Le traité de Lisbonne… comme un boomerang

le 27 octobre 2011
Meeting Fête de l'Humanite 18/09/2011 - Place au Peuple

 Plusieurs éléments ressortent des sommets européens et des rencontres Sarkozy-Merkel qui se multiplient depuis des mois.

D’abord, semaine après semaine, les dirigeants européens font payer aux peuples une crise dont ils ne sont en rien responsables et qui ne profite qu’aux institutions financières et aux banques.

Ensuite, leurs gesticulations ne sont d’aucun effet pour faire reculer d’un seul millimètre la crise. Au contraire, elle s’approfondit, s’aggrave, au point qu’on peut se demander dans quelle mesure nous ne sommes pas au bord d’une dramatique explosion pouvant plonger l’Union européenne et les populations dans la ruine.

Enfin, au fil des mois, force est de constater que ce sont toujours les thèses de la chancelière allemande et du capital allemand qui sortent gagnantes.

De ce point de vue, ce qui se passe depuis plusieurs jours est particulièrement révoltant. Alors que le Conseil des ministres de l’agriculture ne trouve pas les moyens de dégager 500 millions d’euros pour remettre en place le Plan européen d’aide alimentaire aux plus démunis, le lendemain même, les milieux dirigeants jonglent avec les milliards pour recapitaliser  des banques ou injecter de l’argent dans le fonds européen de stabilité financière, que certains veulent transformer en banque. Tout un programme qui a lui seul éclaire crûment l’orientation de cette Union européenne au seul service du capital ! Depuis des semaines, dans les allées des institutions européennes, on tourne le dos au  bien-être des peuples, au travail, à l’éducation, à la culture, aux salaires, à  un changement dans le mode de répartition et de production des richesses. Seule compte la protection des puissances financières.

M. Sarkozy et Mme Merkel s’érigent en petit directoire de l’Europe qui donne des leçons, font des recommandations et admonestent la planète entière. Leurs bourdonnements médiatiques, incompréhensibles et faux, resteront comme de dangereuses  gesticulations d’un théâtre d’ombres tant que le couvercle qui ferme tout avenir aux peuples européens restera sur nos têtes. Ce dernier porte un nom : Traité de Lisbonne. Celui-là même que nos concitoyens, avec d’autres,  ont rejeté alors que la droite et la majorité de la direction du parti socialiste l’approuvaient et que M. Sarkozy a fait adopter.

Aujourd’hui, a été créé le fonds de stabilité financière européen pour tenter de contourner l’absurdité de ce traité de Lisbonne, sur lequel s’appuie Mme Merkel pour continuer d’interdire à la Banque centrale européenne de racheter les dettes d’Etat ou de prêter directement aux Etats. Doté de 400 milliards d’euros, les puissances d’argent proposent de le porter à 1000 milliards, voir à 2000 milliards d’euros. Qui paye ? Les Etats avec nos impôts et la réduction des services publics. Ce fonds ne sert qu’à garantir la situation des banques, sans impulser la relance et l’investissement humain, éducatif, culturel, sur la base d’un nouveau projet de développement. La Banque centrale européenne  ne peut même pas prêter à ce fonds. Effectivement selon l’article 123 du traité de Lisbonne : « Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des Etats membres … d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales… l’acquisition auprès d’eux par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales des instruments de la dette est également interdite… ». Voilà le corset ! Voilà l’absurde écrit en toutes lettres. L’ « inamendable » traité de Lisbonne revient comme un boomerang et pèse contre la France dans le débat franco-allemand ; Loin d’être le protecteur qu’il prétend, M. Sarkozy portera devant l’histoire l’incommensurable faute d’avoir poussé les peuples dans l’impasse d’une crise sans fin.

Ses partisans avaient expliqué qu’il était impossible de changer ce traité. Et voilà maintenant que les milieux financiers et plusieurs dirigeants européens déclarent qu’il est urgent de modifier les traités de Maastricht et de Lisbonne. Bien sûr, pour eux, il s’agit de les aggraver encore en renforçant leur autoritarisme. Mais puisqu’il faut les changer, aux citoyens d’en exprimer le sens. La campagne des élections présidentielles qui s’ouvre leur en donne l’occasion car chacun comprend bien qu’il ne suffira pas au futur Président de la République, comme on le propose au parti socialiste,  de faire le tour des capitales européennes pour donner un autre visage à une construction européenne qui non seulement ne protège pas les peuples mais qui en rajoute sur les difficultés qui les assaillent. Le Front de Gauche, son candidat Jean-Luc Mélenchon et ses candidats aux législatives, font des propositions précises pour sortir de l’impasse actuelle. Il s’agirait, en lien avec une nouvelle Banque centrale européenne, au service d’un crédit pour l’humain et non plus pour la finance de transformer le fonds de stabilité en un fonds de développement humain, social, solidaire et écologique qui  rende utile aux habitants de notre continent tout l’argent investi en son sein. Utile à des programmes européens pour l’emploi, la ré-industrialisation, la promotion de l’agriculture paysanne, l’éducation et la formation. Utile à des investissements dans de grands chantiers d’intérêt commun aux peuples européens dans les transports, l’énergie, le logement, la recherche… Il est temps de dresser un barrage contre ces semeurs de chômage, de pauvreté et de misère, sans se laisser impressionner. Démasquons-les !

