Jusqu’à la nausée…

le 26 mars 2013

@huffingtonpost.fr

Au moment où tous les efforts des responsables politiques devraient être tendus vers l’action et le débat pour des solutions aux difficultés quotidiennes des familles populaires, c’est une brume nauséeuse qui envahit les écrans de télévision et les voix que crachent les radios.

Après la démission d’un ministre du budget, soupçonné d’avoir un compte en Suisse et à Singapour ; les soupçons pesant sur une députée de Marseille ; les perquisitions au domicile de l’ancien ministre de l’économie, devenue directrice du Fonds monétaire international, dans le cadre d’une recherche sur la manière dont M. Tapie a bénéficié de près de 250 millions d’euros, voici que l’ancien Président de la République est mis en examen dans un dossier parallèle à celui de la milliardaire Mme Bettencourt. Plus précisément, pour « abus de faiblesse » sur la personne de Mme Bettencourt. Il est soupçonné d’avoir tiré profit en 2007, de l’état de faiblesse supposé de la femme la plus riche de France. Une chose relie tout ceci : le sinistre règne de l’argent ! L’argent qui corrompt ! L’argent qui, aujourd’hui, pourrit et gangrène la société. Cet argent qui manque tant à l’immense majorité des familles populaires, alors qu’il s’accumule entre quelques mains.

Ce sont d’ailleurs ceux qui ont beaucoup, beaucoup d’argent qui expliquent au monde du travail qu’il doit sans cesse se serrer la ceinture. Et ce sont des responsables politiques à leur service, qui imposent les choix de l’austérité pour les familles populaires. Tant qu’il n’y a pas condamnation, chacun est présumé innocent. Mais, tout de même, cela fait beaucoup. Beaucoup trop ! Car à y regarder de plus près, la liste est longue désormais des soupçons de corruption, de fraudes, de violations des règles électorales. Ajouté au fait que désormais, à chaque élection, des dirigeants politiques accèdent aux responsabilités en reniant leurs paroles et leurs engagements une fois élus et à l’abdication perpétuelle face aux diktats des institutions européennes, cela crée un climat de plus en plus délétère, étouffant, qui salit et mine la démocratie politique.

Pire encore, quand une sorte de « clan Sarkozy » montre les crocs à ce point contre le juge qui instruit l’enquête, il déchire encore plus les filaments de principe démocratique intangible de l’indépendance de la justice. Comment, un ancien Président, incarnant la République, peut-il ainsi lâcher sa meute contre un juge et pouvoir demander demain que tel vol, méfait, agression ou crime puisse être jugé en toute sérénité et indépendance, même s’il peut y avoir des imperfections, des erreurs parfois ? Il serait souhaitable pour la démocratie que toutes ces « affaires » se terminent par des non-lieux. Mais pour l’instant il convient que la justice puisse faire son travail. Il est d’ailleurs plus que curieux que les mêmes acharnés qui contestent la mise en examen de l’ancien Président de la République soient aussi ceux qui refusent une loi d’amnistie pour les syndicalistes.

Décidément, il devient urgent de refonder notre République qui doit réellement devenir une République sociale et une République démocratique, au sein d’une Europe elle aussi totalement refondée. Elle fait chaque jour la démonstration de son incapacité à promouvoir le progrès social et écologique, la démocratie, la solidarité.

entetelaterre


10 commentaires


AUSSEUR Robert ausseur.robert@neuf.fr 26 mars 2013 à 10 h 33 min

Oui Patric , La société avait de belles resolutions = Liberté , Egalité , Fraternité = Ceci n’est réalisable , que dans une société ou chacun , chacune , applique les lois de la République ! Les moyens de contrôles de l’action de chacune , chacun , occupant un poste de pouvoir est , au + près , “on va dire suivi ”
La cupidité exerçant une force trop souvent irrésistible , y compris , pour les personnes en qui de grandes qualités , d’organisation de la société , ont étés reconnues !
La vertu , ayant montré ses limites ! = Il faut une réelle organisation collective , dans tous ses compartiments , de la société !
Il faut faire en sortes que ce ne soit les détenteurs , détentrices de fric qui “structurent la société !
Robert

