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Dans un an, jour pour jour, le premier tour de l’élection présidentielle aura rendu son verdict. Le Président de la République est déjà en campagne électorale pour sa réélection. Il l’est en fait depuis son sévère échec des élections régionales. Il a commencé par les coups de menton de son discours nauséabond de Grenoble qu’il n’a pas pu traduire dans la législation puisque le Conseil constitutionnel en a déclaré la majeure partie anti… constitutionnelle ! Un Président de la République, garant de la Constitution, violant la loi sacrée, cela ne s’était vu que dans les républiques bananières. Sa stratégie, à mille lieues des réponses à apporter aux terribles souffrances sociales et au légitime besoin de sécurité, aura fait le lit de l’extrême-droite et réussi le tour de force de placer cette dernière devant lui dans de nombreuses enquêtes d’opinion. Déjà, les candidats du Front National auront fait un score élevé aux récentes élections cantonales.
Vouloir ériger la division du peuple, la recherche du bouc émissaire et la peur permanente en méthode de gouvernement produit le pire. On ne sert pas impunément les plus fortunés en appauvrissant toujours plus ceux qui n’ont que leur travail ou leur retraite pour vivre, qui sont privés d’emploi. Violer le vote « non » à la Constitution européenne en imposant le Traité de Lisbonne a inévitablement de graves conséquences. Promettre de moraliser le capitalisme, alors que les banques recevaient des millions d’euros par tombereaux entiers, ne peut que disqualifier l’action politique et profiter aux extrémistes démagogues, racistes et xénophobes. M. Sarkozy a ajouté une crise démocratique, morale, à la crise sociale, économique et écologique.
Nos concitoyens se sentent dans une impasse. Déçue, démoralisée, désenchantée, une part importante d’entre eux n’a plus confiance ni dans le Président de la République, ni dans d’autres forces politiques, y compris à gauche. On commémore la victoire de cette dernière et celle de F. Mitterrand, il y a trente ans, en mai 1981. Certes, les conditions étaient différentes, mais l’unité de la gauche sur la base d’un projet de changement, l’aspiration populaire majoritairement favorable à cette union et à la rupture ont permis le succès, marqué par de grandes avancées sociales et démocratiques, particulièrement les deux premières années. Par la suite, ce rapport de forces dans la mobilisation unitaire a manqué pour faire face aux dérives libérales. Il n’en reste pas moins que le changement a été possible et que ce n’est pas rêver que de le vouloir durable. Aujourd’hui, il n’est pas vrai, comme le disent certains, que les espoirs de « rupture » de M. Sarkozy se seraient heurtés à la crise mondiale. C’est l’inverse. La crise du capitalisme se nourrit de ces politiques au service de l’oligarchie, des déréglementations, du libre-échangisme capitaliste, des spéculations financières et sur les matières premières. Pour tenter de refaire le terrain perdu, M. Sarkozy a réenfilé son double costume. Celui qui continue de faire la chasse aux immigrés venant des pays de l’autre rive de la Méditerranée, en révolution. Celui de faux président du pouvoir d’achat avec sa batterie de leurres. Ainsi, cette prime électorale de diversion brandie pour que l’on cesse de parler des cadeaux faits au titre de la réduction de l’impôt sur les grandes fortunes qui, en 2012, se cumulera avec le maintien du bouclier fiscal. Or, comme nous l’avons montré ici la semaine dernière, on peut augmenter toutes les petites et moyennes rémunérations, les retraites et les prestations sociales en moyenne de 150 euros mensuels pour aller progressivement vers un SMIC à 1600 euros brut. Et rien n’interdit au gouvernement de bloquer les prix des produits alimentaires, énergétiques, d’hygiène, de santé, de première nécessité, des loyers qui explosent.
Plus fondamentalement, les conditions d’un nouvel horizon pour la majorité de celles et de ceux qui souffrent appellent rapidement un débat. Telle est la responsabilité des forces progressistes et de gauche. Elles doivent mener les nécessaires confrontations entre elles, mais surtout soumettre à l’appréciation des citoyens, des hypothèses, des propositions radicalement neuves, à la mesure de la profondeur de la crise pour la faire reculer et pour apporter un mieux vivre à chacune et chacun. Il s’agit d’inventer un projet en rupture avec les logiques actuelles qui tire aussi les leçons des échecs du passé. L’ambition de désarmer les marchés financiers et la spéculation doit en être le fil conducteur si l’on veut progresser vers une nouvelle répartition des richesses en faveur du travail et des services publics. Agir radicalement contre les inégalités et pour la justice. Produire autrement avec des transformations de nos systèmes productifs, de consommation et de fourniture d’énergie. Promouvoir un nouvel âge de la démocratie avec des efforts jusqu’ici inégalés pour l’éducation, la recherche et la culture. Etre à l’initiative pour la paix, le désarmement, le devenir de la planète, celui de l’Europe, avec un soutien actif aux peuples qui luttent pour leur libération. Autant d’axes d’un processus transformateur qui manque cruellement aujourd’hui. Il est à bâtir avec nos concitoyens dans leur diversité. Le Front de Gauche a commencé à s’y atteler. Mais il faut aller très au-delà et plus vite en associant vraiment beaucoup plus de monde. Les salariés, les retraités, les privés d’emploi, les jeunes, ont besoin d’unité et d’efficacité pour que leur vie change. Ils sont toutes et tous à la recherche d’un nouvel horizon, d’un autre avenir.
