Un référendum pour les retraites

le 7 juin 2010

 

Les peuples n’ont pas à payer une crise dont seuls sont responsables des dirigeants politiques qui ont donné les pleins pouvoirs aux forces de l’argent. C’est cette conscience qui semble monter de partout en Europe.

De puissants mouvements de protestation et d’exigence de justice sociale, fiscale, écologique, s’expriment en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Roumanie, en Allemagne, en Italie comme en France où la journée d’action intersyndicale jeudi dernier,  a compté. Les grands médias, propriété des grands capitalistes, fauteurs de crise, et sous influence directe des pouvoirs qui les servent, cachent ces mobilisations unitaires et développent une propagande pour décourager les citoyens et les travailleurs d’agir. La campagne pour faire accepter la contre-réforme des retraites dans notre pays est ainsi l’objet de véritables manipulations, de tentatives de division des salariés entre eux, de prévisions aléatoires destinées à empêcher la mobilisation en utilisant les ressorts de la peur et de la culpabilité.

Pour imposer la cure d’austérité des arguments, en apparence de bon sens, sont employés pour faire accepter de prétendues évidences. Le ministre du budget vient ainsi de justifier la purge sociale par la nécessité subite pour la France de conserver auprès d’agences de notations privées, sa note dite de triple A  « AAA ». « Cet objectif conditionne en effet pour partie les politiques d’économie que l’on souhaite avoir » a-t-il déclaré. Cette infernale mécanique ne vise qu’à pressurer sans cesse le travail. En effet, si ces fameuses agences, liées au secteur bancaire, dégradent, au nom d’on ne sait quoi, la note de la France, les taux d’intérêt que paie le pays aux banques, augmenteront. Donc le budget de la Nation alimentera encore plus ces derniers, via l’insupportable intérêt de la dette. C’est ce qui a été imposé à la Grèce, au Portugal et maintenant à l’Espagne. Dit autrement,  le gel des salaires, le recul de l’âge ouvrant droit à la retraite, l’augmentation des cotisations sociales et des impôts pour les plus modestes, la réduction des emplois publics et des services publics, ne servent qu’à répondre à l’appétit de profits des banques et des marchés financiers.

L’unité des peuples européens pour combattre et battre ces choix est donc indispensable. Les politiques d’austérité imposées en Europe n’ont rien à voir ni avec l’intérêt général, ni avec le renforcement d’un projet européen, ni même la sortie de la crise. Leurs seules motivations sont le service aux marchés financiers.

Au contraire, parce qu’elles ont déjà été à son origine, ces politiques aggraveront considérablement la crise, plongeront les populations, les salariés et les retraités dans un appauvrissement généralisé. Il ne faut donc pas laisser faire au moment où la France a laissé entendre, dans une note aux autorités de Bruxelles, qu’elle pourrait augmenter les impôts ou les cotisations sociales, où le pouvoir de droite réduit encore l’emploi public, les dotations aux collectivités territoriales et veut faire reculer l’âge de départ à la retraite par un coup de force.

Le pouvoir mène une campagne de propagande digne d’un autre temps en faisant peur, en lançant des prévisions pour dans un demi-siècle, comme si quelqu’un avait été capable de prévoir l’état actuel de notre pays et du monde, il y’a 40 ans ! De même, on cache en permanence le fait que les déficits et les dettes sont le résultat des centaines de milliards de cadeaux fiscaux et sociaux faits depuis plusieurs décennies aux grands détenteurs de capitaux au nom de cette sacro-sainte « compétitivité » qui n’est qu’un autre nom pour mieux accentuer l’exploitation des travailleurs de toutes catégories dans le monde entier.

Et puis répéter, comme le font les promoteurs de cette régression sociale qu’il faut reculer l’âge de la retraite parce qu’on vit plus longtemps n’a pas grand sens quand nous sommes de moins en moins nombreux à avoir le droit de travailler, jeunes ou anciens. Cela signifie-t-il que les promoteurs de cette contre-réforme souhaitent que les gens meurent plus tôt, comme au temps où les gens travaillaient 48 heures par semaine, prenaient leur retraite à 75 ans et que les enfants étaient exploités dès l’âge de 14 ans.