A l’aide de leurs fameuses agences de notation, comme Moody’s, alliée de Sarkozy pour imposer l’austérité, on dégrade la note des banques, sous prétexte qu’elles ne résisteraient pas à une difficulté de remboursement. Puis, on demande aux Etats de les renflouer par avance. Cela revient à augmenter le déficit des Etats qui, pour éviter les prétendus déficits imposent, semaine après semaine, toujours plus d’austérité aux populations. Il est urgent de subvertir ce système de malheur et de reprendre nos vies en mains, contre les rapaces de la dictature de l’argent-roi.  

L’Europe de « l’humain d’abord » ou celle de la finance ? Le Front de Gauche porte avec hardiesse la première.


0 commentaires


Dussaut 27 octobre 2011 à 12 h 03 min

Bravo !!
Maintenant il s’agit de faire POUR l’humain, et non plus pour la finance capitaliste.
Il faut tenir le pavé, et, tenir cet engagement.
La gauche doit faire de la politique humaine, et, empêcher le PIRE d’arriver.
Car, le pire est en train de s’amorcer dans les villes mondiales.
La révolution est-elle notre seule porte de sortie à cet inhumain avenir ?
Je vous en supplie, au nom de tout les peuples, au nom de tous…Sauvez cette planète.

renault sophie 27 octobre 2011 à 12 h 58 min

« Aujourd’hui, a été créé le fonds de stabilité financière européen pour tenter de contourner l’absurdité de ce traité de Lisbonne, »

Il faut absolument se pencher sur la question d’une procédure à intenter devant la Cour européenne au sujet de ce traîté qui contre de manière intolérable les résultats négatifs majoritairement parlant des 3 référendums dans 3 pays européens qui ont répondu en Europe « Non » au frère jumeau du traîté de la commission Giscard. C’est à dire en réalité le traité dit de Lisbonne.
Car la question juridique et judiciaire, et non pas seulement institutionnelle (!) qui est de savoir s’il faut un nouveau référendum français ou une procédure collective – ou les deux ? – pour stopper l’envie à nos z’élites de recommencer une telle « vacherie de 50 ans » à l’encontre de 27 Peuples sur le continent (et pas seulement eux, nous.) est posée depuis le 29 mai 2005.

Ni colère, ni ommission.

Canelle 27 octobre 2011 à 21 h 08 min

Silenceeeeeeeee, y’a le gesticulateur qui parle à la télé, mon mari rigole et le traite de c*nnard. On n’arrive même plus à le respecter, tant les c*nneries qu’il sort sont énormes….. !

Ecoeurée, complètement écoeurée ; il y a ceux qui donnent les ordres, et ceux qui volent les peuples :

http://dotsub.com/view/01ad2718-073c-474a-ac40-c7a72e199d55

Sous-titrage français.

arzi77 29 octobre 2011 à 15 h 50 min

Toutes les issues non violentes semblent hélas bouchées !

Sauf vague d’indignation populaire se traduisant dans les urnes, (une hypothèse improbable, compte tenu du bipartisme imposé par la Constitution de la Vième, avec “inversion du calendrier”), les candidats qui ont une chance d’être élus en 2012 sont ceux qui nous ont conduits dans l’impasse financière et institutionnelle actuelle: le triste “concours de beauté” qui revient tous les 5 ans, (et maintient une illusion de démocratie…), leur interdit absolument de reconnaitre leur erreur !

En dehors de troubles sociaux, (ou d’une extension bienvenue de la colère des “Indignés”…), on ne voit pas ce qui pourrait enrayer, en 2012 ou plus tard, la machine infernale à répandre l’austérité et démolir les services publics… qu’est devenue, pour la plupart de ses États membres, l’UE de Lisbonne !

Depuis 3 ans, l’expérience est venue confirmer ce que plusieurs d’entre nous disaient, notamment en 2004 et 2005: l’Eurozone est une chimère, une construction in-viable à l’avenir cauchemardesque: un déficit commercial temporaire peut livrer un peuple au pillage et à l’austérité permanente… Cf. le propos de la droite allemande: “Si les Grecs ne peuvent pas rembourser, ils n’ont qu’à nous vendre quelques iles !” (Ce que le régime nazi n’a pas réussi a faire, l’Euro in-viable du Traité de Lisbonne le réalisera-t-il ? “L’Anschluss”.. mais… par la finance casino ? !)

