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Le Ministre de l’Agriculture n’aura jeté qu’à peine quelques miettes aux éleveurs en difficulté lors du salon agricole de Rennes. 300 millions d’euros pour des travailleurs qui souffrent, qui triment, poussés à la faillite, quand Madame Bettencourt a reçu ces dernières années un chèque de 100 milliards d’euros au titre de réductions d’impôts permises par le fameux bouclier fiscal. Ceci est totalement insupportable. Les paysans doivent se faire entendre encore plus fort dans l’unité avec les consommateurs. Ceux-ci voient leur pouvoir d’achat sans cesse rogné par le double effet de la stagnation des salaires, des prestations sociales et des retraites d’une part, et par des hausses permanentes des prix des produits de première nécessité. Et dans les semaines à venir on doit s’attendre à de nouvelles hausses des denrées alimentaires, alors que les paysans sont de plus en plus étranglés.
En effet, nous sommes entrés dans une nouvelle période de flambée des matières premières agricoles et de la pêche, due à une spéculation effrénée. Les cours des farines ont augmenté de 65 % depuis juillet, cela renchérit d’autant les coûts de production des volailles et du porc. On constate depuis quelques temps la même spéculation sur les produits de la mer et de la pêche.
Le paysan, comme le pêcheur, travaille à perte. Mais les centrales d’achat et les grands supermarchés profitent de la hausse pour faire payer le consommateur plus cher. Mieux, quand les prix à la consommation ont augmenté, ils ne baissent jamais dans les mêmes proportions que celle des matières premières sur les marchés mondiaux. Le système actuel fait donc que nous « importons » de la hausse des prix qui place les agriculteurs encore plus en difficulté et spolie les consommateurs.
Dans un tel contexte, les propositions de « contractualisation » entre producteurs et industriels n’est qu’un leurre. Ceux qui ont inventé le marché libre, ont inventé en même temps le retour à l’esclavagisme pour les paysans et la pression sur les autres travailleurs devenus consommateurs.
Il faut en finir avec cette logique où ce sont les fonds de pension et spéculatifs, les grands groupes de la distribution à qui les politiciens de droite ont donné les pleins pouvoirs contre les peuples. Une fois de plus, cela démontre à quel point l’organisation mondiale du commerce ne cherche pas à réguler les échanges et les prix de base des matières premières agricoles, minières ou aquacoles.
Alors que se tenait cette semaine le sommet du millénaire de l’ONU, aucune décision concrète n’a été prise en ce sens alors que la malnutrition et la famine touchent près d’un milliard de personnes. Il n’y a pourtant pas d’autre solution viable, répondant à l’urgence du droit de se nourrir convenablement, que d’inventer un nouveau mode de régulation mondiale respectant les souverainetés alimentaires. Cela appelle une autre politique agricole commune portant cette orientation et une organisation des Nations Unies disposant de suffisamment de pouvoir pour faire cesser cette spéculation sur l’alimentation. Il n’y a pas d’autre voie que d’inventer un mécanisme européen et mondial permettant à la fois la mise en place de prix de base des matières premières pour les producteurs et d’empêcher toute spéculation à leur propos. Cela appelle aussi aux augmentations des salaires, des prestations sociales et des retraites. C’est possible au vu des immenses profits engrangés en pleine crise par les grandes sociétés cotées en bourse.
L’unité des agriculteurs et des consommateurs doit le faire prévaloir dans l’action.
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Mais où allons nous, j’ai de plus en plus peur. Nous sommes nombreux à réagir mais la “majorité silencieuse” représente beaucoup plus de monde. Va-t elle voter encore pour le même … (je n’ose pas dire le mot que je pense)