Les retraites sont un enjeu fondamental de société. Il ne peut être dissocié du niveau des salaires, du travail et du plein emploi, des moyens de produire les richesses et de leur répartition nouvelle, de la participation des revenus financiers et des grandes sociétés au financement des caisses de retraites. Le débat et la mobilisation autour de ces enjeux doivent donc s’amplifier. Les citoyens doivent pouvoir accéder à tous les points de vue, à toutes les informations. De grands débats publics doivent être organisés. Le Président de la République avait lui-même affirmé à plusieurs reprises qu’il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans. Tout ceci renforce notre proposition de ce grand débat public et l’organisation d’un référendum sur le droit à la retraite à 60 ans.


0 commentaires


MARAT EL MOKRANI 7 juin 2010 à 11 h 09 min

la productivité en France est une des plus fortes sinon la plus forte dans le monde ,il suffirait d’en faire beneficier les salariés et non pas exclusivement les actionnaires comme aujourd’hui pour ,en luttant en meme temps contre le chomage,regler le probleme de financement de la retraite à 60 ans .Mais la droite n’y consentira que contrainte par les travailleurs comme en 1936,c’est pourqoui il faut un PCF fort pour rassembler dans un nouveau Front populaire reconquerir les avancées du CNR remises en cause par la droite.

Cappelle Bruno 7 juin 2010 à 14 h 20 min

Comme les Islandais, refusons de nous soumettre aux forces de l’ARGENT !!!
Quelques faillites de banques me semblent une bonne solution … à la seule condition d’épargner les petits épargnants.

poidevin michèle 7 juin 2010 à 16 h 23 min

ce ne peut pas être possible ,je viens de l’écrire;Il se peut que j’ai écrit un texte dont le début est presque similaire .Mais d’autres idées me sont venues :sur la création d’une commission indépendante pour connaître les faits et j’ai essayé de dénoncer l’attitude des états face au blocus et de leur non-assistance à un peuple en danger;

Patrick Albert 7 juin 2010 à 19 h 10 min

Pourquoi entrainer les salariés dans l’impasse d’un réferendum ?
Sur la poste, la votation citoyenne n’a pas permis de faire reculer le gouvernement. La réforme des retraites est une bataille essentielle du gouvernement et du patronat contre les travaiileurs. Ce n’est pas avec ce type d’action que le gouvernement reculera. Il faut parler le langage de la vérité, seule une mobilisation préparant à une greve générale peut amener le gouvernement à renoncer à son projet de destruction des retraites. En 1995 et contre le CPE, c’est ainsi que nous avons gagné.

ORTIS Evelyne 7 juin 2010 à 20 h 49 min

Organiser un référendum ? ! Mais quelle sera la question et qui la posera ? Un référendum, est pourri d’avance selon la façon dont la question est posée, mais c’est ce qu’on propose pour démontrer qu’on est le meilleur en démocratie rien de plus. Face à des organisations syndicales et politiques de droite, réformistes et contre-révolutionnaires, remettre à plat un sujet aussi important que les retraites nous amènera forcément à la débacle si nous nous contentons de demander un référundum. Cela nécessite bien autre chose: cela nécessite des exigences.
Nous devons rappeler que la loi prévoit le départ à la retraite sans condition à 65 ans. C’est seulement l’ordonnance de Mitterrand de mars 82 qui rend possible le départ à 60 ans avec un certain nombre de conditions ! Or dans la hiérarchie des normes, la loi l’emporte sur l’ordonnance. Profitons donc du débat pour exiger que l’ordonnance de mars 1982 soit transformée en loi, avant qu’elle ne soit totalement vidée de son contenu à force de réformes. Mitterrand ne s’est pas trompé en signant une ordonnance qui a permis ensuite toutes les réformes que nous avons subies. Martine Aubry le sait elle aussi .Exigeons le taux de réversion à 60%, autre élément de la campagne présidentielle de Sarkozy, qui appartient au débat sur les retraites . Ne crois-tu pas qu’en portant clairement de telles exigences, tu démontreras que tu ne fais pas uniquement campagne pour 2012 (même si ce n’est pas à titre personnel) ?

Georges Apap 9 juin 2010 à 15 h 09 min

Réponse à Evelyne : oui, le raisonnement est impeccable sur le plan intellectuel. Mais la question fondamentale est : comment faire ! Et pour cela je suis de l’avis de Patrick Albert. Seule une menace de grève générale peut les faire reculer.

