Discours d’inauguration du village du Monde

le 12 septembre 2015

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Samedi 12 septembre 2015

Fête de l’humanité

Patrick Le Hyaric

Mesdames et messieurs les ambassadeurs,

Mesdames et messieurs les représentants des Etats, des journaux et des organisations progressistes du monde entier

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,

Bienvenue à toutes et tous au Village du Monde de la Fête de l’Humanité dont nous célébrons la 80ème édition.

Ce Village du monde est à vous.

Ici on converse et on cherche à refaire le monde.

Nos paroles s’échangent.

Nos expériences se mêlent.

Nos actions unitaires se partagent et se développent. Nos espoirs se croisent.

Je tiens à vous remercier chaleureusement de votre présence et de l’amitié que vous nous témoignez cette année encore.

Je tiens également à saluer la présence à nos côtés de mon ami Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français et président du Parti de la Gauche européenne.

Les langues, les coutumes, les religions parfois, nous différencient ; les luttes pour le progrès prennent des formes originales selon les pays et les continents.

Mais unis par notre humanité commune, par des liens d’amitiés indéfectibles et par l’espoir d’une émancipation humaine enfin réalisée, nous nous retrouvons chaque année avec le même plaisir, la même émotion et la même combativité.

Oui, cet esprit fraternel nous rapproche, éveille notre curiosité, abat les différences. Il est notre langue universelle.

Nous formons, rassemblés ici, l’internationale de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.

Nous ouvrons les portes d’un monde cadenassé par les intérêts particuliers.

Notre combat a pour but « l’humanité » qui existe si peu dans la turbulence d’événements souvent tragiques et dans le clair-obscur des crises et des spasmes de notre monde.

L’humanité pourtant possible, tant sont formidables les progrès scientifiques, du numérique, d’internet, de la médecine et de la technique.

Il appartient aux peuples.

Il nous appartient de les mettre au service du bien commun et obtenir que l’argent et l’intelligence soient d’abord orientés vers un nouveau projet humain, social, démocratique et écologique au lieu d’être accaparés par la finance et une caste de prédateurs.

C’est tout le paradoxe de la mondialisation telle qu’elle se manifeste.

Elle rapproche les peuples.

Et pourtant elle les éloigne.

Elle offre des perspectives enthousiasmantes de changement, autant que le spectacle désolant des guerres, des injustices et des inégalités galopantes, des famines et de la misère.

Oui, il existe dans notre monde les ferments d’une alternative à l’égoïsme des nations, à la guerre, au pillage, aux désastres écologiques, à la concurrence de tous contre tous.

Nous pouvons ici en témoigner.

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,

Les convulsions dramatiques du monde ont pris ces derniers temps le visage d’un enfant sans vie rejeté par la mer et l’égoïsme.

Elles ont le visage de ces milliers de réfugiés qui fuient les champs d’horreur et viennent dans des embarcations de fortune au péril de leur vie, sur les côtes de l’Europe, chercher le refuge que l’humanité leur doit.

Nous sommes du vaste mouvement qui, en Europe, exprime en termes concrets la solidarité avec les réfugiés.

Les bras ouverts par ces milliers d’allemands et d’autrichiens, ces invitations partout en Europe et ici en France avec des municipalités, des associations, des syndicats, notamment la CGT, à partager un destin commun, réchauffent autant nos cœurs qu’ils stimulent nos consciences.

Quel contraste avec ceux qui à droite, notamment l’ancien Président de la République, cheminent en covoiturage avec l’extrême-droite, et semblent n’avoir qu’un tout petit cœur trempé dans un acier de couleur brune.

Ce n’est pas en montant des murs et des barbelés à la fois immondes et dérisoires, ou en triant les êtres humains selon leur religion et maintenant en classifiant les « réfugiés en catégories », qu’on pourrait se mettre à l’abri des malheurs du monde.

Car un tsunami de souffrances et de malheurs là-bas, ne provoquera aucune onde de bonheur ici !

C’est abject et ce n’est pas cela la France !

