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Madame la Commissaire,
Une nouvelle fois, je passe deux jours, ce jeudi et vendredi, à la rencontre des producteurs de lait dans la région Bretagne. Je veux ici, à nouveau, vous témoigner de l’extrême détresse dans laquelle ils sont placés du fait de la baisse du prix du lait à la production, alors que les coûts pour produire augmentent sans cesse.
Je peux témoigner malheureusement que des centaines de milliers de familles d’agriculteurs sont au bord du dépôt de bilan. Pour la majorité d’entre eux, chaque journée est une journée noire où ils perdent de l’argent à travailler et à nourrir leurs compatriotes.
Le laisser-faire actuel prépare donc une hécatombe dans nos campagnes avec des conséquences aujourd’hui inimaginables pour l’emploi, la vie des territoires et à terme l’indépendance alimentaire de nos pays.
Aussi, Madame la Commissaire, je lance une nouvelle fois, avant le « Conseil Européen de l’agriculture » de lundi prochain, un puissant cri d’alarme. Allez-vous continuer à laisser faire ?
Premièrement, allez-vous enfin décider d’un fond européen spécial d’urgence complémentaire des aides dites « PAC » pour sauver des centaines de milliers d’exploitations agricoles ? Allez-vous enfin créer des mécanismes publics de redressement de prix à la production ?
Deuxièmement, je vous demande d’examiner la faisabilité des versements par anticipation des aides dites « PAC 2010 » dès le premier trimestre 2010, sur la base des déclarations 2009, pour permettre aux producteurs de lait de faire face à leur extrême difficulté de trésorerie. Le solde étant versé évidemment en fin d’année 2010 sur la base des déclarations 2010.
Enfin, je vous demande d’abandonner votre projet de contractualisation producteur-industriel et de revenir de façon définitive à une politique de prix minimum intra-européen pour une quantité donnée de production. Il n’y a pas de viabilité pour un producteur de lait européen aujourd’hui sans un prix à la production se situant entre 0,36 et 0,40 Euros le litre de lait.
Il n’y a d’ailleurs, à mon sens, pas de construction européenne possible sans harmonisation des prix par le haut et sans prix commun minimum.
Le mécanisme des quotas laitiers doit être maintenu. Les importations abusives de produits laitiers qui pèsent sur le marché doivent être stoppées. Enfin, des dispositions complémentaires doivent être prises pour redresser le marché des veaux qui se vendent actuellement, dans la région Bretagne, à un prix intolérable avoisinant les 30 Euros pièce.
Je vous prie de recevoir, Madame la Commissaire, mes sincères salutations.
Patrick Le Hyaric
Député au Parlement européen
Vice-président du Groupe GUE-NGL