique de la Fête de l’Humanité. Comme un rayon de soleil dans le ciel progressiste assombri, au moment même où j’accueille Yanis Varoufakis, qui m’avait fait la promesse d’y venir déjà depuis plusieurs mois, l’annonce de la victoire de J. Corbyn dans les primaires du parti travailliste britannique stimule l’entrain du peuple de gauche.
Ajouté au progrès de Sanders dans les primaires du parti démocrate aux Etats-Unis, après les avancées de Syriza en Grèce, de Podemos et de la gauche unie en Espagne, de Sinn Feïn en Irlande, Die Linke en Allemagne, c’est comme une demande de gauche qui parcourt l’Europe et le monde. Certes, la lutte reste rude partout avec des reculs en Amérique latine face à une contre-offensive droitière contre les gouvernements progressistes.
Cette demande de gauche, indissociable de celle d’unité des forces de transformation sociale, progressiste et écologique était souhaitée, réclamée, poussée un peu partout. Le peuple de la Fête n’a cessé, de différentes manières, d’appeler à la raison de l’union pour offrir aux électrices et aux électeurs le moyen de s’exprimer dés les prochaines élections régionales pour des listes incarnant des politiques progressistes, humaines, démocratiques, écologiques. Les régions seront-elles ou pas, non seulement des boucliers anti-austérité mais des lieux qui, à la fois, promeuvent le développement humain et le progrès environnemental, l’innovation industrielle, agricole, numérique et le bien commun, porté par de nouveaux services publics démocratisés ? Tel est l’enjeu.
Des dizaines de fois, Pierre Laurent aura appelé les citoyennes et les citoyens à être actrices et acteurs de cet indispensable sursaut pour l’unité et le rassemblement dans des régions mises au service de la résolution des difficultés quotidiennes.
Le système médiatico-politique, qui, dès l’ouverture de la Fête, a tout fait pour décourager d’y venir en faisant douter de son utilité ou en persiflant sur le Front de gauche, a été désavoué une nouvelle fois à plate-couture !
Quand prendra-t-il au sérieux un évènement populaire d’une telle ampleur auquel participe des dizaines de milliers de personnes que n’arrêtent pas des conditions météorologiques déplorables ? Les faits sont là ! La Fête a constitué une force poussant la demande de gauche. Active pour la réussite de la Conférence climat qui ne peut s’accommoder ni du bétonnage du parc de La Courneuve, ni des attaques contre la SNCF, ni de « fermes de mille vaches ». Active pour s’opposer au déchiquetage du code du travail. Une Fête appelant à faire mouvement en faveur de la construction d’un front européen large de transformation de la construction européenne. Des personnalités et des forces progressistes venues des quatre coins du continent s’y sont beaucoup parlé. Elles ont engagé un travail approfondi, à la lumière de l’expérience grecque, pour défricher de nouveaux chemins de refondation d’un projet européen, dans l’intérêt commun des populations, de leur environnement et non plus pour celui des banquiers.
Le peuple de la Fête se sera déplacé en force pour appeler à ne pas rester spectateur des désastres sociaux, écologiques, mais aussi politiques, culturels et moraux en cours. Il aura fait œuvre utile pour redonner de la confiance, de l’envie et de l’espoir. Les idées nouvelles qui ont germé au sein de la Fête ne demandent plus qu’à irriguer les futures rencontres et actions, ici et en Europe. Elles portent profondément le désir d’humanité !
Retrouvez les photos de la Fête de l’Humanité 2015 en cliquant ici.
5 commentaires
Cette fête de l’Humanité 2015 était un moment de véritable bonheur.
Il y a des moments dans la vie où les recontres nous font grandir plus vite.
FRATERNITE
Bon courage à tous
Cette fête de l’Humanité 2015 était un moment de véritable bonheur.
Il y a des moments dans la vie où les rencontres nous font grandir plus vite.
FRATERNITE
Bon courage à tous
J’espère que vous, M.Le Hyaric, livrerez d’ici peu un compte rendu sur les choses concrètes qui ont ressorti à la Fête de l’Humanité. Afin que ceux qui commentent habituellement puissent en prendre la mesure, et bien sûr critiquer dans un sens ou dans l’autre. Du contenu concret qui sert à construire un agenda politique……
Je regrette amèrement que certains de mes commentaires, dernièrement, aient été ignorés.
Est-ce le fait de rendre compte de l’article d’Initiative Communiste:
«« Bolivie : la nationalisation des télécoms diminue les tarifs de 80% »»
Pourtant, un article nécessaire sur les initiatives latino-américaine, ces pays que des instances obscures tentent de saborder coûte que coûte.
Sortie de l’UE-euro pour reconstruire.
Provoqué la crise qui ne servira pas le capital.
Inverser le modus operandi de la crise.
Mais a-t’on compris le modus operandi de la crise financière ?
Les crises financières ont deux objectifs: un levier important d’appropriation et deux servent à consolider les acquis des financiers-banquiers-….au service des multinationales.
De plus, cela demeure dans la grande stratégie du néo-libéralisme, le 1% et les multinationales, de démolir la démocratie naissante, le droit de vote étant bafoué de toute évidence.
Equateur: Il y a 6 ans, l’Equateur expulsait les Etats-Unis de la base de Manta
«« De plus, en aucun cas la Constitution de l’Equateur ne donne la faculté au chancelier de la République de disposer de la souveraineté du pays, de déterminer les politiques de défense nationale, de céder la souveraineté de l’espace aérien et les ports du pays, de privilégier les citoyens étranger et de renoncer aux Droits de l’Homme ou aux biens de la nation. »»
Est-ce que les US, est-ce que l’UE respectent
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
Adopté et ouvert à la signature, à la ratification et à l’adhésion par l’Assemblée générale dans sa résolution 2200 A (XXI) du 16 décembre 1966
Entrée en vigueur: le 3 janvier 1976, conformément aux dispositions de l’article 27
Préambule
Les Etats parties au présent Pacte,
Considérant que, conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde,
Reconnaissant que ces droits découlent de la dignité inhérente à la personne humaine,
Reconnaissant que, conformément à la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’idéal de l’être humain libre, libéré de la crainte et de la misère, ne peut être réalisé que si des conditions permettant à chacun de jouir de ses droits économiques, sociaux et culturels, aussi bien que de ses droits civils et politiques, sont créées,
Considérant que la Charte des Nations Unies impose aux Etats l’obligation de promouvoir le respect universel et effectif des droits et des libertés de l’homme,
Mais qui a mis en place le système UE-BCE et pour quelle fin ?
Bien sûr que le système politico médiatique prend très au sérieux la Fête de l’Huma et c’est pour cela qu’il la censure.
Cette année j’ai permis à près de 20 personnes, notamment des Russes mais aussi des jeunes, de la découvrir et même de la vivre sur un stand. On s’est connu dans des luttes ( Donbass pour certains) . ils y ont parfois dormi ( plutôt par épuisement que bercés par le confort)
Ils ont été estomaqué de l’importance de cette fête, marqués par son caractère populaire et se sont demandé comment il était possible d’ignorer un tel événement.
La pluie et les navettes bondées les ont enchantés …après coup.
Une seule idée, y retourner.
Et en parler, faire connaître !
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