Fillon, l’austérité

le 7 novembre 2011
© IMAGE BFM TV

Après les grands sommets des puissants, M. Fillon vient présenter une note salée aux familles populaires, aux ouvriers, aux assurés sociaux, à celles et ceux qui souffrent déjà terriblement de la crise.

Il se livre d’ailleurs à une opération jamais vue jusque là. Le parlement n’a même pas fini de discuter du budget et du précédent plan d’austérité que le Premier ministre modifie tout pour serrer encore plus la vis à la France qui travaille comme à celle qui est privée d’emploi. Il veut prendre 19 milliards d’euros dans leur poche, alors que le couple Sarkozy-Fillon a fait depuis quatre ans 75 milliards d’euros de cadeaux fiscaux aux plus fortunés.

Cette purge sociale aggravée fait gravir encore plusieurs échelons de l’injustice fiscale et sociale tout en protégeant les plus fortunés et les puissances financières.

En relevant le taux de TVA réduit de 5,5% à 7%, les budgets déjà serrés seront encore plus pillés. C’est la même logique qui s’applique au gel des barèmes de l’impôt sur le revenu pour les deux prochaines années. M. Fillon affirme que, du fait de la progressivité de l’impôt sur le revenu, cette mesure est équitable. En vérité, la fiscalité la plus injuste c’est-à-dire la fiscalité indirecte est payée par tous également, quel que soit le niveau de revenu. Elle fait donc plus mal aux familles modestes alors que le gel barème de l’impôt sur les plus fortunés et le revenu protège les plus riches.

Non content d’avoir massacré nos retraites, le docteur es casse qu’est devenu Fillon décide d’un coup de force supplémentaire, sans consultation ni des syndicats, ni du parlement, en allongeant pour la deuxième fois la durée du travail.

Ce sont encore les familles populaires qui paieront le prix du gel de la revalorisation des prestations sociales  à 1%. Jusqu’alors, ils étaient logiquement indexés sur l’inflation. Celle-ci étant aujourd’hui aux alentours des 2%, c’est donc bien d’une baisse des prestations sociales réelles dont il s’agit.

Bien pire, à la limite de l’inhumanité, c’est aux malades que reviendra encore une fois de supporter le poids d’une bonne partie des économies. Après la taxe scandaleuse sur les mutuelles du plan de cet été, il est aujourd’hui question  de pressuriser le budget de l’assurance maladie  de 700 millions d’euros. Au-delà des mots, cela signifie de nouveaux déremboursements de médicaments et d’actes médicaux. En plus d’être injuste, immoral, c’est une aberration économique, car une maladie non soignée à temps coute beaucoup plus cher à soigner quand elle s’est développée, à moins qu’en haut lieu on ait décidé de reculer d’un siècle.

L’obligation faite aux collectivités territoriales de présenter régulièrement leurs résultats en terme de réduction des effectifs et des déficits les oblige encore à réduire le service public communal ; départemental ou régional quand l’Etat saccage le service public national.

Loin de résoudre la réduction de la croissance, le programme de M. Fillon l’aggravera.  En pressurisant l’activité, il ralentit encore la croissance dans un cercle vicieux qui mène le pays à la ruine. C’est au contraire une politique de relance économique qu’il faut faire. Lui qui clame avoir présenté le  « budget le plus rigoureux depuis 1945 » devrait se souvenir du fait qu’au sortir de la seconde Guerre mondiale, justement, dans un pays ruiné, dévasté,  c’est la création de la sécurité sociale, la troisième semaine de Congés payés, l’augmentation des salaires, l’investissement dans les infrastructure du pays et les services publics, qui ont permis de redresser le pays.

En fait, MM. Fillon et Sarkozy viennent de démontrer que seuls compte pour eux les sermons des agences de notation, les résultats des banques et des rapaces de la finance, les injonctions de la Commission européenne et de la Banque Centrale Européenne.

Le peuple doit se mobiliser pour les battre, exiger un audit sur la dette publique, une action efficace contre l’évasion fiscale, une augmentation des revenus du travail, la défense de l’emploi  des services publics, une nationalisation des banques pour inventer l’économie en faveur des êtres humains et lancer de grands projets d’infrastructure dans le logement, les transports, l’éducation, la recherche dont le pays a besoin.

