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Emmanuel Macron poursuit son offensive de recomposition du paysage politique. Derrière les belles paroles sur la démocratie et l’apaisement du pays, son projet vise à mettre en place une majorité parlementaire à ses ordres. Pour cela, le Chef de l’Etat continue de théoriser un clivage entre repli et ouverture, mondialistes et souverainistes ou progressistes et conservateurs, afin de maquiller son projet fondamental : sauver le système. Il est permis d’alerter, sans procès d’intention, sur un programme qui, même accompagné de sourires, aura tôt fait de révéler sa dureté à l’encontre du monde du travail et de la création. La nomination du premier ministre Edouard Philippe, « homme de droite », et d’un gouvernement au service du libéralisme donne l’orientation. Et les stratèges parvenus au pouvoir espèrent bénéficier, une fois de plus, d’une extrême droite portée au rang d’opposition privilégiée pour faire accepter l’inacceptable.
Cette offensive s’appuie sur une soif de renouvellement de la vie politique beaucoup trop longtemps ignorée et sur laquelle nous avions attiré l’attention dans ces colonnes. Elle s’est exprimée de différentes manières dans les urnes. Mais le prétendu renouveau macroniste ne touche en rien aux structures de domination et d’exploitation, ni au clivage de classe, ni aux institutions agonisantes de la cinquième République.
Le système capitaliste a besoin de briser les consensus d’hier pour en imposer de nouveaux, conformes aux règles que réclame sa forme contemporaine, globale et financiarisée. « L’ouverture » dont le Président de la République a fait un argument de campagne est avant tout celle de la protection sociale et des services publics au grand vent des marchés concurrentiels, une ouverture à la mondialisation capitaliste et non à des processus de coopération économiques ou culturels. Il en va de même avec le beau mot de « progressisme », qu’il veut engluer dans la course à l’argent.
Le progressisme social, démocratique et écologique ne saurait se diluer dans la marche en avant du capital. Il ne peut y avoir d’émancipation humaine sans développer et moderniser les services publics, sans porter le débat sur une répartition juste des richesses qui oblige à augmenter la rémunération du travail, sans moderniser la protection sociale et inventer de nouvelles sécurités de vie. Au contraire, le projet de M. Macron consiste à aller plus vite et plus loin dans le sens de ce qui a été accompli durant le précédent quinquennat. La protection sociale, le droit du travail, la fiscalité comme les allocations chômage sont clairement annoncés dans le collimateur, avec comme modèle les pays européens qui se sont remodelés aux canons de la mondialisation sous dictée des institutions européennes, qui n’ont d’ailleurs pas manqué de réaffirmer leurs exigences avant même l’intronisation du nouveau Président de la République.
Malgré tous les artifices de campagne, le Président Macron va devoir composer avec une société fracturée par les inégalités et inquiète du spectacle d’un monde en proie à des menaces de guerre et de désastres environnementaux. Ceci renforce considérablement l’enjeu de l’élection des députés dans quelques semaines.
La question est simple ! Lui donnons-nous carte blanche pour mettre définitivement le travail sous la coupe des exigences actionnariales avec une nouvelle loi de précarisation pour faire de l’entreprise l’échelle de toute négociation sur le temps et les conditions de travail ? Va-t-il pouvoir l’imposer en recourant aux ordonnances ? Lui permettrons-nous de supprimer l’impôt sur la fortune et d’abaisser l’impôt sur les sociétés quand celui des travailleurs et des consommateurs continuera d’augmenter ? La proposition de suppression de la taxe d’habitation va-t-elle conduire à sacrifier les collectivités locales qui restent le lieu d’une démocratie vivante car proche des gens ? Sa proposition de moralisation de la vie politique va-t-elle permettre de mettre à l’écart les puissances d’argent de la délibération démocratique ?
Pour disposer d’une garantie solide les électrices et les électeurs doivent se doter de députés sur qui ils pourront compter. Ni de députés godillots du Président, ni d’une majorité de droite renforcée de l’extrême droite ! Des députés qui pourront rassembler tout le potentiel qui s’est exprimé avec le vote pour Jean-Luc Mélenchon mais aussi de celles et ceux qui ont choisi Benoit Hamon ou qui ont émis un vote pour empêcher un second tour Fillon/Le Pen sans partager la politique de M. Macron. Ces forces, unies derrière des candidatures communes, choisies sans autre considération que leur capacité à gagner, et tout deviendrait possible. Faisons tout, jusqu’au dernier moment, pour surmonter les obstacles. Plus les situations se débloqueront dans les départements, plus grandes seront les chances qu’elles se débloquent aussi à l’étage au-dessus. Il n’est pas jamais trop tard ! Que soient réalisées les promesses du mouvement qui s’est levé autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, tel est notre vœu le plus cher et le meilleur service à rendre à la nation !
