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Editorial de la Terre
En taxant les indemnités d’accident du travail, le pouvoir de droite vient une nouvelle fois de montrer qui il sert. Il vote, une année de plus, le bouclier fiscal qui représente un cadeau de 15 milliards d’euros, aux plus riches. Il veut supprimer la taxe professionnelle, représentant un cadeau de plus de 20 milliards aux plus grandes entreprises en mettant en difficulté les communes et les départements. Mais il taxe celui qui souffre déjà dans sa chair après un accident de travail. Cela enrichira t-il l’Etat au point de le sortir de ses déficits, comme le disent les parlementaires de droite ? Absolument pas ! Cette disposition rapportera 150 millions d’euros dans les caisses de l’Etat. 150 millions d’euros pris aux petites gens qui n’ont que leur travail pour vivre et 15 milliards pour les puissants, 20 milliards pour les grandes entreprises. On devrait aussi parler de l’exportation de capitaux par dizaines de milliards et des coffres-forts des paradis fiscaux.
Voilà les deux plateaux de la balance sarkozyste. Ils penchent du côté des plus riches et des puissants. Ajoutons que les niches fiscales représentent 73 milliards d’euros.
Et puis il existe un dispositif, peu connu, tant il est caché par la grande presse, comme s’il était secret. On comprend pourquoi ! Un cadeau aux grandes entreprises. Enorme ! 20 milliards ! Celui-ci consiste à permettre à une entreprise de vendre des actions qu’elle possède dans d’autres sociétés, à la seule condition de les avoir gardées deux ans. Ainsi, des entreprises peuvent s’entre-échanger des actions pour réduire leur imposition. Ce tour de passe-passe a é té voté en décembre 2006 par le même qui a fait voter la taxation sur les accidentés du travail. Son nom : Jean-François Copé, qui est aujourd’hui président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale. A l’époque de la mise en place de ce règlement par les services de la finance, cités précédemment, il était ministre du budget ! C’est donc lui qui a fait écrire ce texte. Et où a-t-il trouvé cette ingénieuse idée pour le capital ? De l’un de ses prédécesseurs à Bercy. L’ancien ministre des finances qui lui avait laissé cette « fiche » dans ses cartons en 2004-2005 son nom : M. Sarkozy.
Cette manipulation fiscale a déjà permis de défiscaliser 250 milliards de « plus-value de cession sur titre », au profit de gros magnats de la finance.
Voilà des chiffres symboliques d’une politique marquée par l’injustice et le progrès des inégalités.
L’argent ? En fait, il ne manque pas. Mais il s’accumule dans les mêmes poches et sur les mêmes comptes en banque. Il pleut toujours où c’est déjà mouillé. Il faudra bien aller le chercher pour l’efficacité économique et la justice.
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Quelle honte de taxer ceux qui ont souffert du travail, ce travail qui paie déjà de la sueur de leur front les patrons, les riches, les puissants.
Honte n’est pas un mot assez faible. L’horreur systémique du sarkozisme, qui n’est que l’application zélée des directives les plus iniques du capitalisme nous laisse à court de vocabulaire dans l’indignation, mais pas à court de colère, et il faudra bien qu’il paie, lui-aussi. Aux urnes, citoyens.