Ce ne peut être cela l’Europe !

Ce n’est pas notre conception du monde commun.

Nous militons pour que la déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée en 1948, ici à Paris, par l’Assemblée générale des Nations-Unies, vive et s’applique : « devant les persécutions, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autre pays ».

Nous militons pour garantir la vie de chacun des réfugiés, pour qu’aucun nouveau mort ne vienne endeuiller les plages de méditerranée et les routes d’Europe, pour sécuriser les couloirs d’accès et établir des voies légales d’entrée sur le continent.

Nous militons avec la même vigueur pour éradiquer les foyers de guerre en Syrie, en Irak ou en Lybie.

Notre pays, membre du Conseil de sécurité des Nations-Unies, devrait être à la pointe d’un combat politique patient, difficile pour le règlement des conflits au Proche et au Moyen-Orient avec l’ensemble des puissances mondiales et régionales, sans exclusive. L’heure est trop grave pour laisser les divisions dicter la géopolitique du monde.

Nous militons pour que la France et l’Europe s’engagent dans de vrais politiques de co-développement.

Car qui peut croire au plaisir qu’éprouverait une famille à quitter sa terre natale en bravant la mort à chaque instant ?

La France et l’Europe doivent respecter leurs engagements en matière d’aide au développement, au lieu de les réduire comme c’est le cas aujourd’hui.

Depuis quelques jours, sous la force de l’émotion et de la pression populaire, des dirigeants européens ont été contraints de bouger.

Une brèche vient de s’ouvrir.

D’ailleurs, au moment où l’Allemagne se montre solidaire avec les réfugiés, la France devrait être plus ambitieuse, audacieuse pour porter en avant le projet de transformer la construction européenne pour la sortir de l’étau austéritaire étouffant pour les peuples et les pays.

On nous dit toujours que le changement de traités et de directives est impossible.

Mais on vient d’en avoir la démonstration inverse ces jours derniers puisque, sans vote aucun, sans réunion du Conseil européen, sous l’effet de l’ouverture des portes de l’Allemagne et de l’Autriche, la fameuse directive de Dublin est de fait tombée d’elle-même.

Alors, oui on peut s’émanciper des directives et des traités antisociaux et anti-démocratiques, jusqu’à provoquer en Grèce, une crise humanitaire.

Oui, le mouvement des peuples vient de montrer qu’il peut faire bouger les choses !

Si la France se haussait à hauteur de sa réputation et de son histoire, elle pèserait d’un poids décisif pour qu’en toute chose l’humain prime sur notre continent ?

Chers amis,

Le drame des réfugiés est directement lié à l’émergence, sur les ruines d’un Moyen-Orient déchiré par les guerres impérialistes, du sinistre conglomérat d’illuminés fascisants de Daech.

Ces fanatiques qui prennent plaisir à détruire toute trace de la mémoire universelle de notre humanité, en détruisant le patrimoine culture de Palmyre, décapitent l’avenir en même temps.

Celui de cette jeunesse syrienne ou irakienne, dont une partie courre chercher refuge sur les routes de l’exode.

Sans passé et sans avenir, avec l’étendard de l’obscurantisme pour seule bannière, ils sont nos ennemis comme ils sont les ennemis de tous les partisans de la liberté.

Il est bien difficile de ne pas se poser une question si l’on veut réellement venir à bout de ce monstre : Comment a-t-on pu en arriver là ?

Le refus de reconnaitre les droits des peuples, l’aide apportée par les Etats-Unis aux pétromonarchies du Golfe pour mettre sous pression les mouvements de libération nationale, le chaos des guerres impérialistes pour le contrôle des ressources énergétiques ont favorisé la montée de l’intégrisme au Proche et Moyen-Orient, comme ailleurs.

Qu’ont apportées toutes ces années de guerre en Afghanistan ?

Nous en sommes, en un peu plus de vingt ans, à la troisième guerre en Irak. Pour quel résultat ? Depuis un an, on bombarde DAESH, pour quels résultats ? On a bombardé la Lybie. Pour quels résultats ?

