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Guerre à la pauvreté

le 4 décembre 2009

Editorial de La Terre

Deux événements simultanés disent exactement ce qu’est devenu le monde antihumaniste que bâtissent les puissants.

On ouvre cette semaine les restaurants du cœur, autrement dit les soupes populaires, où se pressent de plus en plus de gens. Dans nos campagnes, de plus en plus de nos concitoyens, qui subissent la précarité de leur vie, le chômage, des retraites de misère, l’abaissement de leur pouvoir d’achat, sont de plus en plus contraints de se rendre auprès des associations d’aide comme le Secours Populaire ou les Restaurants du cœur. Le comble ! Des agriculteurs, qui, de génération en génération, ont construit un capital grâce à leur travail et à celui de leur famille, sont contraints d’aller aujourd’hui dans les mairies réclamer le RMA.

Révoltant ! Quand on sait que de l’autre côté de la barrière, ceux-là même qui pensent et mettent en œuvre les politiques gouvernementales qui produisent cette précarité et cette pauvreté de masse, dans les cabinets ministériels et dans les bureaux des technocrates de Bruxelles, s’augmentent eux-mêmes allègrement leur propre salaire.

Mais, l’essentiel est encore ailleurs.

Comment accepter en silence cette paupérisation générale de la société, cette mal vie qui s’étale dans les quartiers populaires comme dans les villages quand les vingt personnes les plus riches de France, concernées par ce fameux bouclier fiscal sarkozyen viennent de toucher un chèque de 290 000 euros. Ils viennent de toucher l’équivalent de 280 années du travail d’un smicard.

Ajoutons que la totalité des exonérations fiscales, ce que l’on appelle « les niches fiscales », s’élève à 70 milliards d’euros et profitent essentiellement aux plus riches.

Il y aurait donc de quoi améliorer sérieusement le sort de celles et ceux qui n’ont que leur travail ou leur retraite pour vivre. Ce n’est malheureusement pas la voie choisie par l’actuel pouvoir sarkozyste. Il veut supprimer la taxe professionnelle des grandes entreprises, alors qu’il a décidé de taxer les accidentés du travail. Cette suppression de la taxe professionnelle affaiblira encore plus les communes qui, pourtant, constituent une « sécurité sociale » pour nombre de celles et ceux qui sont dans le besoin. Un outil pour un peu plus d’égalité entre les individus. Après quoi, M. Sarkozy laisse entendre qu’il n’augmentera pas les impôts si ses amis reprennent les régions à la gauche. C’est un mensonge !

La vérité, c’est que le pouvoir central a transféré ces dernières années de plus en plus de responsabilités et de fonctions aux collectivités locales en y augmentant du même coup leurs charges.

Mais, le pire est à venir. Si le projet de loi visant à transformer les collectivités locales, en supprimant les départements et en les fusionnant avec les régions était adopté. Avec ce projet le pouvoir veut en effet pouvoir contrôler directement les dotations qui seraient demain apportées aux conseils régionaux.

Et puis, M. Sarkozy, qui ne cesse de dire partout qu’il n’augmente pas les impôts, cache sans cesse le fait que, depuis qu’il est à l’Elysée, il a inventé 20 taxes nouvelles qui touchent les familles populaires. Celles-ci doivent payer plus pour le forfait hospitalier, les franchises médicales, les impôts indirects, ou encore une taxe sur les ordinateurs.

La politique de droite actuelle c’est l’injustice. Elle est conçue pour les privilégiés de la fortune. Le combat contre l’endettement des familles populaires pendant que les banques se gavent de profits, le combat contre la pauvreté et la précarité, deviennent urgents parce que l’amélioration de la vie de chacune et de chacun est un facteur de l’efficacité de l’économie.

Cela appelle une mobilisation acharnée pour une nouvelle répartition des richesses dans le cadre d’un projet d’égalité et de justice.


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