Derrière les cheminots, une attaque qui nous concerne tous !

le 8 mars 2018

Soutenu par des charrettes de mensonges emplies à ras bord, le gouvernement veut faire croire qu’il va sauver la SNCF en démantelant le statut de cheminot. Disons d’abord que le problème de la société française n’est pas que les cheminots et d’autres disposent d’un statut, mais que beaucoup ne bénéficient d’aucun mécanisme sécurisant leur vie professionnelle.

Contrairement aux affabulations de la mécanique médiatique, la productivité à la SNCF a augmenté de 40% quand les rémunérations se situent entre 1219 euros et 4584 euros pour un cadre en fin de carrière. Six cheminots sur dix gagnent moins de trois mille euros mensuels. Détruire ce statut permettrait, dit-on, d’économiser « près de 150 millions d’euros » sur dix ans. Or, la dette de l’entreprise ferroviaire dépasse les 45 milliards d’euros avec 2,5 milliards de frais financiers chaque année. Les enjeux sont donc d’une toute autre nature. Il aurait fallu faire comme l’Allemagne dont l’Etat a pris en charge la dette de son chemin de fer. Il serait encore possible aujourd’hui de demander le refinancement de la dette en utilisant une partie de la création monétaire de la Banque centrale européenne, qui pourrait également servir à valoriser un nouveau projet pour le rail afin de respecter les objectifs de la conférence climat, de la sécurité routière et d’un développement durable des  territoires.

Il est également faux de répéter que les directives européennes obligent à mettre fin au droit social des cheminots. Les combats des progressistes au Parlement européen l’ont empêché. Par contre, ce statut est de plus en plus malmené du fait des choix de la direction de la SNCF qui multiplie les filiales de droit privé et va jusqu’à organiser elle-même la concurrence entre les entreprises sous tutelle de sa holding de tête et entre les salariés. 145000 d’entre eux sont aujourd’hui sous le statut créé en 1950 alors qu’il y en a déjà 115000 qui travaillent dans les filiales privées dont les noms deviennent communs : Kéolis, Géodis, Ouigo, Ouibus, Voyages-sncf, Altéméris, Effia et mille autres dont une bonne partie est active à l’étranger. Celles-ci vont faire la concurrence dans d’autres pays européens en lieu et place d’un système solidaire et coopératif du transport par chemin de fer au sein de l’Union européenne. La multiplication de ces filiales a fait perdre de la cohérence dans le commandement de l’entreprise, et la recherche des bénéfices s’est faite au prix de sous-investissements dans la maintenance et le développement du trafic. On ne peut à la fois défendre l’efficacité sociale, écologique et économique du rail tout en créant son propre concurrent avec les cars ou les camions. Une nécessaire réforme progressiste se fixerait pour objectifs la renationalisation de l’entreprise et l’octroi du même statut à toutes celles et ceux qui travaillent pour le rail. Dans l’actuel processus de mise en concurrence de la maison mère et de ses filiales, c’est la première qui porte la dette et les frais financiers tandis que les filiales privées amassent les bénéfices. S’agissant de l’aide publique à l’entreprise, elle reste inférieure à ce que l’État dépense pour les routes alors que les autoroutes ont été vendues à vil prix au privé sans bénéfices pour les automobilistes.

On le voit, aucune raison technique ou financière ne justifie ce déferlement contre le statut des cheminots déjà bien entamé avec les filialisations. La raison fondamentale réside dans les dogmes ultra-libéraux qu’a décidé d’appliquer le pouvoir macroniste à toute la société en privatisant tous les biens communs, en détruisant tous les services publics pour les livrer aux forces de l’argent à la recherche d’une augmentation de leurs taux de profit. L’abjecte réponse du Président de la République à un cheminot lors du salon de l’agriculture, comparant son statut à celui du paysan qui aura une faible retraite, permet de saisir que sa démarche repose sur la division des travailleurs. Ce n’est pas la fin du statut d’une catégorie qui va améliorer la retraite du paysan mais le retour de l’impôt sur la grande fortune. S’il était attaché à l’égalité sociale, il mettrait fin au fameux CICE qui coûte bien plus cher que ce que l’Etat octroie chaque année à la SNCF. Il peut demander à ses députés de voter la proposition de loi de notre ami André Chassaigne pour la revalorisation des retraites paysannes. Ne rêvons pas. Tout cela sera l’affaire de luttes, les plus unitaires et déterminées possibles, comme celle en préparation du 22 mars.

Sans services publics, sans train, sans poste, sans protection sociale, sans hôpitaux, sans pompiers, sans mairie, sans gendarmerie, le petit paysan retraité vivra encore plus mal demain. Ses enfants comme ceux des cheminots rentreront dans une société où régnera la folle loi de la jungle. C’est de cela dont il s’agit. La campagne contre le statut des cheminots est une opération politique de division pour atteindre l’idée même de service public. Et le pouvoir veut le faire en utilisant les « ordonnances ». Ce serait une jurisprudence dangereuse contre tous nos services publics et le statut des agents publics indispensables à la vie quotidienne de tous nos concitoyens. Ne nous laissons pas détourner. Que le monde du travail et des retraités trouve les chemins de la solidarité dans l’action pour l’intérêt général humain.