Et voilà maintenant que l’Etat turc, membre influent de l’OTAN, bombarde les courageux kurdes qui ont réussi à force de sacrifices à regagner Kobané.

Comment ne pas crier que c’est une honte, un crime !

Et que nous sommes indignés par la passivité de la France face à ce crime !

Rien ne doit être négligé pour combattre et mettre à bas Daech mais cela doit se faire à partir d’un mandat de l’ONU et en associant les forces démocratiques.

Dans ce sombre paysage, l’accord nucléaire signé avec l’Iran est une nouvelle lueur.

Il aura fallu quatorze années de négociations pour y parvenir, preuve qu’à force de ténacité, on peut aboutir ; on peut avancer.

Au Proche-Orient comme partout agissons pour que les intérêts de tous les peuples soient respectés et que des solutions équitables et forcément nouvelles soient trouvées.

Car on ne reviendra pas à la situation précédente.

Il ne peut pas y avoir de solution durable au Proche-Orient sans que la paix ne soit rétablie en Syrie et qu’une transition démocratique soit mise en place dans ce pays.

Il ne peut y avoir de solution durable tant que le peuple palestinien puisse enfin disposer d’un Etat. Nous sommes à ses côtés, solidaires, pour qu’enfin ses droits nationaux soient reconnus.

Solidaires pour faire cesser cette abominable colonisation qui n’est rien d’autre que du vol et l’organisation de l’apartheid avec le mur de ségrégation qui s’allonge sans cesse.

Solidaires de ces dizaines de milliers de palestiniens dont les maisons sont menacées de destruction.

Solidaires pour obtenir la liberté qui commence par la libération de tous les prisonniers politiques, à commencer par notre valeureux et courageux ami, Marwan Barghouti !

Pas de solution au Proche-Orient, sans que soient reconnus les droits politiques et culturels du peuple Kurde.

Pas de Paix au Proche-Orient sans une aide massive au développement.

Pas de Paix sans la reconstruction d’un Etat laïque et démocratique en Irak.

Pas de paix sans la dénucléarisation de cette région du monde.

Nous restons fidèles à ce fort questionnement de Jean Jaurès : « Donner la liberté au monde par la force est une étrange entreprise, pleine de chances mauvaises. En la donnant, on la retire ».

Cette démarche où le seul sort des armes ne peut décider de l’avenir des peuples vaut aussi pour l’Afrique, ce continent si proche, où les forces terroristes veulent imposer leur loi.

Nous avons un devoir particulier de solidarité avec les peuples africains, les forces démocratiques et progressistes en Afrique, car nous avons à leur égard une dette, un devoir de réparation.

La seule intervention militaire au Mali ne réglera rien sans développement partagé, sans le respect des droits des minorités, en particulier touareg, sans que la démocratie reprenne ses droits.

Partout dans ces crises ravageuses, se trouvent posée les questions du développement, de la justice, du partage des richesses, de nouvelles coopérations, inséparables du besoin de démocratie, de liberté et de souveraineté populaire.

Je pense notamment à la Tunisie où une construction démocratique nouvelle est en cours que les terroristes attaquent pour tenter de la mettre à bas. Nous adressons au peuple tunisien nos plus fraternels encouragements à persévérer dans la voie qu’ils ont choisie.

La guerre, à présent, se manifeste aux portes même de l’Europe.

L’Ukraine est en proie à un conflit armé qui a déjà fait plusieurs milliers de morts et qui prend une dimension de plus en plus internationale.

La militarisation sous l’égide de l’OTAN de plusieurs pays de l’Europe orientale à juste titre inquiète.

Ce n’est pas par la montée des tensions que l’on pourra résoudre la question ukrainienne.

Bien au contraire ! C’est en posant en grand la question de la coopération et de la sécurité de notre continent dans une démarche incluant la Russie comme puissance européenne.

L’Europe a su, il y a une quarantaine d’années, conclure les accords d’Helsinki, pour la paix, la coexistence pacifique et la sécurité.

