La République propre ?

le 15 février 2011

A chaque fois que surgit un problème mettant en cause le pouvoir, M. Sarkozy, fidèle héritier de Clémenceau, crée une commission. Ainsi, après un ministre qui consommait pour 12 000 euros de cigares, un autre qui louait un avion pour 170 000 euros, puis la fameuse affaire dite « Woerth – Bettencourt », le Président avait commandé… un rapport ! Ecrit par un vice-président du Conseil d’Etat, M. Sauvé, il est baptisé « déontologie de la vie publique ». M. Sarkozy l’a reçu il y a seulement quelques semaines, le 26 janvier dernier. Il ne l’a pas lu, ni aucun des membres du gouvernement.

Ce texte définit ainsi ce que l’on appelle le « conflit d’intérêt » : « une interférence entre une mission de service public et l’intérêt privé d’une personne qui concourt à l’exercice de cette mission ». Le texte ajoute « l’impartialité, l’objectivité et la probité des membres du gouvernement sont déterminantes pour garantir non seulement l’Etat de droit, mais plus généralement les valeurs constitutives du « vivre-ensemble » qui sont le ciment de notre République ». C’est exactement le contraire du comportement de l’exécutif. Mme Alliot-Marie et son compagnon M. Ollier, lui aussi ministre, ont utilisé un avion d’une compagnie liée au clan Ben Ali en Tunisie pour de surcroît voler… au dessus de manifestations tunisiennes durant Noël. Le Premier ministre s’est vu offrir des vacances avec transport en avion et hébergement par le régime de M. Moubarak. Ben Ali et Moubarak viennent enfin d’être chassés de leur trône par leur peuple. Et le président lui-même passait ses vacances tous frais payés par le roi du Maroc.

Où est cette prétendue « République irréprochable » que devait installer M. Sarkozy ? Et ils ne sont pas seuls, un ministre a récemment dit qu’on pourrait tenir à Noël un Conseil des ministres dans les luxueux hôtels et résidences particuliers marocains. Nos maîtres vont en vacances, en se vautrant dans le luxe, pendant que l’immense majorité se serre de plus en plus la ceinture. D’ailleurs si ces ministres passaient leur temps de repos dans notre beau pays, peut-être connaîtraient-ils un peu mieux la manière dont vivent les gens ordinaires. Ils sentiraient peut être un peu mieux la douleur du chômage, les difficultés pour boucler les fins de mois, le marteau pilon du surendettement et le peu d’humanisme des banquiers.

Il n’y a pas si longtemps, le président décernait la légion d’honneur à ce M. Servier qui produisait un médicament, le « Médiator », qui tuait les gens. Il y a quelques jours, le 25 janvier, le même président de la République  était avec ses amis, ceux dits du « premier cercle », dans le grand hôtel Méridien à Paris. Le « premier cercle » c’est ce groupe de multimillionnaires et milliardaires qui donne de l’argent, beaucoup d’argent, à l’UMP pour payer la future campagne électorale de M. Sarkozy. Au cours de cette soirée, M. Sarkozy s’est livré à une violente attaque contre l’impôt sur les grandes fortunes et s’est moqué de la manifestation des enseignants. « Personne ne m’empêchera jamais de voir ceux qui me soutiennent, m’aident » a-t-il déclaré. Merci du renseignement ! On savait déjà qu’il était le président des riches. « Si je ne dois aller voir que mes ennemis et pas mes amis, ce n’est pas mon principe ». Merci encore maître, on savait que vous aimiez mieux les grandes fortunes que les travailleurs !

La morale de tout ceci ? Les principaux dirigeants de notre pays acceptent pour leur vie privée des passe-droits offerts par d’autres dirigeants de régimes peu recommandables, conspués, rejetés par leur peuple au cri de « Dégage ».  Il n’y a pas que dans ces pays qu’existe la corruption, l’amour du fric pendant que le peuple souffre de plus en plus, dans les villes comme dans les campagnes.

Au fait, j’allais oublier ! On n’arrive plus à payer son plein de carburant à la pompe. Le prix de l’essence, du fuel, explose. Et Total vient d’annoncer plus de dix milliards d’euros de profit. Sur cette somme, la moitié, c’est-à-dire plus de cinq milliards d’euros – soit l’équivalent du budget du ministère de l’Agriculture ou de celui des régimes sociaux et de retraite ! – sera redistribuée en dividendes aux actionnaires. Quand leur dirons-nous aussi tous ensemble « DÉGAGE» ?

 

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0 commentaires


DUVAL René 15 février 2011 à 10 h 23 min

Proposons à M. SARKOSI ce petit film sur l’enterrement de l’Ecole Publique : reprenons tous ensemble cette mise en scène devant l’Assemblée Nationale pour l’enterrement des services publiques !

http://www.youtube.com/watch?v=ztDzJf9uTKs

Canelle 15 février 2011 à 11 h 48 min

Que rajouter d’autre, tout est dit, malheureusement les français ne se mobilisent pas assez, et regardent passer les manifestants sans s’y mêler. Pas intéressés, leur combat est autre, peur, etc…. mais ceux-ci sont bien souvent les premiers à se plaindre.

Ils semblent attendre que les choses arrivent d’elles-même, que d’autres fassent tout pendant qu’ils se promènent…….. !!

Qu’ils dégagent tous et avant 2012, car Sarkozy a annoncé une modification de la Constitution…..sans l’avis du peuple, bien entendu.

ellejo 15 février 2011 à 15 h 43 min

Vous n’ignorez pas ,comme moi,que les citoyens n’ont jamais été aussi mis en accusation et dressé les uns contre les autres depuis que nous sommes en sarkozie.Notre pays est en deconstruction totale ,avec ,désolée,l’appui de l’UMP,qui a tout accepter de ce President,le leur,menteur,sans aucune parole,ne défendant que les riches afin que le reste soit et reste des esclaves.
Patrick,merci pour ton titre avec un point ?
Notre Republique est sale,bafouée,et merci aux Tunisiens ,aux Egyptiens pour leurs actes de bravoures.Ainsi qu’à tous leurs martyrs…merci du fond du coeur!

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