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Beau billet, mais je ne veux pas de la politique made in USA (ce sont les USA qui ont financé la construction européenne), et maintenant c’est trop ; je voterai pour qui sortira la France de l’Europe.
Je n’ai jamais voulu de l’Europe, et ce qui s’y passe, les lois qui en découlent, me font dire que j’ai bien fait de dire NON, tout comme je l’ai dit aux dernières présidentielles à Sarkozy !
Comment voulez-vous que des personnes qui ne parlent pas la même langue, qui n’ont pas la même culture, qui n’ont qu’une monnaie commune
puissent s’entendre ? Par la mixité ? Cela ne marche pas, revoyez l’histoire…..
Tout nous est imposé !!!
Je souhaite faire un commentaire en deux parties, une pour commenter la réponse de Canelle, l’autre sur l’article de Patrick .
Je comprends la colère de Canelle, mais je lui dis en toute amitié, que je ne crois pas que la sortie de l’europe soit la solution, l’isolationisme et le repli sur notre pré carré ne peuvent nous protéger, face à des puissances économiques mondialisées .
Comme beaucoup d’autres j’ai voté contre le traité de Maastricht et la constitution Européenne, ce qui ne signifie pas qu’il faille être contre une construction Européenne démocratique et progressiste pour la réalisation de laquelle nous devons oeuvrer.
construire une europe démocratique, implique de remettre en cause, la majeure partie du traîté de Maastricht, qui a légalisé {La libre circulation, des capitaux, des marchandise et des usines}.
Qui a légalisé le statut de la BCE par les articles 104? et 107 stipulant que{ les états et les gouvernements ne peuvent s’ingérer, solliciter, s’opposer , ni intervenir dans les décisions du C A de la BCE, que les états et gouvernements S’ENGAGENT à respecter les décisions du C A de la BCE ; pour info le C A est administré par les dirigeants du CAC 40.
Sachant cela il est dramatique que le PS ait appelé à voter oui à cette infamie;
Il faut d’autre part remettre en cause la constitution Européenne et le traîté de Lisbonne qui agravent encore les conséquence du précédent traîté en autorisant chaque pays membre à conserver ses propre fiscalité, salaires et lois sociales, ce qui favorise le dumping social de chaque état membre contre l’autre au bénéfice du capital et au détriment du salariat.
Pour construire une Europe solidaire il est nécessaire que les états et gouvernement redeviennent maîtres de leurs politiques économiques et que les fiscalités, lois sociales et salaires soient harmonisés.dans ces conditions il deviendra possible de contruire une Europe de progrès.
Cette deuxième partie relative à l’article de Patrick, dont je partage la pertinence sur les solutions à apporter pour sortir de la situation mortifère où nous ^plonge le capitalisme.
j’ai malheureusement beaucoup de doutes sur les moyens proposés ou tus par certains partenaires du F de G, je considère que notre parti craignant sans doute que l’unité se fissure, adopte une attitude minimaliste face à la démarche populiste, incohérente et peu programmatique de J L M, qui joue sur ce manque de fermeté pour jouer les maître chanteur, je pense que nous avons choisi le plus mauvais cheval, qu’un candidat comme A Chassaigne a une autre envergure politique et rassemblerait plus, les cantonales démontrent que les têtes de listes PCF sont crédibles et si A C ne se maintient pas, il est souhaitable qu’un candidat de la société civile plus crdible que JLM soit proposé
Bonjour BOUDET Pierre,
Etes-vous sur que nous ayons besoin de tout ce “beau” monde, hyper payé http://www.leprogres.fr/france-monde/2011/03/04/les-deputes-europeens-se-votent-une-augmentation-de-1500-euros pour arriver à nous entendre, à partager,…… je ne le pense pas.
La Belgique est sans dirigeant depuis plus d’un an, et tout se passe bien ; même les revenus ont été augmentés.
Qui a t-il à Bruxelles ? Des politiciens !
Les politiciens n’ont en réalité qu’un seul pouvoir : celui de nuire en se remplissant les poches au passage.
Tout passera donc par l’Assemblée Constituante :
http://assembleeconstituante.fr/