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Une grande page de l’Histoire universelle se tourne dans le silence des rues et des maisons cubaines. Celui qui a redonné fierté et dignité à son peuple s’en est allé après quatre-vingt-dix années d’une vie exceptionnelle dédiée à son pays et au combat internationaliste.
On ne peut sérieusement juger Fidel Castro sans tenir compte de l’histoire et de la géographie de cette petite île qui s’est levée il y a plus de soixante-ans pour se libérer d’un dictateur véreux et du joug nord-américain.
Il appartiendra aux historiens de dépasser l’absurde querelle entre enfer et paradis cubain. Fidel Castro ne craignait pas leur verdict. Dès 1953, n’annonçait-il pas, après son premier coup d’éclat pour libérer la caserne de la Moncada, que l’histoire « l’absoudra » ?
A la suite de celle de 1917, la révolution cubaine contribua à l’émergence de populations entières jusqu’ici vouées à survivre et mourir dans l’anonymat des guerres, de la colonisation et des dominations.
En libérant Cuba, Fidel Castro sonnait le glas d’une certaine arrogance impérialiste qui, grâce à ses prébendes, maintenait dans l’ignorance et le travail asservi l’écrasante majorité des femmes et des hommes de son pays. L’épine cubaine dans le talon de fer impérialiste conduisit les Etats-Unis à installer sur le continent sud-américain un corridor d’infâmes dictatures. Les mouvements démocratiques qui les combattirent, parfois jusqu’à la victoire, purent trouver dans le Cuba révolutionnaire et chez Fidel Castro soutien et inspiration. Cette audace pour l’émancipation humaine lui valut plus de six-cent tentatives d’assassinats ourdies par ceux qui voulaient perpétuer à leur avantage le monde ancien.
« Pour le peuple cubain, l’internationalisme n’est pas simplement un mot, mais quelque chose que nous avons vu en pratique pour le bénéfice de grands secteurs de l’humanité », écrivait Nelson Mandela.
En Palestine, en Afrique-du-sud et sur l’ensemble du continent africain, dans la lointaine Asie, dans chaque pays du continent sud-américain, le monde des peuples libérés, avec tous les militants qui les ont soutenus en occident, partagent aujourd’hui le deuil du peuple cubain.
Malgré l’invivable blocus, condamné par tous les membres des Nations-Unies mais toujours en vigueur sous la seule pression des Etats-Unis et d’Israël, Cuba innove et invente dans le domaine médical, social, éducatif, biotechnologique ou culturel, multiplie les coopérations avec les pays voisins.
Les chemins sinueux et les brouillards qui entourent tout nouveau processus de transformation ont laissé en jachère, à Cuba comme dans de nombreux pays, la question fondamentale de la libre critique et des libertés individuelles. Si Cuba est loin d’être la caricature qu’en renvoient certains depuis quelques heures, d’importants progrès restent à accomplir pour que socialisme rime avec liberté et démocratie. Souhaitons que le peuple cubain, dans les conditions nouvelles en Amérique latine et aux Etats-Unis puisse, souverainement, fidèle à sa glorieuse épopée et à ses victoires, écrire des pages nouvelles de l’émancipation, d’un développement durable et partagé, sans blocus et en coopération avec l’Europe. Nous y avons notre part de responsabilité !
7 commentaires
j ‘ai honte pour la France qui n’a pas eu le courage à hollande d’y aller on vois bien ou il se situe maintenant
Les hyènes de droite ont été lâchés, elles ont vu dans Fidel un dictateur alors que celui-ci pour le peuple était un libérateur, et oui la haine de classe va jusque là. La seule qui est restée correcte est Ségolène Royal, elle a vu un libérateur et je suis d’accord avec elle.
De la démocratie dans la révolution cubaine.
