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Inauguration du village du livre Michel Vovelle
Fête de l’Humanité 2019
Patrick le Hyaric.
Chers amis,
Bienvenue à chacune et chacun d’entre vous au village du livre de la fête de l’Humanité. Cet espace dédié au débat d’idées au partage des savoirs et à son vecteur principal le livre et l’édition.
Je tiens tout d’abord à remercier Pierre Chaillan, qui dirige la rubrique débats et idées de l’Humanité, pour avoir réussi à concocter un programme d’une grande densité et d’une grande qualité qui va parcourir ces trois jours de fête.
Ce village du livre revêt pour nous une importance capitale. Il fait partie de ces nombreux espaces qui contribuent à dessiner le portrait de la fête de l’Humanité. On ne répétera jamais assez que la fête de l’Humanité n’est pas un festival. La belle affiche d’artistes qui vont se produire sur les différentes scènes musicale, s’insère dans un panel très large de débats, de rencontres, d’initiatives.
C’est cet ensemble qui donne à cet immense rassemblement populaire sa singularité unique en Europe, observée, parfois jalousée, souvent enviée, voire dénigrée par nos adversaires.
Et dans cet ensemble, le village du livre tient un rôle tout particulier qu’il nous tient à cœur de valoriser. Cette année, nous avons dû réorganiser les espaces de ce village éphémère en donnant aux éditeurs et à leurs auteurs une place nouvelle, tout en continuant à offrir aux participants cette petite agora qui accueillera de nombreux débats et de rencontres que nous espérons riches. C’est ici par exemple que Thomas Piketty viendra pour la première fois exposer devant un public les thèses de son ouvrage sur les inégalités, que l’on mettra l’Allemagne en débat avec Nicolas Offenstadt, que nous discuterons de la théorie de l’évolution avec Patrick Tort, que l’on débattra du mouvement des gilets jaunes, de l’édition, de l’école.
Economie, anthropologie, actualité sociale et politique, histoire, sociologie, littérature bien sûr : pas un champ du savoir ne sera absent des débats et rencontre de ce village du livre.
Je teins à saluer la présence à nos côtés de la famille de Michel Vovelle auquel cet espace emprunte cette année le nom, de ces filles dont certaines sont excusées.
Nous avons en effet décidé de baptiser cette année cet espace du nom d’un qui nous a quittés cette année, Michel Vovelle. La dette de L’Humanité comme de l’ensemble des militants de l’émancipation humaine, des militants de son parti, le Parti communiste français à l’ égard de ce très grand intellectuel est immense.
C’est en 1996, à une époque déjà tourmentée pour l’Humanité, que Michelle Vovelle décida, auréolé d’une renommée internationale, de prendre la présidence de la Société des Amis de l’Humanité. Il contribua à ce poste à faire rayonner nos journaux dans des sphères nouvelles en défendant leur originalité, leur singularité de journaux communistes ouvert sur le monde, la création, le débat d’idées.
Nous ne pouvons saluer la mémoire de Michel Vovelle sans souligner son apport décisif pour que vive l’Histoire de la grande Révolution française. Il en fallait du courage pour tenir le flambeau d’une historiographie progressiste quand, à l’approche du bicentenaire en 1989, se liguèrent autour de François Furet les partisans d’une théorie révisionniste et, disons le, opportuniste qui crurent pouvoir enterrer la promesse d’égalité issue de 1789 et 1793 dans les décombres de l’Union soviétique.
Michel aura été un artisan décisif du bicentenaire dans les pas d’Albert Soboul, prenant ses adversaires par surprise par la qualité et la précision de son travail qui permit un renouvellement fécond des approches de la Grande Révolution.
C’est aussi sous sa responsabilité et sa tutelle que se tint le Congrès mondial du Bicentenaire, en juillet 1989 à la Sorbonne, avec plus de 300 universitaires internationaux qui lui permit de recevoir l’estime et l’amitié d’un très grand nombre de ses confrères et consœurs sur l’ensemble de la planète.
Sa mémoire est d’autant plus vivante que son travail trouve d’heureux héritiers. Je pense à notre ami et camarade Claude Mazauric qui a et qui continue de prolonger le travail historiographique autour de la Révolution sans oublier Pierre Serna, qui dirige aujourd’hui l’Institut d’histoire de la Révolution française. Ils seront d’ailleurs tous deux parmi nous et ici même durant ces trois jours de débats.
Je ne peux donc que vous souhaiter au village du livre Michel Vovelle de trouver dans les débats et rencontres matière à faire vivre l’idéal de la Révolution et, pourquoi pas, à se donner collectivement l’ambition d’une nouvelle !
Je vous remercie.
2 commentaires
belle féte
Merci à toutes et tous les artisan-e-s de la Fête. Et bravo. Quelle ouverture, quelle simplicité et quelle hauteur à la fois, dans cet espace capitaliste si violent.