Le rassemblement et la mobilisation populaire sont à l’ordre du jour.

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0 commentaires


labasoche 7 novembre 2011 à 19 h 18 min

Depuis l’ère du sarkozysme l’ensemble des acquis sociaux n’ont cessés de régresser comme “peau de chagrin”… Nos anciens après avoir tant lutté contre le patronat doivent se retourner dans leur tombe. Toutes ces mesures ne vont mener à rien… D’autant que notre intervention en Libye a amplement creusé le déficits de la France.. Le peuple français n’est en rien responsable de cette dette suite à une mauvaise gestion dispendieuse du gouvernement. Que l’on arrête de culpabiliser nos citoyens de cette façon.
Je suis en colère de voir l’incapacité de nos gouvernants pour ne pas s’entendre afin de fédérer l’Europe en mettant de côté leur égo… pour sauver l’euro.

Anonyme 7 novembre 2011 à 20 h 02 min

je pense que la goutte d’eau qui fait déborder le vase va arriver, les français sont les derniers à s’indigner, mais je leur fait encore confiance, soyons vigilants et prenons le train dès qu’il se mettra en route. Vraiment ras le bol de toujours payer pour les riches.

Canelle 7 novembre 2011 à 21 h 06 min

S’en prendre aux plus démunis est une honte, un scandale.Nous n’arriverons même plus à soutenir les Associations caritatives, alors que le nombre de pauvres va en augmentant.

En ce qui concerne la santé, n’oublions pas les primes qui ont été mises en place pour les médecins respectant un certain programme du Ministère de la santé. Que ces médecins et le gouvernement ne comptent pas sur moi pour suivre leur programme, je suis entrée en désobéissance…. !

Nicolas Sarkozy aurait pu baisser son salaire…..N’oublions pas qu’il s’était grassement augmenté lors de sa prise de fonction…. !

La France court à la ruine avec une telle politique. 2012 est si près, et pourtant bien loin…….

MARAT EL MOKRANI 8 novembre 2011 à 20 h 06 min

On ne peut pas laisser faire la droite petainiste qui aura detricoté l’essentiel des acquis permis par le CNR,il faut recreer l’unités des patriotes comme sous la resistance.

surmely alain 9 novembre 2011 à 3 h 05 min

Avant la libération de 1944-45,ce sont de telles politiques qui ont plongé l’Europe dans la dépression économique au cours des années 1930 et provoqué,par voie de conséquence,la montée des périls.Quand l’ignorance crasse et l’irresponsabilité président aux destinées de tout un continent les résultats ne peuvent être que désastreux.

SOLER Anne 9 novembre 2011 à 19 h 15 min

9/11/2011
Au vu des dernières mesures gouvernementales qui constituent un véritable acte de guerre contre la population française j’attendais une riposte syndicale -pas forcément unanime , je suis lucide – mais au moins immédiate et catégorique . Le titre de l’Huma du 8/11 « les syndicats vont organiser la riposte »m’a renvoyé à la dure réalité . Ce futur vague renvoie aux précédentes tergiversations qui ont abouti à organiser la riposte quand tout était déjà bouclé du côté du gouvernement. Après cela ne vous étonnez pas si les salariés boudent des manifestations manifestement inutiles.
J’attendais aussi du P.C.F qu’il organise des actions pour exprimer son désaccord et celui du peuple ,donner des objectifs, rassembler les gens , leur montrer qu’il y a une force qui peut porter leurs problèmes ,chercher avec eux des solutions ….Il fut un temps où le Parti a su faire cela même avec peu de militants .
La réponse « votez pour nous et tout sera réglé par nos élus ensuite » ne fait plus recette .
Comment faire confiance aux anciennes organisations de la classe ouvrière qui n’en finissent pas de se déliter dans la social-démocratie ?
Il sera plus efficace d’aller rejoindre les Indignés ou autres 99% sur les places publiques .

pâle visage (@dominominus1er) 10 novembre 2011 à 9 h 40 min

Les molassons font semblant de se réveiller bien tard. Nouvelle preuve, comme si besoin était, que ces organisations “représentatives” ont perdu leur âme depuis des lustres.

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