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Les images sont effarantes. La froideur des chiffres ne rend pas compte de l’immensité des souffrances, des pertes et des douleurs. Les deux très puissantes explosions qui ont violemment frappé Beyrouth hier en fin d’après-midi auraient provoqué la mort de centaines de personnes, des milliers de blessés, et des centaines de milliers de personnes qui ont vu leur domicile détruit. Les dégâts seraient estimés pour l’heure à 3 milliards de dollars.
Les autorités locales font état d’hôpitaux pris d’assaut dans une ville ravagée et qui ressemble plus que jamais à une zone de guerre. “Près de la moitié de Beyrouth est détruite ou endommagée” selon le gouverneur de la capitale. Une cargaison d’environ 2750 tonnes de nitrate d’ammonium stockée “sans mesures de précaution” est pointée du doigt, même s’il est encore trop tôt pour définir les causes exactes de l’explosion qui a été ressentie jusqu’à Chypre, distante de 200 km.
Cette catastrophe survient alors que le Liban est déjà à bout de souffle, englué dans une crise sans précédant. Explosion de la dette, dévaluation de la monnaie, inflation, massification du chômage, restrictions bancaires drastiques, électricité rationnée. Une situation économique dramatique à laquelle s’ajoute une crise politique et sociale exacerbée depuis plusieurs mois. Le peuple libanais était déjà en révolte pour dénoncer la dégradation de ses conditions de vie et exprimer son rejet du régime en place. La pandémie de Covid-19 a encore aggravée considérablement leur situation dans un pays dépourvu de bases productives industrielles et dépendant de la finance mondiale.
Nous savons ô combien le contexte libanais est compliqué. Meurtri par des années de conflits, le pays du cèdre reste le carrefour d’intérêts antagoniques et l’espace d’affrontement de divers acteurs régionaux à la rivalité exacerbée par certaines grandes puissances, au cœur de la région la plus conflictuelle du globe.
S’il a un genou à terre, le peuple libanais –auquel nous transmettons toute notre solidarité– nous a déjà montré sa capacité à surmonter les plus grands obstacles, pour toujours se relever. En ces heures terribles il a absolument besoin de la solidarité des Etats et des peuples. Non pas du joug serré du Fonds monétaire international mais de réels moyens en matière de santé, de reconstruction et financiers qui pourraient être apportés en mobilisant la Banque mondiale pour des liquidités sans intérêt, tout comme les banques publiques européenne.
La France pourrait prendre l’initiative de réunir une sorte de « club des pays pour la reconstruction de Beyrouth » afin de réunir rapidement des fonds non remboursables pour reconstruire et panser les douloureuses plaies qui le déchirent.
Solidarité avec le Liban.
Patrick le Hyaric
le 05/08/2020
1 commentaire
Merci Patrick
Paix paix paix
SOLIDARITÉ