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La semaine dernière, après un remaniement technique du gouvernement, le Président de la République a fait une déclaration dans laquelle il tire « ses » leçons des élections régionales. Le premier ministre lui a emboîté le pas avec le même argumentaire dans un journal, dimanche dernier. Compte-tenu du désaveu cinglant que leur ont infligé les électrices et les électeurs, on aurait pu penser qu’ils procèderaient à un petit début d’autocritique et décideraient de modifier un peu le cap. Pas du tout ! « Rien ne serait pire que de changer de cap », a déclaré M. Sarkozy, ajoutant : « Nous devons faire preuve de constance, nous devons continuer les réformes ». Bref, il a décidé de mépriser le cri du peuple dans les urnes et ceux qui ont décidé de se taire par l’abstention en signe de protestation. Et parmi les premières mesures ils ont décidé d’augmenter scandaleusement le prix du gaz.
S’il agit ainsi c’est qu’il veut continuer d’ être le mandataire de la caste des privilégiés de la fortune en continuant d’écraser le peuple. Après le refus d’entendre le non majoritaire au référendum sur le projet de Constitution européenne, le refus d’entendre la protestation contre la privatisation de la Poste et la fermeture des services publics, après le refus d’entendre les puissants mouvements sociaux et citoyens, les mouvements des agriculteurs comme ceux qui s’expriment dans les quartiers populaires, voilà un nouveau refus d’écouter et d’entendre l’expression populaire. Ceci ne fera qu’aggraver la crise de la démocratie, la défiance des citoyens vis-à-vis des responsables politiques qui peuvent avoir de douloureuses conséquences à l’avenir. C’est souvent sur un tel terreau, dans lequel se mélangent une crise sociale sans précédent et le refus de respecter et d’entendre le peuple, que progressent les idées d’extrême droite.
Ajoutons que ce même Président de la République, qui accepte ou fait accepter les dérégulations de la politique agricole commune, n’hésite pas à menacer aujourd’hui de créer une « crise européenne » si on continue de démanteler la politique agricole commune. Mais il est l’un des artisans du démantèlement de la PAC. Qui a accepté le démantèlement de système de prix minimum, celui des quotas laitiers, sinon lui et son gouvernement ? Et la semaine dernière il a été le co-auteur d’un communiqué du Conseil européen, renforçant encore le pacte de stabilité, qui est un pacte d’austérité aggravée contre les peuples, au seul bénéfice des rois de la finance qui font de l’argent par la spéculation grâce au principe de la « liberté totale de circulation des capitaux ». Ne croyons pas qu’il s’agit d’un simple entêtement infantile. Non ! S’ils maintiennent le cap c’est parce que les forces de l’argent leur ont donné le mandat de défendre leurs privilèges. Telle est la question fondamentale. Tel est l’enjeu posé au peuple en son entier.
L’urgence est donc de se rassembler, de débattre pour exiger des élus de gauche qu’ils utilisent les régions et les départements de gauche comme de vrais boucliers sociaux. Les mouvements unis contre la fermeture des services publics, le relèvement des prix agricoles à la production, l’augmentation des petites retraites et le refus net du recul de l’âge de départ en retraite, avec une bonne pension, doivent se développer, s’amplifier. La gauche sociale et politique doit, ensemble, avec les populations, faire front pour défendre le peuple et faire front pour travailler à un projet crédible de changement, commençant par remettre en cause toutes les contre-réformes négatives sarkozystes.