Refusons la déportation de Salah Hamouri !

le 3 novembre 2021

Deux emprisonnements, de multiples tracas, des tracasseries sans fin… L’interdiction faite à son épouse et à leur enfant de vivre en famille, avec lui, dans leur maison à Jérusalem-Est… Mais cet acharnement ne suffit pas au gouvernement Israélien.

Voici que, le 18 octobre dernier, Salah Hamouri s’est vu notifier son expulsion de Palestine, sa terre natale.

Pour quel motif ? L’avocat franco-palestinien a commis le terrible crime de « rupture d’allégeance » aux autorités Israélienne, c’est-à-dire à la puissance occupante aux sens du droit international. Ce même droit international qui, selon l’article 45 de la Convention de Genève, interdit de contraindre la population d’un territoire occupé à prêter serment à la puissance ennemie.

Selon ce texte, Salah Hamouri n’a donc pas commis le crime prétexté par le gouvernement colonisateur israélien pour l’expulser.

L’article 49 de la 4e convention de Genève est encore plus net : « les transferts forcés, en masse ou individuels, ainsi que les déportations de personnes protégées hors du territoire occupé dans le territoire de la puissance occupante ou dans celui de tout autre État, occupé ou non, sont interdits, quelqu’un soit le motif ».

« Rupture d’allégeance » cela signifie que le pouvoir israélien demande aux populations dont il occupe le territoire, pillent les terres, emprisonne les enfants en prison d’accepter et de dire merci à haute voix.

C’est typique d’un pouvoir fascisant.

C’est aussi la violation flagrante des articles 21 et 22 du pacte international relatif aux droits civils et politiques qui garantissent la liberté d’expression.

L’État israélien veut étendre encore sa domination raciste sur Jérusalem–Est et contraindre les Palestiniens à accepter leur sort afin d’obtenir une majorité démographique juive israélienne dans la ville.

C’est tout le sens de la « loi sur l’entrée en Israël » votée au parlement israélien, la Knesset, en mars 2018. Elle permet au ministre de l’Intérieur de révoquer le statut de résident palestinien de Jérusalem–Est consacré pourtant par L’ONU comme capitale d’un État Palestinien.

Cette tactique de l’État israélien pour mettre la main sur Jérusalem–Est, qu’il convoite,  porte un nom : « nettoyage ethnique ».

Cette loi a été critiquée par de multiples chancelleries. Le 12 mars 2018, l’Union Européenne a  exprimé « ses inquiétudes sur la nouvelle législation israélienne », rappelant qu’elle « ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur les territoires occupés, y compris Jérusalem-Est », ceci « quel que soit leur statut juridique au regard du droit interne israélien ».

Autrement dit, la communauté européenne demande à ce que le droit israélien ne s’applique pas à Jérusalem-Est, dès lors que cette partie de la ville sainte n’est pas en territoire israélien.

Ces violations réitérées du droit international au grand jour ne sont plus à démontrer mais à condamner fermement.

En même temps, les autorités de Tel-Aviv continuent de détruire des maisons palestiniennes à Jérusalem, de s’emparer de territoires en Cisjordanie et d’allonger le mur de séparation. Il est temps que la France comme l’Union européenne sortent des protestations de principe pour appliquer à l’État israélien des sanctions l’obligeant au respect du droit international. Six organisations non –gouvernementales de la société civile ont été récemment qualifiées « d’organisations terroristes » par le ministre de la défense. Le pouvoir dictatorial en Israël qualifie désormais de « terroristes » toute initiative palestinienne ou d’organisations israéliennes qui refusent le régime d’apartheid et de l’occupation. La répression et les sanctions contre ces ONG et contre Salah Hamouri relève d’une même démarche.

La saisine des juridictions internationales devient indispensable afin que de fortes sanctions soient enfin appliquées.

L’article 2 du traité d’association entre Israël et l’Union européenne est un outil en ce sens. La reconnaissance de l’État palestinien dans les frontières définies en 1967 en est un autre.

Le combat pour le droit de Salah Hamouri de vivre à Jérusalem se confond avec celui pour la réaffirmation de la partie Est de la ville, capitale d’une Palestine libérée.

Salah Hamouri a fait appel devant les tribunaux de cette inique décision de l’expulser et pour obtenir le droit de circuler librement.

Parallèlement, les batailles autour de Salah Hamouri doivent reprendre avec le comité de soutien et du respect du droit que préside le député honoraire Jean Claude Lefort.

N’acceptons pas la déportation de Salah Hamouri !

C’est un mouvement fort qui peut inciter notre gouvernement et les institutions européennes à agir fermement pour faire cesser ces dénis du droit international. Une pétition est à votre disposition. Des réunions publiques, des rassemblements peuvent être préparé dans le maximum d’endroit. Aucun démocrate, ne peut être insensible à son sort.

Patrick Le Hyaric


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