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Salah Hamouri reste en prison. Ainsi en a décidé un tribunal israélien censé examiner sa demande de libération anticipée. Pourtant, Salah Hamouri s’est correctement conduit en prison. Il fait même l’effort de suivre une formation universitaire par correspondance.
Cela fait quatre ans déjà qu’il est ainsi enfermé derrière les murs et les grillages de cette prison israélienne de Guilboa installée en territoire occupé. Il est condamné à 7 ans de prison. Selon la loi israélienne, il a été contraint d’utiliser la procédure du « plaider coupable » pour ne pas être condamné à quatorze ans de prison. Aucune charge claire n’a été retenue contre lui. Sauf, celle de défendre le projet d’un Etat Palestinien. Il est donc de fait un prisonnier politique. Hier le juge qui a rendu son injuste sentence l’a justifié par d’inquiétantes arguties.
La première consiste à accuser Salah d’être proche d’un mouvement de jeunesse lié au « terrorisme ». Il désigne sans doute là le Front Populaire pour la Libération de la Palestine dont Salah n’a jamais été membre. Ce genre d’argument était employé en France durant la seconde guerre mondiale à propos de celles et ceux qui résistaient à l’occupation nazie, au premier rang desquels se trouvaient des gaullistes, des juifs, des catholiques, des communistes et des socialistes.
Ceux de l’Affiche Rouge en étaient l’incarnation : étrangers et nos frères pourtant ;
L’autre insupportable attendu lancé par le juge à Salah Hamouri pour justifier son maintien derrière les barreaux est : « Vous n’êtes pas guéri ». Mais de quelle maladie souffrirait donc-il ?
Uniquement de celle du refus de l’occupation de la Palestine et de sa volonté de faire appliquer le droit international reconnaissant au peuple palestinien de pouvoir disposer d’une terre et d’un Etat viable. Nous n’allons pas rassurer ce juge. Mais nous sommes des millions de par le monde à être atteint de cette même « maladie ». C’est celle de la justice internationale !
Ajoutons que ce tribunal s’est permis de refuser la présence du consul adjoint de France, sans qu’à notre connaissance les autorités françaises n’émettent la moindre protestation. Par quelle inhumanité, par quelle injuste volonté, par quelle goût de domination, l’Etat israélien peut-il agir ainsi ?
Il a confirmé hier qu’en fait les questions posées autour de l’emprisonnement de Salah Hamouri sont d’abords et avant tout politiques. La direction israélienne a elle-même plus que jamais lié hier le sort du jeune Hamouri à celui de toutes celles et ceux qui agissent pour l’existence de 2 Etats dont la création de l’Etat palestinien. Ceci pose désormais de lourdes questions.
D’abords, au nom de quoi un citoyen du monde peut-il être jugé dans un territoire occupé par une puissance étrangère ? Les résolutions de l’ONU l’interdisent. D’autre part, Salah Hamouri ne dispose que pour seul papier d’identification d’un certificat de résidence délivré par les autorités israéliennes à Jérusalem-Est où il vit avec sa famille. Salah est franco-palestinien de naissance. Le seul document faisant référence à sa nationalité est un passeport : il est délivré par les autorités françaises.
Salah Hamouri est français.
Dans ces conditions, l’Etat français, son gouvernement, le Président de la République, doivent intervenir, sans délais et avec énergie auprès de l’Etat Israélien. Les autorités européennes doivent faire de même. Rien ne justifie l’attitude des autorités françaises qui ne s’occupent pas de sortir Salah Hamouri de sa prison sans conditions. Aucune relation d’Etat ne peut justifier un tel silence.
Le comité pour la libération de Salah Hamouri, comme toutes celles et ceux épris de justice et de liberté, vont agir avec force pour que le Président de la République agisse en faveur de la libération de Salah Hamouri.
La Fête de l’Humanité sera un moment fort de ce mouvement pour Salah et pour tous les Palestiniens qui crient justice et liberté.
Nous sommes tous des Salah Hamouri.