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Celui que nous avons écouté si longtemps comme une vigie et une conscience est parti rejoindre la grande génération de militants politiques et syndicaux qui firent la grandeur de notre pays. Louis Viannet, c’était la chaleur et la fraternité ouvrière, la simplicité et l’humilité au service d’une ambition puissante pour son syndicat la CGT et l’ensemble du mouvement social. Louis Viannet restera comme un modernisateur et un fédérateur patient et déterminé. Il était resté d’une grande disponibilité pour ses camarades qui ne manquaient pas de solliciter les conseils et avis qu’il prodiguait volontiers de sa retraite Ardéchoise.
Lorsqu’il succède à Henri Krasucki en 1992 à la tête de la CGT, Louis est vite confronté au déchaînement des forces patronales qui croient pouvoir profiter à la fois de l’effondrement du soviétisme et des mutations dans l’organisation des entreprises et dans le travail pour imposer de nouveaux reculs sociaux. La nécessité de réinventer les pratiques syndicales, d’être à la hauteur des enjeux et des aspirations portées par la nouvelle génération est prise à bras le corps par cet humaniste-militant que la presse dominante se pressait de qualifier « d’archaïque ». Au vrai, ceci a très peu changé. Même si les mots pour le dire ont varié la haine des dirigeants de la CGT est une constante des puissances d’argent et du capital exploiteur qui rêvent à haute voix de se débarrasser à jamais du syndicalisme de classe. L’occulter revient à affaiblir la défense des travailleurs et des privés d’emploi.
Lorsqu’Alain Juppé décide de s’attaquer à la sécurité sociale en 1995, Louis Viannet pousse avec son syndicat à la rédaction d’une plate-forme syndicale unitaire pour sa défense. La CGT joue alors un rôle central dans l’élargissement du mouvement et Louis a l’audace à cette époque d’une poignée de main publique et donc historique avec son homologue de Force ouvrière.
Homme d’ouverture et de dialogue, militant politique au sein du Parti communiste parallèlement à son activité à la CGT, il n’en demeurait pas moins partisan d’une indépendance syndicale à laquelle il aura ardemment travaillé. Il aura démontré la centralité du combat syndical dans les luttes sociales et sa complémentarité avec les luttes et objectifs politiques.
Nous perdons un camarade de grande valeur dont la courtoisie et le respect des autres, le respect de la classe ouvrière et des gens de peu, hérités de ses origines modestes, n’obéraient en rien sa ténacité et son ambition pour les classes populaires. Puissions-nous tirer les enseignements de la grande expérience et des pratiques qu’il nous lègue.
5 commentaires
Je n’ajoute rien, tout à fait d’accord avec toi Patrick
souvenir de Louis à la bourse du travail rue Charlot. Un soir e manif contre la guerre du Vietnam la manif a la hauteur de la rue Charlot la manif est passée en silence à une fenêtre de la bourse Louis et la passionaria sonores ibarruri. Condoléances à sa famille
Je partage votre commentaire a l’intention de Monsieur Louis Viannet.
Colette Costes
Louis Viannet n’a rien à voir avec des militants comme Georges Séguy ou Henri Krazuky qui eux étaient des militants communistes et révolutionnaires et avaient jouer ce rôle lors de la dernière guerre mondiale. Louis Viannet était un militant réformiste, c’est pour cela qu’il a privilégier l’union avec la CFDT et qu’il a fait parti de ceux qui ont créer la CES, syndicat européen réformiste de l’UE. Louis Viannet a été responsable du syndicat CGT des PTT et son action en s’alliant avec la CFDT a été négative pour empêcher la privatisation des PTT.
C’est qui “les gens de peu” ?