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Une grande fête d’espoir

le 16 septembre 2010

Un formidable souffle. Un immense souffle de générosité, de fraternité, de solidarité a parcouru la Fête de l’Humanité. La beauté, l’intelligence, la tendresse de la jeunesse ont fait honneur au 80ème anniversaire de sa création.

Elle a été la Fête du fort désir de réanimer le débat démocratique, de redonner à la politique ses lettres de noblesse, de produire de l’en commun, du partage. Une Fête pour de nouvelles espérances. Comme l’a lancé dans une chronique notre confrère de France-Inter, Jean Piérot, au cours de l’émission de Stéphane Paoli dimanche, la Fête a été « au cœur de la recharge du militantisme ». De fait, aux confluents d’une diversité d’actions citoyennes, sociales, culturelles d’un exceptionnel mois de septembre, pour défendre les valeurs de la République, l’éducation, la culture, l’emploi et le droit à la retraite à taux plein à 60 ans, la Fête aura été une ode au respect, à la diversité, à la tolérance, à « l’être ensemble » pour faire société commune. Un accélérateur des mouvements populaires. Un creuset de la réflexion et de la création sociale, culturelle et politique pour les progressistes, la gauche dans sa diversité, les différentes associations présentes, les créateurs et intellectuels venus débattre,  du Village du Livre au forum social.

On n’a pu qu’être touché au cœur, profondément ému, de voir, sous le soleil de l’été finissant, cette immense foule, soixante mille personnes sans doute, venue rendre un bel hommage chanté à Jean Ferrat, animé par son ami Michel Drucker. Une puissante manifestation de respect au grand artiste, au poète et aux sublimes valeurs qu’il n’a cessé de défendre pour qu’enfin « le malheur succombe ». Quatre-vingt mille autres vibrant au son de Prodigy ou de Madness, d’autres encore comme « Une foule sentimentale » manifestant « sa soif d’idéal » avec Alain Souchon et encore un parterre archi plein communiant avec Jacques Dutronc. Tous les groupes, tous les artistes ont souligné leur plaisir d’être là, nous glissant à l’oreille : « Tenez bon, on a besoin de vous ». Quel bel hommage, quel réconfort !

De multiples façons, la Fête était parcourue de cette pressante envie d’être ensemble, de se parler, d’inventer du neuf comme si le peuple sentait que notre pays et le monde se trouvaient à un point de bascule entre le pire, qui peut arriver avec la crise totale mondiale et la possibilité de défricher ensemble une voie inédite pour un autre futur. C’est ce qu’ont porté sur les fonds baptismaux, les responsables des partis, à l’initiative de Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon, Christian Picquet et Clémentine Autain dans une grandiose assemblée à l’Agora de l’Humanité, bien trop petite pour l’initiative, mais surtout pour l’œuvre entreprise. Cette dernière peut ouvrir de nouveaux chemins à l’indispensable révolution sociale, démocratique et écologique.

A l’image des manifestations unitaires pour le droit à la retraite à 60 ans, le mot peut-être le plus utilisé, le désir le plus visible a été celui de « l’unité ». Au moment même où les députés du parti sarkozyste organisaient, samedi, deux violentes effractions contre le progressisme à la française, avec le vote de la loi dite de sécurité intérieure et la destruction de la retraite à 60 ans, les participants de la Fête répondaient avec force : justice, égalité, droits humains contre l’impitoyable loi du capital.

L’idée a grandi que la casse de la retraite à 60 ans n’est motivée que par la demande de la finance internationale et ses fameuses agences dites de « notation », de réduire les droits des travailleurs pour faciliter la spéculation financière.

En vérité, c’est une nouvelle attaque contre les plus modestes, contre les ouvriers, les employés de plus en plus précaires, contre les femmes. Pour eux, on ne recule pas l’âge ouvrant droit à la retraite à 62 ans, comme on le dit abondamment, mais à… 67 ans, dans le pays de l’Union européenne où le taux de productivité horaire du travail est le plus élevé.  En vérité, l’allongement de la durée de la vie, en bonne santé,  doit être regardé avec plus de précision, quand on sait qu’elle est de 63 ans pour les ouvrières et de 64 ans pour les ouvriers.