««………… Eh bien, il s’avère que toutes les grandes décisions, toutes les lois capitales touchant l’ensemble de la société et la vie des citoyens sont, non seulement votées en fin de parcours, mais encore, dès le départ, analysées, consultées, amendées par l’ensemble de la population à travers ce qu’on appelle ici les organisations sociales et les organisations de masse (d’aucuns les appelleraient aujourd’hui d’un terme plus à la mode : la « société civile »…), à savoir les Comités de défense de la Révolution (CDR) institués au niveau de quartier, la Fédération des femmes cubaines (FMC) qui regroupe volontairement les membres du sexe féminin à partir de quatorze ans, l’Association nationale des petits agriculteurs (ANAP), qui rassemble les paysans privés, la Fédération des étudiants (FEU), la Fédération des élèves de l’enseignement secondaire (FEEM), autrement dit les lycéens, la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC), qui concerne tous les travailleurs. Le premier exemple de ce débat intense étendu à tous les secteurs de la société cubaine remonte à 1975-1976………»»
De la démocratie dans la révolution cubaine 2
….remonte à 1975-1976 quand
quand, une fois dépassée la pire époque de lutte de classes et de combat ouvert contre l’impérialisme étasunien, la Révolution cubaine décida de s’ « institutionnaliser » et se dota d’une Constitution inscrite dans les fibres même de la nouvelle société : son avant-projet fut discuté, à compter du 10 avril 1975, par 6 216 000 personnes dans des milliers de réunions d’un bout à l’autre du pays. La commission constituante créée dans ce but prit en considération les modifications proposées à l’Introduction du texte et à 60 des 141 articles ; le Premier Congrès du Parti communiste (décembre 1975) approuva cet avant-projet qui fut soumis, en février 1976, à référendum : 5 602 973 Cubains, soit plus de 98 p. 100 des électeurs, l’entérinèrent. Cette Constitution, promulguée le 24 février 1976, fut soumise à ce même processus en 1992, quand, les circonstances internationales et donc les conditions de survie nationales de la Révolution ayant radicalement changé, elle fut remaniée dans un certain nombre de ses articles clefs, débattue dans tout le pays puis adoptée par référendum.
En juin 2002,……..
De la démocratie dans la révolution cubaine 3
En juin 2002, face à la politique extrêmement agressive de l’administration Bush fils, résolument décidée à obtenir ce qu’aucune des précédents n’avait obtenu, liquider la Révolution cubaine, 8 198 237 Cubains votèrent un amendement à la Constitution aux termes duquel le socialisme à Cuba était irréversible et irrévocable (soit dit en passant, la Constitution française a prévu ce même cas de figure puisque son article 89 stipule : « La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision ») et qu’aucun gouvernement ne peut établir de relations avec une nation étrangère en butte à des pressions ou à des menaces.
Ce fut le cas, toujours dans les années 70 et 80, du Code de la famille. Ce fut le cas, dans ce même contexte de Période spéciale, pour les lois économiques et sociales modifiant un certain nombre de règles du jeu, qui furent toutes analysées auparavant dans ce genre d’assemblées (sans référendum cette fois-ci). En 2008, ce fut celui de la nouvelle Loi de sécurité sociale qui, non par motivation idéologique néolibérale, mais à cause de circonstances économiques et démographiques contraignantes dans un petit pays sous-développé (pour cause de vieillissement de la population, il manquera 700 000 bras d’ici 2018), éleva graduellement l’âge de la retraite de 55 ans à 60 ans pour les femmes, et de 60 à 65 ans pour les hommes, institua une petite prise en charge par les travailleurs de la sécurité sociale et modifia le nombre d’années de travail. Le Code du travail, qui datait de décembre 1984, fut débattu dans les mêmes conditions voilà quelques années.
Dans un autre contexte, en 2011, le parti soumit ses Orientations de la politique économique et sociale du parti et de la Révolution, non simplement à ses militants, mais à l’ensemble de la population, car il estimait que ce document capital qui trace la voie à suivre dans la « modernisation et l’actualisation du modèle économique et social de Cuba » pour les prochaines années, devait être analysé, débattu et amendé par l’ensemble de la population. Et celle-ci le fit pendant des mois : 163 079 réunions réunissant 8 913 838 participants (cellules, centres d’étude, centres de travail, quartier, CDR, etc.) qui firent 3 019 471 interventions regroupées finalement en 781 644 opinions, dont plus de 395 000 furent finalement acceptées et servirent à la reformulation des 291 Orientations initiales pour les augmenter jusqu’aux 313 Orientations finales que le Sixième Congrès du parti communiste adopta en avril 2011.