8 commentaires
Qui a dit:
« La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »…
C’est Denis Kessler ancien Président du Club “Le Siècle”…
C’était en 2007…
Hé bien voilà…Dix ans après, nous y sommes, ou pas loin.
Pour mémoire, en 2013, Denis Kessler a perçu 5,13 millions d’euros de rémunération pour sa fonction de PDG de Scor.(source Wikipédia)
Il est clair que la protection sociale, lui, il l’a en grand…
Laurent Klajnbaum (https://www.facebook.com/JLMelenchon/)
18 mai, 01:34 · Paris, Ile-de-France ·
Une tribune de Brigitte Dionnet destinée à la Humanité et que je partage
Nous vivons aujourd’hui les tristes conséquences pour le peuple d’un refus par la direction du PCF de rompre avec la stratégie d’union avec le PS en lieu et place d’un objectif politique de transformation sociale.
Depuis le « programme commun » puis l’élection de François Mitterrand, nous n’avons eu de cesse de courir derrière le PS pour d’hypothétiques positions électorales se soldant à chaque fois par, au contraire, un affaiblissement électoral de notre parti. Et plus on s’affaiblissait, et plus on se mettait en position de demandeur à son égard….Jusqu’au choc de 2002 ! Nous osons alors en 2004 présenter des listes autonomes du PS aux élections régionales dans certaines régions, et en 2005 affronter la social-démocratie en affirmant à propos du TCE « quand on est de gauche on vote non ». Nombreux sont celles et ceux qui se souviennent avoir eu à subir alors les assauts de certains dirigeants communistes contre cette affirmation! Pourtant, la victoire de ce rassemblement, sur un contenu et non sur des ententes d’appareil, ouvrait tous les espoirs pour qui croyait que l’ambition révolutionnaire avait encore de l’avenir dans notre pays.
Mais il y a eu 2007 et le 1,9% de la candidature communiste. La rudesse du choc n’a eu d’égal que l’audace de la rupture stratégique qu’il provoqua avec la décision de travailler à une autre construction à gauche trouvant, avec la sortie de Jean Luc Mélenchon du PS, la possibilité de créer le « Front de Gauche ». Malheureusement, là encore, dès les régionales de 2010 il fut impossible d’envoyer un message clair à notre peuple avec partout de belles listes « Front de gauche » autonomes. Et au congrès de 2010 les mêmes qui, aujourd’hui, ont condamné le Front de gauche au prétexte qu’il était trop structuré « par le haut », repoussaient la proposition de créer une « association des partisans du Front de gauche » pour permettre à des femmes, des hommes , des syndicalistes responsables d’associations ou autres de participer, à égalité, à une dynamique politique et citoyenne originale. Et le bon résultat de Jean Luc Mélenchon en 2012 a provoqué dans la direction du PCF une véritable angoisse alors que le PS allait de nouveau avoir toutes les clés des affaires de la France en mains. Et plutôt que de mener le débat politique et de permettre qu’il se développe au sein de notre parti, la direction lança en pâture aux adhérent-e-s les leurres des « egos » alors qu’elle refusait, en fait, de porter l’idée d’une « opposition de gauche » dans le pays et au sein de l’Assemblée Nationale.
Ce que nous vivons aujourd’hui est la triste suite logique de ce long processus. Une tristesse partagée par de nombreux adhérent-e-s qui sont aussi en colère de ne pas être écoutés par leur direction dans leur volonté de construire du neuf.
Car, le 10 janvier 2016, un appel à une primaire « de gauche » était lancé dans Libération par Thomas Piketty, Daniel Cohn-Bendit, etc… et la direction de notre Parti lui emboitait le pas sans demander l’avis des communistes. Jean Luc Mélenchon annonçait alors sa candidature en février, après le refus du Parti communiste de sortir de ce processus qui cassait la démarche du Front de gauche. Que dire enfin des atermoiements à mettre en discussion dans le parti la proposition de candidature de Jean Luc Mélenchon, y compris au congrès en juin. Et pour finir, jusqu’à ce que les sondages témoignent du piètre résultat qu’allait réaliser Benoit Hamon, la même direction du Parti ne ménageait pas ses efforts pour en appeler au retrait de la candidature de Jean Luc Mélenchon au nom d’une pression politique insistante en faveur d’une « candidature de rassemblement à gauche ».
La situation à la veille de ces élections législatives n’a donc rien d’étonnant.