Un terme a été mis à la guerre froide, avec le respect des frontières et la perspective d’accords de coopération.

Aujourd’hui, l’Europe a grand besoin d’un nouvel Helsinki ! Un accord Helsinki 2.

C’est dans ce cadre que l’on pourra trouver une issue juste en Ukraine où les droits des minorités comme le respect des frontières seront reconnus.

Ce qui suppose que soient abandonnés les projets de bases de l’OTAN dans la région. Notre pays serait bien inspiré d’agir pour la dissolution de cette machine de guerre au service des intérêts étriqués d’une poignée d’Etats occidentaux.

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,

Notre humanité commune ne pourra se réaliser si la crise écologique se poursuit.

Nous souhaitons vivement que les citoyens du monde puissent se saisir de la Conférence mondiale sur le climat qui se tiendra à quelques encablures d’ici, dans douze semaines.

Des engagements doivent y être pris et tenus.

Car la situation est préoccupante. Sans efforts élevés pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, la hausse moyenne des températures va atteindre 4 à 6 degrés d’ici la fin du siècle.

En envisageant, contre toute prévision, une augmentation des températures de seulement 2 degrés en 2100, le niveau des mers augmenterait de 75cm à 1 mètre.

Migrations climatiques massives, tempêtes, sécheresses et pénuries pourraient bien être le lot commun de millions d’êtres humains, parmi les plus pauvres de la planète.

Tout commande une révolution de nos modes de production et de consommation, à lutter contre les règles inégalitaires qui régissent le commerce international, à encourager des politiques de développement des pays du sud qui font face à des besoins colossaux.

Comment demander à ces pays de s’acquitter d’une dette climatique et écologique creusée par les grandes puissances capitalistes ?

C’est donc à une solution solidaire et internationaliste que nous œuvrons pour que le fonds verts soit réellement doté au moins des 100 milliards prévus par les Nations-Unies.

C’est bien l’opportunité du monde nouveau qui s’ouvre à nous.

Emparons-nous en !

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,

Ces bouleversements majeurs inaugurent une nouvelle ère.

Les peuples prennent de plus en plus conscience des dangers que coure l’humanité, ainsi abandonnée aux vents mauvais du capitalisme et aux appétits dominateurs.

Songez que le patrimoine des 67 familles les plus riches du monde équivaut au patrimoine de la moitié de l’humanité soit 3 milliards 500 millions d’hommes et de femmes.

Comment accepter que près de la moitié de la jeunesse du monde vive avec moins de deux dollars par jours ?

Comment accepter que 13 millions d’enfants soient privés d’école au Moyen-Orient et en Afrique du nord ?

Comment accepter qu’ici en Europe, 120 millions de personnes soient jetées dans la pauvreté ?

Comment accepter que 21 millions de personnes soient officiellement victimes du travail forcé ?

Comment accepter ces esclaves des temps modernes ?

Je suis heureux d’avoir fait voter mardi dernier, par le Parlement européen un texte qui fera que l’Europe adhère enfin à la Convention de l’Organisation Internationale du Travail contre le travail forcé.

Je ne doute pas que le Conseil européen nous suivra.

Oui, partout, combattons, pied à pied, les inégalités.

Faisons vivre l’humanité.

Et que dire des dépenses d’armement qui ont repris leur ascension. Des stocks d’armes accumulées qui peuvent pulvériser plusieurs fois la planète. Les forces de paix doivent se faire entendre pour tracer la voie d’une humanité débarrassée de son arsenal nucléaire.

Les ravageuses guerres économiques qui se multiplient ont pour décor l’offensive dévastatrice des grandes sociétés multinationales par le biais des traités de libre-échange.

Les traités de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, entre l’Union européenne et les Etats-Unis, ou encore le traité de libre-échange entre l’Union européenne et des pays de l’Afrique de l’ouest.

Enfin le projet de traité de libre-échange entre les Etats-Unis et des pays asiatiques, dont la Chine a été soigneusement exclue.