Car enfin, au sein de l’Eurozone, les excédents des uns, (sans H…), sont forcement les déficits des autres ! (Il est absurde de dire “Regardez l’Allemagne !”; il ne peut pas y avoir que des pays exportateurs !) Dans une nation véritable, la solidarité entre citoyens est un fait: on ne pille pas la Lozère parce qu’elle exporte moins que le Finistère !

Comme la zone Euro ne possède aucune des caractéristiques d’une nation, une monnaie unique sans solidarité devient une… monnaie inique !

Sans solidarité, les pays déficitaires, (dont la France), perdront forcement leur note AAA. Or, la solidarité ne se décrète pas ! L’Euro est donc une chimère, une monnaie aberrante, qui réserve aux pays du Sud, (privés de la possibilité de dévaluer pour rééquilibrer leurs échanges), un avenir cauchemardesque !

Parmi les candidats républicains qui ont des chances réelles de participer au second tour, aucun n’est prêt à reconnaitre que leur oeuvre monstrueuse… cette UE de Lisbonne injuste et anti-démocratique, amène des États souverains à gouverner seulement en fonction de la hantise de perdre la note AAA ! C’est le cas de la France, et sauf divine surprise, l’élection présidentielle n’y changera rien !

Pour achever de nouer le drame… l’arrogante ignorance des “éditocrates”, (d’Alexandre Adler a JM A(nti)phatie, sans oublier Patrick Cohen ou Thierry Guerrier), est une des causes de l’indigence du débat public (perverti par les enjeux associés à l’élection présidentielle).
Des questions vitales sont placées sous le statut de “questions Dracula”, comme dit G. Filoche ! (Elles craignent la lumière…)

Par exemple, qu’est-ce donc qui a transformé la note AAA en “arbitre de nos destinées” ? (un “Trésor national” dit même l’ineffable Alain Minc ! Tandis qu’Attali lui répond “C’est sur qu’on va la perdre”! Qui nous délivrera de ces FOQ tentant de faire oublier leur soutien a l’UE de Lisbonne ?)
J’ai vécu plus de 40 ans, (dont une bonne partie des “30 Glorieuses”), sans jamais entendre parler de la note AAA ! Qu’est-ce donc qui a changé ?

Lors de la chute du Mur… le dogme monétariste a tout envahi: la financiarisation obligatoire de la dette publique, l’interdiction de sa monétisation (c a d des prêts directs de la BCE aux Trésors Publics), est devenu un élément central du désastreux compromis franco-allemand qui a ouvert la voie au Traité de Maastricht ! (cf Michel Rocard à la Rochelle, en sept 2008). Pour les 17 pays de l’Eurozone, le surcout lié au recours ainsi rendu obligatoire aux marchés financiers, se situe entre 150 et 200 milliards /an (dont un quart en France).

Par ailleurs, C. Carrez, (le rapporteur UMP de la commission des Finances), évalue a 100 Milliards /an la perte de recettes fiscales depuis 2002… il est tragique de devoir subir la futilité du débat sur… les 500 millions /an que couterait l’embauche de 60 000 fonctionnaires, comme fut navrant celui sur les 200 millions que rapportera la… “taxe sur les riches” !

Les Médias et les “instituts” de sondages, (des entreprises commerciales, en fait), donnent une place énorme à des événements futiles qui ne changeront rien à la situation de la majorité des Français, notamment les 8 millions et plus qui sont sous le seuil de pauvreté !

Pendant qu’on discute en millions… (c à d. en millièmes… par rapport aux milliards engloutis par la crise !), des questions vitales comme:
i) la nécessaire augmentation massive des impôts des plus riches,
ii) cesser la démolition des services publics,
iii) lancer celle du système absurde et injuste que constituent l’Euro et la financiarisation de la dette publique,

sont et resteront hélas, les “questions Dracula” de cette campagne présidentielle! Comment éviter qu’elle ne soit aussi dérisoire, aussi insipide, et aussi trompeuse que les précédentes ?!

jean paul galibert 30 octobre 2011 à 21 h 48 min

Bonjour,un billet de mon blog de philosophie, intitulé
ON A TOUJOURS RAISON DE S’INDIGNER
vient d’être relayé par Mediapart :
http://blogs.mediapart.fr/edition/les-indignes-mouvement-15m
A bientôt, peut-être…

surmely alain 31 octobre 2011 à 18 h 52 min

Même JC Trichet reconnaît lui-même que les traité européens sont caducs!En l’absence de toutes règles les dirigeants européens continuent à imposer des mesures de nature à satisfaire les intérêts des détenteurs de titres divers(boursiers,obligataires…etc)c’est-à-dire de rentes.Mais leurs intérêts commencent à être menacés comme la décôte récente de la dette grecque(de 50% quand-même)le montre.Le système est donc sérieusement grippé.Seule une destruction d’une bonne partie des actifs permettra de dégager un peu l’horizon.Cela risque de se produire au prix d’une crise sociale sans précédent en Europe depuis la guerre de 1939-45.

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