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Sachant qu’un de nos concitoyens sur trois seulement lui fait confiance pour améliorer la situation du pays, empêtré dans des affaires extrêmement troubles mélangeant politique, finance, police et justice, critiqué et contesté même à droite, M. Sarkozy tente de reprendre l’offensive en vue de se faire réélire au mois de mai prochain. Il mène campagne avec tous les moyens de l’État à sa disposition : multiplication des déplacements dans les régions, multitude d’émissions de journalistes d’officines diverses, journaux de droite qui parlent pour lui, mise en scène de scénarios le présentant comme sauveur de l’Europe et peut-être même du monde, organisation et accaparement, d’émissions de télévision taillées pour lui par ses proches, comme celle de jeudi dernier, produite par une société privée détenue par ses amis et interrogé par deux journalistes complaisants.
Au terme d’une semaine plus médiocre que du théâtre de boulevard, il n’a pas hésité à déclarer à propos du sommet européen : « S’il n’y avait pas eu d’accord hier soir, ce n’est pas seulement l’Europe qui sombrait dans la catastrophe, c’est le monde entier ». Rien que cela ! Superman est à l’Elysée, il a sauvé le monde. Il est sans doute le seul à le savoir. Doit-on l’en remercier ? Car les catastrophes, elles, sont là ! Pas pour la haute finance certes, mais pour les peuples. Les Grecs sont littéralement asphyxiés et leur pays est en ruines, bien au-delà de ce que l’on pense ici. Et le même scénario catastrophique est promis aux peuples portugais, irlandais, espagnol, italien.
Ici même, semaine après semaine, on distille le venin de l’austérité dans toutes les veines du pays dans tous les foyers. Et, tout de go, le président de la République, après s’être vanté de renflouer les banques, annonce en plein débat budgétaire – c’est-à-dire au moment où l’encre des chiffres du budget d’austérité pour l’an prochain ne sera pas encore sèche – qu’il faudra changer ce budget car il manquera six à huit milliards d’euros. Mais de qui se moque-t-on ? Apres avoir déjà inventé plus de trente taxes supplémentaires depuis qu’il est à l’Elysée, fait augmenter les tarifs des services publics, rogné les moyens de la protection sociale, réduit des postes aussi utiles que ceux des infirmières, des facteurs, des enseignants, des conducteurs de train, ponctionné les mutuelles, il veut maintenant augmenter la TVA et réduire encore les services publics. « Sinon… », dit-il doctement à des journalistes qui se taisent : « …où voulez-vous aller chercher l’argent ? ». Mais d’abord, pourquoi avoir menti sur la croissance ? Ensuite, si la croissance est faible n’est ce pas le résultat de la pression sur les salaires, les revenus des paysans et des artisans ? Enfin, s’il cherche des recettes, je lui suggère quelques pistes : suppression de la réduction de l’impôt sur les grandes fortunes ; cela fait deux milliards d’euros. Remise en place de la taxe professionnelle, avec des modulations favorables à l’emploi ; cela ferait au moins cinq à six milliards d’euros. Autrement dit, on peut les trouver vite les sommes qui prétendument manqueraient au budget. Mais on peut aller un peu plus loin, supprimons par exemple les dérogations des grandes sociétés à une partie de l’impôt sur les sociétés baptisé « régime fiscal des sociétés mères et de leurs filiales ». Cela ferait trente-quatre milliards d’euros. Voila, cela suffira pour cette semaine. Il n’y a pas besoin d’augmenter la TVA, l’argent est là. Mais voilà, M. Sarkozy dirige le pays pour les très riches, contre les travailleurs et les retraités. Et l’argument selon lequel la crise actuelle serait selon lui « une crise de la dette » est totalement faux. Lui est ses comparses ont transformé une crise bancaire en une crise de la dette publique parce que ce sont les budgets publics qui ont renfloué les banques.
Mensonges, approximations auto félicitations, prestidigitation pour protéger les plus riches et la finance internationale sont les marques de fabrique du sarkozysme. Il utilise aujourd’hui la crise dont il est l’un des premiers responsables pour se présenter en protecteur du peuple. En fait, il ne protège que les puissants, le monde des affaires, et risque de mener le pays à la ruine tout en plongeant déjà des millions de nos concitoyens dans d’inextricables difficultés, jusqu’à la pauvreté et la misère. Il veut une nouvelle fois nous berner. Il faut le démystifier, argument contre argument. Il faut maintenant changer de président et de Gouvernement, de majorité à l’Assemblée Nationale. Il faut changer de politique, affronter l’Europe du capital et la haute finance.
La Gauche dans son ensemble doit donc s’y préparer, en faisant appel au peuple, aux forces syndicales et politiques progressistes, au mouvement associatif, et bâtir avec eux le projet de changement nécessaire et indispensable au pays et à chacune des familles populaires. Plus que jamais nous avons besoin d’une gauche qui se mette au service exclusif de l’intérêt général, au service de celles et ceux qui n’ont que leur travail ou leur retraite pour vivre. Il ne faut pas croire ce slogan sarkozyste « c’est moi ou la crise ». La crise c’est lui. Avec lui elle s’aggravera encore. En sortir passe par un nouveau progressisme à la française et européen, avec une nouvelle gauche en osmose avec le peuple, se battant pied à pied contre les forces de l’argent. Cette gauche doit se rassembler sur un projet clair de changement. Cette nouvelle gauche et ce nouveau progressisme peuvent naître en étant portés par cette belle alliance du Front de Gauche, véritable front citoyen, culturel, intellectuel, social, pour défricher les voies d’un vrai changement améliorant la vie de chacune et de chacun.
0 commentaires
Excellente tribune qu’il faudra faire connaître au plus grand nombre d’oreilles de citoyens français de toutes opinions pour amener une prise de conscience généralisée devant l’escroquerie de nos dirigeants.
@ Colvert-Soartakoïd : Lorsque je lis les commentaires sur les billets des journaux que je reçois, je me demande si ce ne serait pas moi l’idiote, qui n’aurait rien compris ; les 3/4 des gens sont à genoux devant Superman et boivent ses paroles jusqu’à la lie.
Le Front de gauche devrait être plus présent dans les médias, notamment télé, car la majorité des gens sont scotchés devant la télé.
A quand un grand débat, avec le Front de Gauche, sur les plateaux de la télévision ?
En plus, même les représentants des 3 grandes religions sont pour le capitalisme :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=30393