L’affirmation par les Etats-Unis de leur volonté de maintenir l’hégémonie du dollar participe de ces stratégies.

Aux logiques de guerres économiques, opposons celles du codéveloppement, de la colocalisation des activités économiques pour un nouveau type de développement plus juste, plus écologique, plus durable, plus humain.

L’air, l’eau, l’énergie, l’éducation et la formation, le logement, la protection sociale, sont des biens communs de l’humanité auxquels l’accès doit être garanti à tous.

Faisons de la mise en commun de ces biens et de leur gestion démocratique, les fondements d’une nouvelle fraternité humaine.

Seul le partage des pouvoirs –c’est-à-dire une nouvelle démocratie- . Le partage des richesses –c’est-à-dire l’amélioration des conditions de vie de tous. Le partage des savoirs peut garantir la cohabitation de tous, peut garantir notre universelle humanité.

C’est aussi ce que l’on nomme, le communisme !

Que de combats solidaires à mener ensemble pour y parvenir, pour changer partout et particulièrement en Europe.

Pour que l’Europe favorise un nouveau type de relations internationales, encore faut-il qu’elle-même renonce en son sein à des rapports de colonisation, de domination dont le seul but est de pérenniser des politiques d’austérité, des politiques assujetties aux exigences de l’économie dominante, aux exigences de la rente allemande.

C’est inefficace et dangereux. La situation faite à la Grèce nous révolte.

Il n’est pas acceptable que le maintien de ce pays dans la zone euro se fasse au prix d’un nouveau plan d’austérité draconien au nom du remboursement d’une dette dont le Fonds Monétaire International nous explique, lui-même, qu’il est irréalisable.

Nous demandons tout à la fois que le plan d’aide à la Grèce, le versement des 86 milliards, dont le gouvernement grec doit pouvoir souverainement disposer soit mis en œuvre sans attendre et que la dette soit restructurée et pour partie annulée.

Avec tant d’amis européens, espagnols, portugais, italiens, allemands ou anglais, OUI nous restons solidaires du peuple grec, aujourd’hui comme hier !

L’addition des forces qui contestent l’austérité commence à faire trembler les tenants du statu quo et les gardiens du coffre-fort de la Banque centrale européenne.

Cette force qui germe explique en partie l’acharnement contre le gouvernement grec. Tous unis vers un même but, nous pouvons faire basculer le rapport de force.

Tous unis, nous pouvons créer un mouvement européen progressiste pour remplacer l’Europe des banquiers et des marchands par l’Europe des travailleurs et des peuples.

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,

A l’instar du changement qui vient de se produire pour l’accueil des réfugiés, des forces poussent pour ouvrir les portes d’un nouveau monde qui ne demande qu’à éclore.

N’est-ce pas ce que dit à sa façon le pape François lorsqu’en juillet dernier en Bolivie, il s’en est pris à « l’ambition sans retenue de l’argent qui commande » « Au capital érigé en idole ». « Nous avons besoin d’un changement » proclame le pape avant d’inciter au Paraguay les jeunes « à mettre le bazar ».

N’est-ce pas ce que soulignent, à leur façon des pays comme le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du sud, qui dans une union qu’on appelle les « Brics » et qui au mois de juillet dernier ont vu la banque de développement qu’ils ont mise en place commencer ses activités ?

La crise financière qui secoue la Chine a des répercussions sur toute la planète. Elle vient rappeler qu’il existe bien une interaction de toutes les économies et que l’issue ne peut être ni dans la fuite en avant dans la spéculation, ni dans la guerre économique et des monnaies.

Elle est dans la réalisation de cette idée révolutionnaire de créer une monnaie commune mondiale pour la coopération et la justice et une taxe sur les transactions financières qui s’attaque à la spéculation et soit réellement affectée au développement.

 

Oui, de toute part, d’Amérique latine, d’Afrique, d’Europe, des forces se lèvent pour un nouvel ordre du monde, plus juste, plus démocratique, plus fraternel, plus responsable face aux dangers qu’encourt la planète.

