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Le 10 mai 2012 @10h00
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Hier, mercredi 9 mai, nous avons eu un débat en session plénière au Parlement européen à Bruxelles. En cette Journée de l’Europe, anniversaire de la création de l’Union européenne, nous avons débattu sur son avenir, en présence de Martin Schulz, président du Parlement.
Voici mon intervention durant ce débat, et, plus bas, la vidéo.
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Monsieur le Président,
Permettez-moi de vous remercier, M. Le Président, pour l’hommage fraternel que vous avez rendu à Miguel Portas.
Vous avez fait un bel éloge de l’Europe. Mais la réalité pour les peuples n’est pas celle-là. Si les politiques européennes ne sont pas profondément réorientées, de graves risques d’implosion de l’Union européenne existent, avec de graves conséquences pour les populations qui n’en peuvent plus de l’austérité, du chômage et de la précarité.
L’austérité appliquée à marche forcée aux peuples, alors que les richesses sont accaparées par une minorité, privatisées, est non seulement injuste, mais inefficace. Il faut en tirer les conclusions et vite.
Tenez bien compte de ce qui vient de se passer ces derniers jours. Refus du plan d’austérité par le gouvernement roumain, puis aux Pays-Bas, victoire d’un président de Gauche, François Hollande, en France, défaite de tous les partis pro-austérité aux élections locales en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne, et rejet de celle-ci en Grèce.
Il faut respecter le vote du peuple grec, chercher avec la Gauche une nouvelle voie et abandonner le mémorandum de la Troïka.
On ne peut accepter le Traité budgétaire d’austérité de M. Sarkozy et Mme Merkel. L’ajout d’un protocole dit de croissance est antinomique avec le Traité lui-même. Il faut donc l’abandonner. Austérité et développement sont antagoniques.
Au contraire de cela, réinventons un nouveau pacte de développement humain, social, écologique avec un fonds financier spécial et un nouveau rôle de la Banque Centrale Européenne qui doit faire du crédit pour le développement c’est-à-dire l’amélioration du pouvoir d’achat, la création et la sécurisation de l’emploi, l’innovation, la recherche, la création de nouveaux services publics, la mutation écologique.
Il y a là un autre avenir possible.
La Banque européenne d’investissement au capital augmenté, une nouvelle utilisation des fonds structurels, une taxe sur les transactions financières, un impôt harmonisé sur le capital, l’action contre l’évasion fiscale, seraient des leviers auxquels pourrait s’ajouter la création monétaire de la Banque centrale européenne pour les Etats et les services publics et non plus pour les Banques.
Au lieu de la mise en concurrence des travailleurs, inventons un salaire minimum garanti européen, et un revenu minimum ainsi qu’un plan d’action contre la pauvreté.
Nous demandons en même temps de décréter un moratoire pour une partie de la dette du passé des Etats et de demander à la BCE de prêter délibérément aux Etats au taux de 1%.
A ce propos, je souhaiterais que la Commission et le Conseil fassent un rapport sur l’utilisation des 1000 milliards d’euros que la Banque centrale a prêté aux banques privées. A quoi ont-ils servi ?
Enfin, face à la gravité de la situation et aux menaces qui pèsent, je propose que notre Parlement prenne l’initiative d’un grand forum européen avec tous les parlements nationaux, les comités économiques et sociaux, les syndicats et associations pour jeter les bases d’une refondation de l’Union européenne.
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2 commentaires
Merci pour ton intervention camarade.
A. Louangvannasy
“…Très bien Patrick, total soutien ! “