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Notre peine et notre chagrin à l’annonce de la disparition de Jack Ralite sont immenses. Un vide se crée autour de nous. Nous pensons à sa famille, à tous ses proches et les entourons de notre affection. Avec Jack Ralite, nous quitte un continent de tendresse mêlée à la passion des mots et des grands auteurs qu’il aimait croiser dans les théâtres ; ces lieux qui « laboure le terrain humain ».
Notre immense tristesse est à la hauteur de cet homme de notre temps, de cet infatigable militant qui aura tant œuvré pour le bien commun, pour toutes ses concitoyennes et concitoyens. Jack c’était le « goût des autres » dans ses multiples activités : journaliste à l’Humanité Dimanche, adjoint puis maire et député d’Aubervilliers, cette ville « rude et tendre » dont il aimait passionnément la population, conseiller régional et sénateur après avoir été ministre de la santé puis de l’emploi du gouvernement de Pierre Mauroy. Jack c’était aussi le défenseur de la culture et de tous ses acteurs contre les restrictions budgétaires et les projets d’uniformisation culturelle fomentés dans les cénacles de l’Organisation mondiale du commerce.
De Seattle à Genève, de Bruxelles à Paris, il se déplaçait pour secouer les uniformisateurs et les marchands et dresser devant leurs funestes projets des barrages solides, accompagné toujours du monde de la culture et de la création. Il refusait en toute chose les positions de confort qu’il qualifiait de « au dessus de la mêlée ». A Aubervilliers, il a travaillé ardemment pour que les enfants disposent d’écoles, et co-créa le Théâtre de la Commune. Comme Ministre de la santé, il arracha le programme des scanners et voulu humaniser le monde hospitalier et mettre le malade, sa personne, dans son unité, au centre des dispositifs de soins, poussa pour donner une place essentielle à la médecine préventive. Comme Ministre de l’emploi, il lança une originale initiative avec les contrats régionaux de formation et d’emploi, puis il lança, comme député et sénateur rapporteur du budget de la culture, les États généraux de la culture car il refusait « une mise sous tutelle des affaires de l’esprit par l’esprit des affaires ».
Encore ces dernières semaines, il travaillait jour et nuit à la lecture, à la rencontre des acteurs de la culture ou sur des prises de parole, des conférences, pesant chaque mot, utilisant le téléphone à n’importe quelle heure pour vérifier une information, ajuster une phrase ou vous lire un texte pour approbation. Pourtant des références et des citations, Jack en avait à profusion par devers lui. Il côtoyait sans cesse les textes, les auteurs et les poètes, notamment Louis Aragon dont il disait « j’aime profondément Aragon, un animal des hauteurs… C’est un grand compagnonnage de ma vie, un souvenir de l’avenir » Précisément Jack, c’est une œuvre multiple, précieuse pour l’avenir. Toujours simple, ouvert, tendre, il aimait à répéter qu’il restait fidèle à Robespierre, « l’incorruptible ».
Militant, Jack avait « pris le chemin du communisme ». Ce n’est pas parce que d’autres détournent ce mot qu’il faut se laisser détourner et ce n’est pas parce qu’il y a du désaccord qu’il doit y avoir du désamour » écrivait-il. Jack était un beau communiste. Il a exercé dans son parti de hautes responsabilités, toujours innovant, toujours exigeant, toujours créateur.
Jack restera avec nous. Ses pensées, ses écrits, sa voix si particulière de tendresse et de chaleur, ses réalisations nous accompagneront. Son acharnement au travail et son sens de la perfection devraient nous habiter sans cesse. Nous pleurons un être cher qui nous a légué cette formule qui va nous aider à tenir le cap : « Un souvenir de l’avenir »
Que Sophie Pascal, Daniel, Denis, toute sa famille trouvent ici le témoignage de notre soutien et de notre affection.
Patrick Le Hyaric
Directeur de l’Humanité, Député européen, élu de la ville de Aubervilliers
4 commentaires
Un très grand Monsieur nous a quitté mais son immense travail est toujours présent, et d’actualité, pour longtemps encore. Merci pour cet hommage.
Un homme d’exception nous a quittés. Je suis allée l’écouter lors d’un marathon des mots, à Toulouse, et ce moment de culture fut un grand moment de partage tant Jack Ralite savait communiquer sa passion de la littérature, avec simplicité et avec intelligence…oui, il était capable de citer des phrases entières d’un auteur.
Quelle perte ! Merci pour ce bel hommage que vous lui rendez.
Je suis né à Aubervilliers aussi j’ai toujours suivi ce qui se faisait dans la commune.
J’ai une pensée émue pour Jacques RALITE.
Syrie ? En 2013, Ralite disait le mouvement anti-régime « exclusivement pacifiste », là où on avait pourtant vu des snipers et autres égorgeurs descendre tant des policiers et pompiers que des manifestants.
Comment pouvait-il ajouter sa voix à la diabolisation, aux côtés de Fabius et BHL, de Bachar “le dictateur sanguinaire”, pendant que les Saoud, Erdogan, Netanyahou restaient raisonnablement fréquentables, et que les takfiristes posaient en démocrates ?
“L’appétit de liberté” à Homs et Raqqa… à la mode printemps Soros, comme dans d’autres pays que Washington voulait remettre sous le joug, comment pouvait-il ne pas y voir les gros sabots de l’empire ?
Les mercenaires de Riyad et Doha détruisant le pays – avec l’approbation de l’OTAN -, il les appelait libérateurs, oubliant sans doute la cruelle “libération” de Tripoli et Bagdad.
Son soutien à Souria Houria, c’était trop gros à mon avis pour un homme si expérimenté. L’erreur est humaine, mais celle-là, apportant une caution humaniste à al Qaeda, a été terrible.