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Je viens de recevoir de Ramallah une nouvelle qui me bouleverse. La culture de paix vient d’y perdre une de ses figures les plus marquantes. François Abou Salem, l’homme de théâtre franco-palestinien, a décidé de nous quitter à 60 ans.
Il était avec quelques camarades à l’origine d’un projet magnifique, symbolique des aspirations du peuple palestinien à une vie de paix, de justice et de culture : le Théâtre National Palestinien, théâtre d’un Etat qui n’existe pas encore. C’était une façon d’affirmer l’existence d’un peuple, d’une nation, se rassemblant autour de la culture, de la civilisation, même en temps de guerre, même sous l’occupation, même dans la misère.
Passé par le Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, ayant tourné avec ses spectacles dans le monde entier, il pratiqua à Ramallah un théâtre ouvert au monde entier, universaliste, loin des replis nationalistes.
François Abou Salem était l’homme de la paix et de la culture. Sa disparition, à moins d’un an de l’ignoble assassinat d’un autre grand homme de théâtre palestinien, le fondateur du Théâtre de la Liberté Juliano Mer-Khamis, est une déchirure. Mais le théâtre National Palestinien, l’œuvre de sa vie, existe, comme existera demain l’Etat de Palestine. Le travail et l’engagement de François Abou Salem vivront.
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Qu’il repose en paix. Espérons que d’autres suivront sa voie.