Et c’est justement parce que, en avril 2016, le Parti, jugeant que le Septième Congrès serait centré sur l’analyse de la mise en œuvre de ces Orientations et qu’il ne s’agissait, somme toute, que du suivi du précédent, n’a pas soumis les documents correspondants au même débat public que des militants et des secteurs de la population ont estimé qu’il manquait quelque chose et que, soumis à cette pression, le parti a décidé de ne considérer les documents comme définitifs que lorsqu’ils auront été débattus dans les prochains mois par les organisations sociales et les organisations de masse ! Si bien qu’à compter du 12 juin et jusqu’au 22 septembre 2016, les deux documents clefs débattus au Septième Congrès du Parti communiste et engageant l’avenir de la nation seront discutés par l’ensemble de la population dans les centres de travail et à travers les organisations politiques et de masse qui regroupent l’ensemble de la population, à savoir : « « Projet de Conceptualisation du modèle économique et social cubain de développement socialiste » et « Projet de Plan national de développement économique et social d’ici à 2030 : Proposition de vision de la nation. Axes et secteurs stratégiques ».
De même, il a été annoncé qu’au moment opportun la population devra débattre de différents amendements à introduire dans la Constitution pour l’ajuster une fois encore aux modifications apportées dernièrement à l’ordre économique du pays, puis les approuver par référendum.
Que je sache,……..
De la démocratie dans la révolution cubaine. Dernière partie.
Que je sache, rien de ce genre n’existe dans les si « démocratiques » États-Unis, pas plus d’ailleurs qu’en Europe… Dois-je rappeler que la classe politique française a voté en 2008 (rien moins qu’à Versailles, de si sinistre mémoire pour le peuple révolutionnaire, quel symbole !) une profonde réforme de la Constitution française, et tout ceci en catimini, sans que ledit peuple ait eu son mot à dire. Les syndicats ont-ils eu quelque chose à voir, fût-ce de loin, avec la loi Macron ? Une seule des lois ou décisions néolibérales d’un gouvernement censément « socialiste » a-t-elle discutée avec les travailleurs ou la population ? De quoi se plaignent les travailleurs français et pourquoi sont-ils descendus dans la rue et font-ils grève depuis deux mois sinon parce que, justement, la loi du travail (oui, « du », parce que je me refuse à écrire ce français qu’on prendrait pour de l’anglais !) a été préparée sans leur participation et « votée » par l’Assemblée nationale à coup, une fois de plus, de 49.3 ? Dois-je rappeler comment a été entériné le nouveau traité de Lisbonne, ou le mépris par lequel on a traité le vote irlandais, ou encore, dans un autre contexte, la façon dont on a fait la guerre à Hamas parce que le peuple palestinien de la bande de Gaza avait « mal voté »… !
Cette information est d’ un commentaire.
Jacques-François Bonaldi 1er décembre 19:34
Puisque vous nous présentez votre vision condescendante et hautaine de la « démocratie cubaine », même si elle fait de clichés et d’a-peu-près, vous voudrez bien, j’espère, lire la mienne : elle est tirée d’un livre sur Cuba qui sera publié prochainement sur Internet.
Bien à vous
Jacques-François Bonaldi (La Havane)
Sur l’article.
ttp://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-belle-democratie-de-fidel-186934
««« ici les organisations sociales et les organisations de masse (d’aucuns les appelleraient aujourd’hui d’un terme plus à la mode : la « société civile »…), »»»
Une phrase qui a toute son importance et qui rejoint la mouvement citoyenne travailleur qui se lève un peu partout, éparse encore, mais qui déjà, fait réagir la droite capitaliste (banque et ci.). Par exemple. Trudeau est pressé de conclure l’AECG tout comme Juncker, ce dernier sent bien que l’UE vacille…..