Viviane 26 mars 2013 à 10 h 54 min

Non, pas jusqu’à la nausée ! en plein dans la nausée !
Depuis pas mal d’années on nous prend pour des abrutis et ça marche puisque chacun y va de son petit commentaire ou de son misérable soutien pour une chose ou une autre alors que les vrais problèmes sont occultés par des médias plus soucieux de vendre que de donner de bonnes infos et des gouvernants plus soucieux de remplir leurs comptes en banques que de voir leurs “sujets” avoir leur place dans une société digne de ce nom.
Qui a dit ” l’exemple vient toujours d’en haut !” ?

exclue 14 juin 2013 à 6 h 03 min

je fais partie des 9 millions de pauvres de la 5ème puissance mondiale et ” de gauche” et j’affirme que NOUS, les oubliés de votre république… on se souviendra de votre absolu mépris envers notre absolue misère qui tue et bien plus que TOUT !!! mais “meme” un homme qui s’immole devant pole emploi ne vous EMEUT PAS = DANS LA RUE, ON CREVE EN BAS ET AU SOUS-SOL et LA RACAILLE EN COL BLANC ( de “gauche” et de droite : EN PRISON c tout !! BASTA,BASTA, BASTA !!!

Christian de B 26 mars 2013 à 12 h 18 min

“Il serait souhaitable pour la démocratie que toutes ces « affaires » se terminent par des non-lieux.” Non, cher Patrick, par une décision de justice fondée! Les non-lieux décidés d’avance dégoûtent de cette société dirigée par une oligarchie de droite, de “gauche” qui mènent à l’abstentionisme qui profite aux mêmes et au refus de cette dite “démocratie” qui ne se justifie plus, ne représente que les mêmes. Ras le bol du vieux monde politique!

CARPENTIER MONIQUE 26 mars 2013 à 15 h 28 min

La France qui gagne
Les petits boulots
Les années bagne
Métro dodo
La France qui trinque
Dans les banlieues
Passe-moi la seringue
A être heureux
Si t’as des fois
Mal aux magouilles
L’état de droit
Qui part en couilles
Si ça te ronge
Aux entournures
Prends donc l’éponge
Aux fausses factures

La vie débloque à tout berzingue
Dans mon époque je deviens dingue

Jean Ferrat

domyvon 26 mars 2013 à 17 h 57 min

Nous le disons tous avec nos mots, cher Patrick, et les élections de l’Oise doivent être un ultime signal d’alarme pour ceux qui, au pouvoir, on décidé de se voiler la face en continuant de jouer les premiers de la classe d’une Europe otage de la dictature financière. Révolution citoyenne ou retour de la droite extrémiste ? Aidons le peuple à ne pas se tromper de colère !

Albert Patrick 27 mars 2013 à 7 h 19 min

Pourquoi serait-il souhaitable que ces ” affaires” se terminent par des non-lieux ? Il faut que justice se fasse en toute indépendance. Si les faits sont avérés, il doit y avoir des condamnations. La justice ne peut pas être à double vitesse suivant si l’on se trouve un bout de l’échelle ou l’autre.

MANSAT Michel 27 mars 2013 à 14 h 58 min

Extraordinaire vision de Jean FERRAT…!
Merci à Monique CARPENTIER !

CARPENTIER MONIQUE 28 mars 2013 à 11 h 10 min

Merci mais lorsque j’ai lu cet article j’ai tout de suite pensé à cette chanson de Jean Ferrat, celui là même qui a bercé mon enfance. Un texte qui en dit long et tellement réaliste. A bas les inégalités sociales, vive le partage des richesses ! Il est grand temps de donner un coup de pied dans cette fourmillière nauséabonde et nous devons tous lutter, l’union fait la force. Prenons exemple sur le peuple chypriote qui a réagi fortement.

françoise majorel 27 mars 2013 à 17 h 38 min

Je partage votre analyse sauf sur le non lieu :Comment voudriez vous qu’1 citoyen lambda, subissant la tolérance zéro,puisse accepter 1 non lieu pour des délits aussi graves de la part de représentant de la République ?Une sanction exemplaire serait plus appropriée pour éviter une flambée de violence

Laisser un commentaire

Commentaire

Nom *

Les champs marqués * sont obligatoires

Email *

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Restez en contact

Inscrivez-vous à la newsletter