Le sarkozysme se veut la pointe avancée de l’ultra capitalisme dans le monde et veut démontrer au grand capital international qu’il peut plier la France à ses intérêts. Le cynique prince de l’Elysée n’avait-il pas toujours promis qu’il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans ! Le mensonge semble être l’un des éléments de la marque de fabrique de cette nouvelle idéologie, mêlant violence, autoritarisme, collusion avec les milieux d’affaires, répression, expulsions, racisme et destruction des droits sociaux et citoyens.

En 2006, avec trois millions de gens dans la rue contre le fameux « contrat première embauche », l’actuel Président, tout en étant membre du gouvernement, avait demandé publiquement à son prédécesseur de retirer la loi pourtant votée. Il faudra qu’il fasse de même car le mouvement va encore s’amplifier dans quelques jours, les 15 et 23 septembre, dans un rassemblement unitaire de toutes celles et ceux qui ne peuvent accepter de voir sans cesse leurs droits rognés, tandis que le monde de la finance tient le haut du pavé et que, après les hausses de l’été, on annonce maintenant des augmentations d’impôts indirects et le blocage des rémunérations. Ne nous y trompons pas ! On nous assure depuis quelques jours que M. Fillon est préféré à M. Sarkozy. Mais c’est bien M. Fillon qui a déjà porté des coups de hache au système des retraites et qui défend aujourd’hui, bec et ongles, ce projet ultra réactionnaire. Il n’est pas question non plus d’attendre 2012 pour que la gauche abroge une mauvaise décision. Le plus sûr est de l’empêcher maintenant. La mobilisation ne doit donc pas faiblir.

Le peuple, uni par-delà ses différences, peut encore gagner pour conserver le droit à la retraite à 60 ans. C’est un service à rendre à la jeunesse, aux générations futures. C’est un service à rendre à l’idée d’égalité en obligeant à faire participer les revenus financiers au financement de la protection sociale et des retraites.

A la Fête de l’Humanité a résonné avec force l’espoir. Tous ensemble, la victoire est à portée de mains.


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surmely alain 17 septembre 2010 à 1 h 19 min

Pour sauver nos retraites et la justice sociale

Oui nous pouvons gagner.Quand on se rappelle que M.Sarkozy avait demandé le retrait de la loi instituant le CPE,on réalise mieux ce que signifie démagogie….M.Sarkozy entendait surtout succéder à M.Chirac.Il n’empêche que cette droite s’est avérée encore plus dure.La question des retraites est avant tout une question de justice sociale.De moins en moins d’observateurs,d’intellectuels,d’analystes ont recours à cette valeur pourtant cardinale dans notre civilisation.Cette loi est néfaste,inefficace(ne réglant nullement la question du financement des retraites)et injuste.Il faut qu’elle soit retirée et que les parlementaires travaillent à un autre projet de loi ou bien encore que la loi actuelle soit soumise à référendum.Lorsqu’une telle opposition à une réforme aussi régressive s’affirme dans le pays,le plus sage est encore de consulter le pays.Si nos gouvernants n’ont pas la sagesse de reconsidérer leur position il y aura blocage.Car la spirale de la régression sociale organisée par ce gouvernement doit être enrayée.Ce gouvernement a fait le choix de défendre et protéger les rentiers au moyen du bouclier fiscal ou du dispositif scellier.Le peuple défend surtout le droit à la vie.Car l’argument le plus convaincant,l’argument massue est celui de l’espérance de vie(auquel vous faites référence)qui sera menacée par ce recul continuel de l’âge de départ à la retraite.Prioritairement,celles et ceux qui exercent des métiers difficiles,pénibles,usants nerveusement,psychiquement et physiquement(et ce n’est pas à un médecin à l’apprécier mais aux organisations professionnelles),dangereux,doivent conserver le droit de partir à la retraite à 60 ans ou à 65 ans,avec une retraite à taux plein.Ce n’est que justice,ce n’est que reconnaissance du travail accompli.La société doit au moins cela aux salariés.

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