Elle tient encore au refus de la direction de notre parti à rompre une bonne fois pour toutes avec une stratégie d’alliance avec le PS- ou ce qu’il en reste- pour construire autrement et avec d’autres l’alternative politique indispensable à la nouvelle révolution que comme communiste on peut avoir envie de construire.
Non, on ne peut plus louvoyer et espérer conserver des positions électorales sur « le tapis vert » des alliances de couloir. Soit on choisit une nouvelle construction politique soit on tente de colmater des brèches avec des alliances à géométrie variable continuant d’inclure le PS ou ses satellites. Et qu’on ne vienne pas me dire qu’il ne faut pas exclure « les électeurs socialistes » de cette construction. C’est justement par respect pour ces femmes et ces hommes qu’il faut définitivement retirer au social- libéralisme toute possibilité de capter les aspirations populaires pour mieux les étouffer. Un des aspects les plus encourageants de cette campagne est justement d’avoir permis à notre peuple de se mêler de son avenir en débattant d’un projet politique et d’un contenu programmatique fondamental. Alors que d’aucuns voulaient le cantonner au seul objectif de lutter contre le FN sans mettre en avant les raisons qui conduisaient à sa montée.
Alors maintenant les cris d’orfraie et les nouveaux mensonges et sous-entendus pour faire passer les pilules de l’inconsistance politique ça suffit !
Il faut à l’Assemblée Nationale des député-e-s incorruptibles et engagés sur une politique résolument ancrée sur les intérêts populaires. Et pour cela, des alliances claires entre les forces qui veulent y contribuer. La politique de l’alliance de la carpe et du lapin n’a plus lieu d’être. Il faut reprendre le chemin de la démarche qui a conduit à construire le Front de gauche : celle de la résistance au libéralisme, de la confiance dans le peuple et du courage politique pour faire valoir, avec lui, ses intérêts.
Comment garder l’espoir d’une recomposition politique, de gauche rassemblée, de progrès et de transformation quand nous avons élu un Président qui, déjà, par la nomination du 1er Ministre, sépare les français en winners et en losers, va diriger avec ses ministres la France comme une start up? Quelle gauche rassemblée peut-on lui opposer, dans un contexte de bataille autour de la légitimité de terrain, dans l’opposition future?
Bon encore les mêmes arguments de stratégies politiciennes venant d’en haut ?!……..Rien sur les solutions.
Sodol COLOMBINI
«« Il faut à l’Assemblée Nationale des député-e-s incorruptibles et engagés sur une politique résolument ancrée sur les intérêts populaires. Et pour cela, des alliances claires entre les forces qui veulent y contribuer. »»
Des alliances claires ?
Comment la diaspora de la gauche peut-elle arriver à une alliance claire ? Par un consensus ?
Un consensus sur quoi ?
Ces questions sont encore loin d’être vraiment abordée, à mon avis !
On ne fait pas de politique, un programme politique cohérent avec des oui mais pour tout et rien.
Qu’est-ce que veut dire cohérent ?
Il y a les grands enjeux, dont la plupart informé, qui sont encore et encore sous la coupe des oui mais.
Une alliance claire, mais sur quoi ?
Et quelles instances de la gauche (parti…) peuvent et désirent une telle alliance sans instrumentalisé à ses propres fins ?
Une chose est sûr, ou semble, ou….., le PS est Kaput, et pas de retour point barre. Il faudra reconnaître sa nouvelle dénomination. En politique, les morts-vivants ne sont jamais morts et reviennent par la bande…..en tout cas leur fantôme nous hante…..Les cas Sarkozy, Jupé (.2 déc. 2004 – Justice. Alain Juppé a été condamné mercredi en appel à 14 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité pour “prise illégale d’intérêt”,) ………Juste à penser que Hollande puisse, plus tard……..sans oublier Tsipras qui est toujours en poste….
Mais quelles parties dans la diaspora de la gauche seraient en mesure d’unir les travailleurs citoyennes autour d’un, non pas un programme, mais d’une vision sociale, d’une alternative globale écolo-social-économique, d’une véritable Démocratie, d’où l’incontournable d’un nouveau paradigme économique.
Y a-t-il des pistes ?
Pour moi tout commence ou doit recommencer avec le questionnement, sans cesse, tant que le réveille n’atteint pas le plus grand nombre.
La vue d’ensemble est la seule voie possible pour concevoir l’alternative. Il y a des outils pertinents et des regroupements en marche.
Mais, y a-t-il des solutions à l’horizon, pas des théories mais des expertises viables à revoir et corriger (apprendre des erreurs) en regard de ce qui est à porter de mains ?
Imaginez, le Vénézuéla a survécu à 17 années de guerre économiques et médiatiques; Cuba, encore debout malgré un embargo inhumain des US et la mort du géant; la Bolivie d’ Evo Morales……..
