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Editorial de l’Humanité dimanche
L’important mouvement social des salariés de toute catégorie, travaillant dans les musées, comme la mobilisation pour défendre l’enseignement de l’histoire et de la géographie, s’ajoutent à beaucoup d’autres, passeurs de culture, de savoirs, de connaissances, de biens d’intérêt général. Des enseignants, dont on réduit le nombre, comme des chercheurs, des médecins, des infirmiers, des salariés de l’énergie et de la fonction publique nationale et territoriale, jusqu’aux élus locaux, tous sont désormais confrontés aux réductions de crédits publics. C’est l’application brutale du principe de la « réduction générale des politiques publiques » (RGPP).
L’argument du pouvoir est celui de l’obligation de faire face aux « déficits publics » et à la « dette publique ».
Certes, ce lourd problème existe. Mais d’où provient-il ? D’abord de la multitude de cadeaux faits aux grandes fortunes et aux grands détenteurs de capitaux : diminution de l’impôt sur les sociétés, réduction d’impôts sur les échanges d’actions entre sociétés, le fameux bouclier fiscal, réduction des cotisations sociales aux grandes entreprises, les exonérations diverses de l’impôt aux plus riches qu’on nomme « niches fiscales », qui équivalent à plus de 70 milliards d’euros. Et demain, la suppression de la taxe professionnelle.
L’autre cause des déficits, liée à celles évoquées précédemment, est la réduction de l’activité économique, la baisse du pouvoir d’achat et les réductions d’emplois. En effet, la financiarisation plus grande de l’économie, c’est-à-dire la recherche permanente de profits à court terme, y compris par la spéculation, pousse à faire pression à la baisse sur les salaires, les retraites, les revenus agricoles et artisanaux. Les activités et l’emploi en souffrent durement, terriblement. Tout ceci génère moins de recettes pour le budget de l’Etat et de la sécurité sociale. Plus d’emplois, ce sont plus de recettes pour la protection sociale et les pensions de retraites. Ajoutons que les collectivités locales, les communes mais aussi les départements, que M. Sarkozy veut supprimer, font face à d’énormes dépenses sociales pour aider les familles en grande difficulté. Ainsi, la baisse des rémunérations et la précarisation du travail conduisent à la multiplication de pauvres et de travailleurs pauvres. Le pouvoir fait jouer le rôle d’assistance sociale, de béquilles des méfaits du capital aux collectivités locales avec le transfert du « revenu de solidarité active ». Les départements sont contraints de le prendre en charge, alors que ce sont les lois de l’économie capitaliste qui jettent les familles dans la pauvreté.
Cette vérité doit être connue. Des départements sont aujourd’hui quasiment en cessation de paiement.
Mais par-dessus le marché, pour faire face à ses besoins et au déficit ainsi creusé, l’Etat est contraint d’emprunter beaucoup d’argent, pas moins de 175 milliards d’euros sur les marchés financiers à des taux d’intérêt exorbitants.
Ainsi la seule charge de la dette, c’est-à-dire le seul remboursement des emprunts, s’élève à 134,5 milliards d’euros. Deux fois plus que le budget de l’enseignement scolaire. Seize fois celui de la culture ! Il y aurait donc de quoi répondre aux demandes des salariés des musées, de créer de nombreux postes d’enseignants, de médecins, d’infirmiers. Mais la dette totale de l’Etat atteindra l’an prochain la somme astronomique de 1254 milliards d’euros ! Elle va encore amplifier et durcir la crise actuelle. Si la mobilisation ne se développe pas pour arrêter le pouvoir, les salariés, les chômeurs et les précaires paieront encore plus durement cette crise globale, dont ils ne sont en rien responsables. Déjà la nuit noire de la pauvreté, le couperet du chômage, le stress et l’angoisse minent la vie quotidienne de beaucoup trop de familles. La pression sur le pouvoir d’achat et le chômage augmentent l’endettement et le surendettement des ménages populaires.
Selon la Banque de France, le nombre de personnes en surendettement a augmenté de 18% cette année, avec une dette moyenne de 41 000 euros. L’une des causes réside dans l’une de ces arnaques bancaires qui consiste à octroyer le crédit dit « renouvelable » à haut taux d’intérêt (ou crédit revolving), qui vide les poches des familles et qui remplit les coffres des banques. Majoritairement nos concitoyens réclament une augmentation minimale de leur rémunération de 350 euros par mois. Ils ont raison.
Voilà où nous mène le pouvoir sarkozyste au seul service du capital. Il veut faire payer sa politique par les salaires, indispensables pour se loger, se soigner, se cultiver, se déplacer, se former, à celles et ceux qui préparent l’avenir comme les secteurs de la recherche, de l’innovation, de la formation.
En ce sens, la lutte des salariés des musées, comme celle des enseignants, des médecins, des professions de justice, comme ceux qui continuent d’agir contre la privatisation de la Poste, de l’énergie ou de la mise en concurrence des trains régionaux est utile à toutes et tous. Toutes ces mobilisations sont d’intérêt public et général.
Le congrès de la CGT qui se tient cette semaine débat de ces grands enjeux revendicatifs et d’avenir. Il réfléchit à la fédération de tous les actifs, de toutes les professions, comme des chômeurs et des précaires et veut lancer de grandes campagnes pour la sécurité sociale professionnelle du travail, le pouvoir d’achat, les services publics. Il a raison. L’heure est encore plus qu’hier à la résistance mais aussi à la riposte pour engranger des résultats au bénéfice du monde du travail et de la culture. C’est l’intérêt général.
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le communisme parait deviennet trés interessant dans ce monde trop libérale , le social démocrate ne parviendra a rien