Nous adressons de cette Fête de l’Humanité un salut fraternel au peuple cubain qui, à force de détermination, gagne une place nouvelle dans le concert des Nations en renouant des relations diplomatiques avec les Etats-Unis.

C’est une très bonne nouvelle au moment où s’accentue la crise de l’hégémonie de ce que l’on appelle l’occident.

Notre monde commun a besoin d’une organisation des Nations-Unies, refondée, démocratisée, avec un rôle réévalué, où les assemblées générales auraient une place nouvelle.

Il est indispensable de rétablir un véritable cadre multilatéral politique et diplomatique de résolution et de prévention des conflits.

La démocratie, cette idée neuve bien que millénaire, est bien un enjeu fondamental du nouveau siècle.

De la capacité des peuples à prendre les décisions qui leur sont aujourd’hui volées par les puissances d’argent, dépendra le sort de notre humanité commune.

Nous faisons le pari de l’intelligence humaine contre le baillons qui enserrent les bouches et les espoirs.

Nous faisons le pari de la souveraineté populaire, de la démocratie, du débat, du dialogue et de la coopération pour bâtir un nouveau monde.

Cette aspiration n’est pas nouvelle.

Elle appelle créativité et persévérance pour en dégager les chemins inédits. Elle commande que nous renforcions nos liens, partout dans le monde.

Notre belle rencontre en cette Fête de l’Humanité atteste de notre ambition commune de nous engager solidairement dans cette voie, avec détermination.

C’est la condition pour que se réalise enfin l’universelle humanité.


10 commentaires


Le.Ché 13 septembre 2015 à 9 h 47 min

Comment accepter qu’au sein même de l’Europe on bâillonne les droits du peuple grec par le tandem Merkel-Chäuble et que les aérodromes grecs soit vendus aux capitalistes allemands.
Non une Europe conçue de cette manière ne peut pas fonctionner.

Lineand 13 septembre 2015 à 11 h 05 min

Je ne sais pas si l’information de ce matin nous informant , nous électeurs , est crédible. Mais une chose dont je suis sûr, si nous ne pouvons trouver un accord pour les prochaines élections nous votons dès le premier tour pour le fn. Pour nous exit ps et ses alliés .
Merci et bonne journée .

Moreau 14 septembre 2015 à 8 h 15 min

Donner la liberté grâce à la démocratie entière et non par les courses aux armements et l’usage de la force, pour la nouvelle humanité, donne à construire la République démocratique laïque et universaliste réelle.

alain harrison 16 septembre 2015 à 20 h 37 min

Problème ???

alain harrison 17 septembre 2015 à 16 h 03 min

Problème ou sensure ???? Initiative communiste ?

La gauche , en fait n’a aucune véritable volonté politique pour une alternative au système néo-libéral ?

alain harrison 17 septembre 2015 à 21 h 27 min

«« Oui, de toute part, d’Amérique latine, d’Afrique, d’Europe, des forces se lèvent pour un nouvel ordre du monde, plus juste, plus démocratique, plus fraternel, plus responsable face aux dangers qu’encourt la planète.

Nous adressons de cette Fête de l’Humanité un salut fraternel au peuple cubain qui, à force de détermination, gagne une place nouvelle dans le concert des Nations en renouant des relations diplomatiques avec les Etats-Unis.»»

Le problème, c’est que ces forces sont d’ordre citoyenne seulement, et trahis par le politique aux mains des politiciens affairistes. La gauche n’a pas le discours concret rassembleur. Pas encore. Et il est à porté de la main.
La question de l’UE-euro reste en suspend malgré la spectaculaire démonstration de sa vraie nature.

Quand à Cuba, nous ne tarderons pas à voir la véritable cohésion du peuple. Dans quelques années. La mort tant attendu de Fidel Castro par la finance.