Et la France, en plus une puissance nucléaire……..?!
L’Allemagne sera-t-elle une terre pour du nucléaire US ?!
Il y a de grands enjeux déterminants, n’est-ce pas ?
Mais un agenda politique qui n’a pas comme priorité claire l’éradication de la pauvreté et ce que cela implique, ne fera que rejouer les politiques économiques d’ajustements désajustements, d’équilibres déséquilibres, fragilisant les acquis sociétaux et par la bande, leur destruction. Ce qui est déjà bien avancé au sein de l’UE-BCE-FMI-OMC et ci., derrière, le complex militaro-industriel (et ses jeux achats ventes)-bancaire.
Les états autoritaires montent en ce moment dans l’UE (fermé), un souhait de JPMorgan (300 pages incriminantes). Je n’oublie pas.
Un peu d’humour malgré tout cela. Lundi 15 Mai 2017 alors que nous attendions et attendions, le suspens étant bien entretenu, le nom du “futur”Premier ministre, il a été possible de voir au JT de 12h45 de M6 (à partir de la 3 ième minute et 48 ième seconde du replay) un camion jaune pénétré dans l’hôtel Matignon. Il était inscrit dessus:” DEMENAGEURS DELACQUIS…. I
Comment savoir quels sont les socialistes qui rejoindront la France insoumise lors des votes à l Assemblée nationale ? Le risque est bien présent devant l opportunisme de ces candidats socialistes et les électeurs auront bien du mal à y retrouver leur petit !!
Bonjour Lopez.
« auront bien du mal à y retrouver…»
Oui, encore la confusion qui règne. Et la confusion désorganise et maintient dans la réaction, ce qui finit par être malsain.
Le 2è tour de la présidentielle a été un coup de maître de manipulation médiatisée. Les médiats sont un pouvoir, alors qu’ils devraient être un instrument pour bien informer sur le monde. Quand un outil devient une fin en soi, ici les médiats instrumentalisés.
Un dossier très important, que la répartition des médiats.
Le double bind est l’impasse. La seule sortie possible est de sortir du double bind point barre.
Je répète ici encore que la lecture du chapitre 1 du livre de Jean-Marie Abgrall, tous manipulateurs tous manipulés est plus que nécessaire pour tous. De la condition humaine.
Voici un article présenté sur le site Presse toi à Gauche.
Un article lire.
Crise au Venezuela : La sortie et l’alternative se trouvent « en bas »
lundi 15 mai 2017 / DE : Collectif
«« l’appropriation sans scrupule de la rente par la classe dirigeante du pays, soit le MUD-PSUV (Table de l’Unité Démocratique et le Parti socialiste unifié du Venezuela), ce qui a à son tour entraîné des degrés très élevés de corruption dans tous les milieux de la société vénézuélienne. »»
«« cette impasse est le verrouillage des espaces de participation citoyenne ainsi que la dictature que la droite unifiée (MUD-PSUV-militaires-Eglise catholique) a imposée aux luttes populaires. »»
«« les véritables aspirations et les besoins des hommes et des femmes vénézuéliens. C’est la raison pour laquelle nous convoquons tous les secteurs sociaux et politiques de l’Etat ainsi que du pays (travailleurs ruraux et urbains, étudiants, commerçants, producteurs, communautés organisées, autres organisations populaires et le peuple en général) à construire ce mouvement politico-social sans dirigeants ni corrompus. »»
http://www.pressegauche.org/Crise-au-Venezuela-La-sortie-et-l-alternative-se-trouvent-en-bas#forum143784
La liste du collectif:
Organisations signataires :
Movimiento Voces
Voces Antiimperialistas
Frente Nacional Comunal Simón Bolívar
Colectivo Trabajadores en Revolución
Movimiento Nacional Campesino Pedro Pérez Delgado
Colectivo Pueblo Rebelde
Frente Nacional de Trabajadores Universitarios
Marea Socialista
Partido Revolucionario del Trabajo PRT
Les trois extraits sont importants, ils font ressortir une sorte d’amalgame……….?!?
N’est-ce pas ce que a accompli le PS, un amalgame de la gauche et de l’extrême droite, rangeant la gauche dans le même sac que l’extrême droite, sans distinction ?
Je me pose une question:
Quand E.Macron annonce que sa première mission est de, je cite: “Libérer le travail”…que veut-il dire réellement?
je ne peux m’empêcher de penser au roman “1984”…(“La vérité, c’est le mensonge…”)
Libérer le travail, dans l’esprit de Macron et consorts, c’est l’asservir.
Etrange pouvoir des mots qui, dévoyés, ne disent une chose que pour signifier l’inverse…
Des temps difficiles arrivent.