Nos vœux combatifs

le 31 décembre 2019

Benoit Tessier/Reuters

Pour la seconde année consécutive, nous présentons à chacune et chacun d’entre vous nos meilleurs vœux dans un climat de mobilisation populaire pour la justice, le progrès social et environnemental. Ces vœux sont au diapason de ces exigences pour l’égalité, la solidarité, la dignité et le sursaut démocratique.

Dans le sillon des luttes syndicales de l’automne 2018 et du mouvement des gilets jaunes, l’actuelle mobilisation pour un système de retraite solidaire moderne se déploie à partir de la sphère du travail, non pas pour défendre des « archaïsmes » mais pour empêcher la « dé-civilisation ». Le niveau de la lutte est donc très élevé. Elle oppose l’intérêt des puissances d’argent à celui des travailleurs du public comme du privé. Elle aura des conséquences pour l’avenir car les grands enjeux sur la durée du travail, sa rémunération, son sens, la pénibilité, l’enseignement la formation comme ceux de la santé sont sur la place publique.

Les progrès techniques, médicaux, l’amélioration de la productivité et l’augmentation continue de la valeur des richesses produites doivent-ils être mis à disposition de celles et ceux qui en sont les producteurs et de la transition environnementale ou doit-on accepter qu’ils soient accaparés par la haute finance internationale ? La contre-réforme des retraites n’a en effet pour objectif que de satisfaire les appétits des rapaces de la finance à l’affût des énormes sommes qui y sont dédiées grâce aux cotisations qui représentent aujourd’hui une part de salaire « différé ». Voilà ce sur quoi lorgnent les fonds financiers et les grandes compagnies d’assurances qui ont l’impudence de ne pas rester discrets tant ils pensent être assurés que leurs commis politiques sont maîtres du jeu.

Mais le mouvement constitue déjà pour ce pouvoir servile un échec flagrant : faire croire que l’on a organisé depuis deux ans une « concertation » pour déboucher sur un rejet aussi massif commence à faire trembler dans les salons cossus des ogres de la finance. C’est la raison principale de cette stupide et dangereuse stratégie du pourrissement, des négociations souterraines, des accords partiels qui sont autant de coups de canifs dans un système prétendument « universel ». Se gargariser des mots « équité », « égalité », ou « justice » pour mieux éparpiller leurs cendres dans le tombeau ouvert par les marchés financiers ne trompe plus grand monde. Car cette contre-réforme, en œuvre à partir des directives bruxelloises dans tous les pays européens, vise à franchir un pas supplémentaire vers la création d’un « marché des retraites européen ».

Le second échec cuisant du pouvoir tient à son obligation de reculer dès lors que le mouvement met le doigt sur ses mensonges à propos des enseignants, des policiers, des militaires, des pilotes de lignes, des agents de la fonction publique, ou de cette énormité à propos des salaires supérieurs à 10 000€ au-delà duquel le taux de cotisation descendra à 2,8%, créant des déficits aux caisses communes, ouvrant la voie à la capitalisation.

Ces fausses nouvelles, ces contradictions, la démission rocambolesque et coupable du ministre en charge de ce forfait, les trucages de prétendus simulateurs ont fini de briser la confiance dans le pouvoir et provoque cette vague populaire de rejet. Celle-ci se manifeste de différentes manières, de la grève à la manifestation, des « gréveillons » au soutien financier aux grévistes. La détermination à gagner se renforce dans toutes les discussions, par la découverte des enjeux et des conséquences de ce funeste projet. L’Humanité y joue un rôle utile de révélation et d’analyse. Elle est un lien entre les diverses catégories sociales comme entre les assemblées générales des différents secteurs dans l’action.

L’amplification et l’élargissement du mouvement sont maintenant la condition pour obtenir le retrait et un débat approfondi sur les moyens d’une protection sociale et d’une retraite à la hauteur des conditions et moyens de notre temps. La grande journée d’action le 9 janvier en sera une étape décisive.

Bonne année à toutes et tous !


2 commentaires


Le Clerch 2 janvier 2020 à 20 h 48 min

Ces gens veulent surexploiter le système mais ils vont le détruire.
Arrêtons les avant qu’il ne soit trop tard.

Besse 3 janvier 2020 à 9 h 08 min

On nous parle toujours de réformes , alors que dans les faits on a a faire a des contre-réformes .Ils profitent de la faiblesse du rapport de force du a la casse industrielle de ces 40 dernières années . Ils veulent tout reprendre . L’ancien n0 2 du MEDEF l’a dit en 2007 : ” Le modèle social francais est le pur produit du CNR , un compromis entre gaullistes et communistes .Il faut le détricoter méthodiquement ” On revient aux methodes du 19eme siècle ou c’était le laisser faire . ” Enrichissez vous ! ” disait le ministre Guizot a la grande bourgeoisie . Macron dit la meme chose aujourd’hui .

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