Pourquoi je dis cela:

alain harrison 17 septembre 2015 à 21 h 32 min

Pourquoi je dis cela:

Au Canada, la loi C-59, le même modus operandi, une réponse à JPMorgan, le criminel qui se découvre victime.
Voir le document JPMorgan: réclame des états autoritaires.
À mettre au dossier des crimes contre la Démocratie. Mais, il chevauche une autre dossier.
Il y a un autre dossier: crimes contre l’Humanité.
Un autre: crimes contre les enfants, de l’instrumentalisation de l’éducation.
Encore un autre: crime contre la libéralisation et l’émancipation des femmes.
Il y a une liste de dossiers à faire et dans bien des cas des croisements.

France – Rejet de la liberté d’expression et criminalisation du Net.

Par Jean-Claude Paye
Mondialisation.ca, 14 septembre 2015

«« L’incrimination « d’entreprise terroriste individuelle ».
Si le chanteur Renaud nous avait déjà appris que l’on pouvait former une « bande de jeunes à soi tout seul », cette loi, reprenant la notion étasunienne de « loup solitaire », établit qu’un individu isolé peu être considéré comme un membre d’une organisation terroriste internationale et poursuivi comme tel. L’article 421-2-6 crée l’incrimination d’«entreprise terroriste individuelle », afin de poursuivre des individus isolés selon les mêmes modalités que des groupes terroristes organisés. L’article demande que les actes d’un individu comprennent au moins deux infractions reprises sur une liste, afin de déterminer qu’il a bien une volonté de passer à l’acte. Parmi ces infractions, on relève la détention de substances dangereuses, le recueil d’informations destinées à passer à l’acte, mais aussi simplement la consultation de sites, considérés comme incitant au terrorisme.
Ces conditions sont si « ouvertes » qu’elles permettent à un grand nombre d’activistes, de citoyens, désirant de s’informer par eux-mêmes des problèmes de radicalisation politique ou terroristes, d’être poursuivis sur base de cet article. C’est tout l’activisme qui est en passe d’être visé, avec un volet numérique étendant de façon extrêmement large les possibilités d’incrimination.
L’art. 421-2-6, combiné aux autres articles de la loi, confirme une logique dans laquelle tous les citoyens sont suspects. Un nombre minimal d’éléments de suspicion les classent parmi les terroristes potentiels. Les individus doivent donc constamment se demander ce que veut le pouvoir et ainsi adapter leur comportements, afin de ne pas être inquiétés.»»

http://www.mondialisation.ca/france-rejet-de-la-liberte-dexpression-et-criminalisation-du-net/5475904

Imaginez, ce que le fn va se permettre.

alain harrison 17 septembre 2015 à 21 h 41 min

Voyez, je suis dans la réaction.

Je suis sur le terrain de l’autre.

Je n’ai aucun pouvoir, sauf celui de critiquer et parfois de parler de solutions.

Je n’ai pu empêcher la destruction du Moyen-Orient. Depuis combien de temps, que la destruction se perpétue.

Et bien sûr, la destruction des cultures de l’europe commencé avec la première guerre, puis la deuxième, se continue sous l’égide de l’UE-euro.

Je ne peux expliquer cette inertie que par deux mots:

Double contrainte.

alain harrison 20 septembre 2015 à 2 h 14 min

Mes excuses: c’est la loi C-51 contre le terrorisme.

alain harrison 18 septembre 2015 à 19 h 11 min

De même la gauche est dans la réaction face au tactique du néo-libéralisme, qui disperce les forces. De même la gauche est en réaction face à ses variantes.
Pourquoi ?
Posez-vous la question.

Vous êtes dans les détails théoriques ou quoi.
Vous ne mettez pas l’énergie là où ça compte vraiment; vous tergiversez sur L’UE-euro, malgré la démonstration de l’impossibilité de la réformer.
Merckel instrumentalise le mouvement des réfugiés.
etc….
Tout ça n’est qu’une vaste manipulation point.
Derrière: l’OMC, l’organisation des boss, les gros poissons qui mangent, que dis-je, dégustent les petits poissons, les petits bosses, met plus délicat que les cotoyens-travailleurs. Bien sûr, les professionnels sont d’une autre catégorie haute gamme.

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