HERODE Joël 7 juin 2010 à 20 h 52 min

Nicolas Sarkozy, dit, le Gourou du medef, prétend avoir voté pour la retraite à 60 ans, ce qui est un mensonge puisqu’il n’était pas encore député à l’époque. Il a dit au cours de sa campagne présidentielle qu’il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans, nouveau mensonge en insultant la mémoire d’un mort, François Mitterrand, aujourd’hui. Un référendum serait le bien venu et, de préférence, comme De Gaulle le 27 avril 1969, en annonçant sa démission en cas de victoire du “non”. Quel bonheur pour le peuple de le virer avec, probablement, plus de 80% de non… On peut encore rêver, ce n’est pas encore taxé!

poidevin michèle 8 juin 2010 à 9 h 06 min

Merci pour cet article qui analyse les réelles causes de la crise_crise d’abord financière et par conséquence économique.Vous dénoncez les responsables :
les puissances de l’argent (banques,,multinationales,spéculateurs,gros actionnaires…)soutenues par cette droite qui ne songe qu’ à faire de l’aargent pour de l’argent ;aussi les bénéfices des multinationales et établissements qui privilégient le virtuel sont improductifs ,DONC N ‘APPORTENT AUCUNE
RICHESSE A NOTRE PAYS; et de ce fait,ne permettent pasl’augmentation des salaires,l’investissement dans la reche

Anonyme 7 septembre 2010 à 7 h 17 min

Il faut oui dénoncer et montrer quels sont les réels responsables ; mais il faut alors aussi dénoncer tous les partis politiques PS qui ont voté le traité de Lisbonne, dénoncé la politique socialiste qu’ils ont mené quand ils étaient au pouvoir avec le soutien de ministres PC, dénoncé la politique que mène DSK à la tête du FMI, dénoncé les partis pris du PS et ne jamais oublié d’abord devant sa porte… Bien trop souvent vous oublié de vous remettre vraiment en cause… Et sans cela, et en passant systématiquement alliance avec le PS qui n’est plus qu’un parti de bourges et de notables, le peuple, et la gauche, la vrai, ne pourra jamais rien changer… Est-ce bien ce vous souhaitez ?????

poidevin michèle 8 juin 2010 à 9 h 41 min

rche,la formation.Pas d’argent pour les retraites!Que le capital soit taxé et non exonéré d ‘.une part des charges.
A Orléans,un collectif “sauvons la retraite par répartition” s’est constitué;Hier soir,à la fédé une des membres de ce collectif a expliqué:
-ce qu’est la retraite par répartition
-comment son financement est lié à la politique de l’emploi
-son non- corollaire avec l’allonge ment de la durée de la vie.
Ce fut un travail pédagogique réel.
Dans un deuxième temps , nous avons recherché les modalités pratiques de mise en oeuvre sur le terrain.C’est bien beau ,les meetings !mais il FAUT que nous touchions les femmes et hommes qui ont baissé les bras;déjà ,actifs ,les Communistes de la fédé re cherchent de nouveaux moyens de communiquer:
organiser dans la ville et les voisines des lieux de débat autres que les habituels;Par exemple , installer de petits stands une affiche,l”huma dimanche
-première page agrandie…Nous nous réunissons ,lundi soir pour déterminer les lieux de parole,la façon d’attirer les regards ;ilnous faut faire vite plusieurs fois avant la manif. commentaire 2 (petit problème technique)

gonon-guillermas georges 7 septembre 2010 à 7 h 27 min

Il faut oui dénoncer et montrer quels sont les réels responsables ; mais il faut alors aussi dénoncer tous les partis politiques, PS en tête, qui ont voté le traité de Lisbonne, dénoncé la politique que les socialistes ont menés quand ils étaient au pouvoir avec le soutien de ministres PC, dénoncé la politique que mène DSK à la tête du FMI, et qui permettent et font aussi le lit de l’exploitation des petits, des salariés, et qui ont permis un passage encore plus énorme ces 20 dernières années des richesses du salariat à la capitalisation.
Dénoncé les partis pris du PS (l’allié systématique su PC ou ce qu’il en reste pour garder ses derniers bastions…mauvais calcul pour le peuple) et ne jamais oublié d’abord devant sa porte…
Ne plus s’allier avec le PS.
Dénoncé le collaborationnisme de Chérèque et de Thibault.
Bien trop souvent vous oubliez de vous remettre vraiment en cause…
Et sans cela, et en passant systématiquement alliance avec le PS qui n’est plus qu’un parti de bourges et de notables, le peuple, et la gauche, la vrai, ne pourra jamais rien changer…

Est-ce bien ce que vous souhaitez ?????

Louis 13 mars 2013 à 6 h 13 min

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