Et la finalisation de l’AECG pourrait avoir un effet dévastateur pour toute alternative au système totalitaire financier qui chapote l’UE-BCE. C’est à dire le FMI (Goldman Sachs et ci.)
et la tête du gouvernement mondial “fantôme” l’OMC-multinational..
Cette participation citoyenne-travailleur dans la révolution cubaine est bien sûr: du POPULISME. Comme l’utilisation des référendums. C’est du populisme. Et qui décide que ceci est cela ou n’importe quoi, un peu comme une girouette au vent, au vent libéral bien sûr.
Mais comme une chose n’arrive jamais seule.
Ici, au Canada, les conservateurs exigent que les changements électoraux initiés par les libéraux soient soumis à un référendum. Que le PEUPLE parle.
Tien, ici, on ne parle plus de populisme mais du Peuple.
Cherchez l’erreur !!!!!!
Le changement de garde aux US ?
Trump un Super-Tsipras, un Super-Hollande. Doit-on en douter ? Les Oui mais, sans doute, ils trouveront toujours un Oui mais.
Le 1% prend les rennes du pouvoir directement cette foi-ci . NON OUI
Nul n’est mieux servi que par lui-même.
Voyons deux cas de figure irréconciliable.
Donald Trump et Nicolas Maduro : Un défi commun à relever
Par Oscar Fortin
Mondialisation.ca, 23 janvier 2017
Humanisme
Le principe énoncé par le président Trump à l’effet que les États-Unis doivent vivre de ses richesses s’applique tout autant pour le Venezuela dont le peuple doit être le premier à bénéficier de cette richesse pétrolière. C’est ce à quoi s’applique el actuel gouvernement.
L’actuel Secrétaire d’État aux Affaires extérieures des États-Unis, étant par pur hasard le patron d’ExxonMobil, ne semble pas l’entendre de la même manière. Dans une déclaration toute récente, reproduite en espagnol par telesurtv.net, il cherche une transition pour le Venezuela. Il revient sur la carte démocratique de l’OEA pour reprendre les mêmes stratégies de la présidence D’OBAMA en vue de renverser le gouvernement légitime du président Nicolas Maduro. Il veut s’allier au Brésil dont le président actuel est celui qui a rompu avec la carte démocratique de l’OEA et l’État de droit démocratique du Brésil. Il veut également s’allier avec la Colombie, où les États-Unis ont 7 bases militaires, ce à quoi le Président Trump veut se défaire. D’ailleurs, le président Trump, dans son discours d’investiture a indiqué son intention d’en finir avec ses bases militaires.
« Des décennies durant, nous avons enrichi les industries étrangères aux dépens de l’industrie américaine. Nous avons subventionné les armées d’autres pays, tandis que nos équipements militaires se dégradaient. Nous avons défendu les frontières d’autres pays tout en refusant de défendre les nôtres. Nous avons dépensé des billions de dollars à l’étranger, alors que l’infrastructure des États-Unis tombait en décrépitude. Nous avons rendu riches d’autres pays, pendant que la richesse, la puissance et la confiance de notre pays se dissipaient à l’horizon. Une à une, les usines ont fermé, sans une seule pensée pour des milliers de travailleurs américains laissés pour compte. La richesse de notre classe moyenne a été arrachée des foyers et a été redistribuée au monde entier.
Mais ça, c’est le passé. Maintenant nous sommes résolument tournés vers l’avenir. »
http://www.mondialisation.ca/donald-trump-et-nicolas-maduro-un-defi-commun-a-relever/5570415
Mais quel regard sur les pays progressistes ont vraiment la Russie et la Chine ?
La Chine avait toute la latitude et encore plus aujourd’hui d’initier son Peuple à participer au progrès du pays.
La Russie, prendra-t-elle le risque de ce virage ?
La France a-t-elle le potentiel de faire pencher la balance ?
Quelle sera les effets collatéraux, le jour ou le parti socialiste de démocratie directe prendra le pouvoir avec le programme de l’Alternative citoyenne-travailleur ?