Le triple quoi ?

le 20 décembre 2011

Depuis quelques jours on entend de la part des responsables gouvernementaux une toute nouvelle musique. Hier, le Président de la République a imposé une contre-réforme des retraites, imposé l’austérité, parce qu’il fallait, paraît-il,  que la France maintienne une notation « triple A » pour son budget. Aujourd’hui, il explique que ce ne serait pas si grave. Cette notation, décidée par trois agences, créatures des fonds financiers et des banques, est tout à fait arbitraire. Mais, quand un pays perd cette note, il paie plus cher les intérêts pour les emprunts qu’il contracte. Dit autrement, plus de recettes d’impôt ou de résultats de la croissance sont accaparés par le secteur bancaire.

Ainsi, la combinaison de la récession, c’est-à-dire d’une croissance négative, la perte du triple A et l’asphyxie des banques qui ont accumulé de la dette des Etats, est en train d’amener les pays et l’Union européenne au bord d’un précipice dont on ne voit pas le fond.

Il est de notre responsabilité de dire franchement que ceci menace gravement la vie quotidienne des familles. Cette effarante combinaison va jeter encore plus de personnes dans le fossé de l’exclusion sociale, du chômage et des difficultés à vivre.

Il faudrait réagir énergiquement pour briser les reins des prédateurs rapaces de la finance.

C’est tout le contraire que fait le pouvoir. Le Président de la République déclarant, ces derniers jours : « Si les agences de notation devaient nous retirer le « triple A », ce serait une difficulté de plus mais pas insurmontable ». Puis, Alain Juppé dit : « Ce ne serait pas un cataclysme ». Quand mentent-ils ? Le 29 octobre, M. Sarkozy expliquait à la télévision : « Nous avons le triple A, c’est-à-dire que nous sommes considérés comme un pays bien géré ». Et il a demandé à nos concitoyens de se serrer la ceinture pour garder ce sésame. Le voilà pris en flagrant délit de mensonge et de  tromperie.

Nos gouvernants discrédités n’ont pas le souci de l’intérêt général. Aucun souci des classes populaires qui souffrent de plus en plus. Il y a urgence sociale ! Y répondre passe par une nouvelle répartition des richesses favorables aux travailleurs pour relancer l’économie et sortir de la crise. C’est la proposition du Front de gauche, avec Jean-Luc Mélenchon. Les salaires, les revenus paysans et ceux des petits artisans et commerçants, combinés à une nouvelle politique du crédit à très bas taux d’intérêt et à une réforme profonde de la fiscalité sont les seules voies pour s’en sortir. Il faudrait avoir le courage non plus de « rassurer » les marchés financiers, mais de les mettre au pas.

C’est le peuple qui doit, en toute circonstance, être souverain et ne pas être soumis à la dictature de la finance. En tout, qu’il s’agisse des droits sociaux, de l’efficacité économique ou de la défense de nos intérêts nationaux et de l’emploi, le pouvoir actuel c’est le « triple zéro ».

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0 commentaires


léon 20 décembre 2011 à 9 h 33 min

Effectivement, c’est encore un coup dur pour les couches les plus pauvres de cette société. Pour autant, je n’attends rien des gouvernants, si ce n’est toujours plus de demande de sacrifices… Tout est fait pour les détenteurs de capitaux ! Industriels comme financiers, soit dit en passant. Je pense que la réponse passe par l’organisation des travailleurs, en vue d’une riposte au niveau au moins européen.

Canelle 20 décembre 2011 à 19 h 35 min

Moi non plus je n’attends rien !

Journal de France Culture du mercredi 14/12 à midi :
http://www.franceculture.fr/emission-journal-de-12h30-journal-de-12h30-de-antoine-mercier-2011-12-14

1 – Le rapport annuel du Conseil économique et social sur l’état de la France. Un exemple : la part des revenus captée par le petit club des français les plus riches – 0,01% de la population – a augmenté de 226% entre 2004 et 2007. La part des revenus de 90% des ménages français a régressé de 1%.

2 – L’Allemagne, statistique officielle : les citoyens les plus pauvres ont vu leur espérance de vie baisser très sensiblement ces 10 dernières années, 2 ans de moins pour la partie Ouest et jusqu’à 4 ans pour la partie Est. Les causes : les mesures d’austérité mises en place par Schröder et le recul du départ à la retraite qui touchent en priorité les plus faibles revenus et ceux qui exercent les emplois les plus pénibles.

Alors, pour le coup de la retraite, ils repasseront…..car l’espérance de vie est en train de reculer !

L’hiver dernier c’était en Hongrie ou en Bulgarie, que des retraités avaient été retrouvés morts chez eux faute de pouvoir payer le chauffage (que l’on ne vienne pas nous faire le coup du climat trop froid) !

Un SDF est mort en France.

Il faut coordonner les mouvements de grève au niveau européen, et non dans un seul pays. N’attendons pas la chute finale, car on est en train de nous prendre pour des niais.

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