9 commentaires


Moreau 8 mars 2018 à 17 h 34 min

Des ordonnances pourraient être des abus de pouvoir caractérisés au regard de la déontologie de la république, de principes républicains ; qui disent qu’aucun élu n’a le droit de faire disparaître voire de démolir des réalisations durables qui ont développé le pays, comme en supprimant des rails, dés gares, des trains.

Je suis abstentionniste mais je peux soutenir la lutte contre ce type d’abus de pouvoirs. La République, c’est Nous, qu’on vote pour élire un programme ou qu’on s’abstienne parce qu’on le trouve indigent, insuffisant, partiellement républicain.

Je suis pour un peu plus de rails, de gares, peut-être de trains, certainement de tramways ; et je suis pour la limitation des dépenses publiques en autoroutes, et pour la limitations des voies d’autoroutes. Je suis pour le ferroutage.

Je pense qu’il faut dès lors qu’on veut perdre le moins de république possible, réagir certitude par certitude. Tout ça est bien certain ; tout ça est bon pour le vingt et unième siècle.

En ce qui concerne la Poste, il faudrait pouvoir y trouver quelque(s) service(s) d’aides aux utilisateurs de la messagerie la Poste, du digiposte, et autre, dans chaque commune ; on voit bien que la population est abandonnée et cet abandon est un défaut très grave du mauvais libéralisme, de la sociale démocratie extrémiste ; qui sont des idéologies plus négatives que positives par une indifférence monstre aux inégalités. La Poste française est honorablement performante en solutions informatiques mais il faudrait qu’elle soit proche des habitants, où qu’il se trouve, c’est pourquoi il faut des ministres de la Poste qui soient des Républicains, pas des Mégapolitains parce que les Hommes politiques mégapolitains et peu ou pas républicains, sont indifférents à l’abandon de la population et à la disparition de ce qui a été fait pour la population française présente.

C’est injustifié, injustifiable, de supprimer des parties de la carte des services publics ; ces suppressions sont des abus de pouvoir parce qu’il faut réaliser quand on supprime pour les besoins nouveaux des ayant-droits, de tous les ayants-droits.

Il faut un service de santé pour tous dans toutes les communes de France. A quoi sert un système d’aide complémentaire santé s’il n’y a pas un service de santé dans toutes les communes ? A arroser des gens dont le travail se limite à encaisser des chèques et à répondre au téléphone : « Allez sur Internet ! » Non, ça ne va pas ! La République, c’est cette solidarité perpétuelle !

Moreau 8 mars 2018 à 17 h 43 min

Je suis contre la dépense publique pour la dépense publique, je suis pour la maîtrise des dépenses publiques ; mais je suis tout autant contre l’absence de république, la démolition vandale somme toute de la république, quelle que soit son étiquette politique. C’est une faute contre l’Humanité. Si un pays comme la France peut faire ça, tous les pays vont faire ça. Ce n’est plus la Terre des Hommes, c’est le Désert des Hommes ! Il faut réagir contre une telle désertification !

Moreau 8 mars 2018 à 17 h 59 min

La France a toujours eu la vocation d’être un des pays phares du monde au regard du progrès politique et du progrès général, elle devrait être pionnière en utilisation pragmatique du béton et du bitume sans faire des SDF, sans faire des personnes sans moyens pour le droit à la mobilité. Il ne faut rien accepter d’une dictature du vingt et unième siècle en Europe, qu’elle que soit l’étiquette qui la fait.

Moreau 9 mars 2018 à 14 h 15 min

Moi je dis que dans ce vingt et unième siècle qui n’est plus du tout comme le vingtième siècle puisqu’il n’y a plus qu’une apparence de république ; le travail d’un maire, c’est de faire de la politique honorable.
Tous les ennemis de la république disent qu’ils ne veulent pas le train, qu’ils sont contre le train, parce que eux ne le prennent jamais et ils connaissent tous des gens qui ne prennent jamais le train, mais le train n’est pas une chose personnel, le train est une chose en commun ; le ticket pour prendre le train et personne n’est obligé d’en acheter un, est une chose personnelle ; le train n’est pas une chose personnelle, donc ces refus sont des extrémismes ; ils ne sont pas légitimes d’autant que le train, le tramway, sont les moyens les plus pratiques et les plus réussis pour se déplacer quotidiennement et pour voyager. Et ils polluent très peu. Ces choses en commun sont très écologiques et sont très économiques pour toutes et pour tous, qu’on les utilisent ou pas.
Ce n’est pas parce que des enfants déjeune avec leur parents le midi, qu’il ne faut plus de cantines dans les communes. Et quel habitant d’une commune peut dire qu’il n’a pas besoin qu’il y ait un service de santé de sa commune quand de surcroît les transports en commun sont très insuffisant, et il serait bon même que les trains et les tramways au vingt et unième siècle ait un wagon service de santé !, Il me semble !
Et donc il est entièrement faux que le rail n’est que partiellement utile et qu’il peut être une source de chômage…
Les objections extrémistes d’élus et d’électeurs sont des diktats qui peuvent être de vrais sabotages, ils devraient être sanctionnés, c’est le laxisme total.
Tout ça montre bien que les maires ne font pas leur travail depuis des années, des années, et des années. Ils se tournent les pouces. Une fois par an ils se réunissent et ils écoutent le président de la république leur dire, tout va bien, je vais faire supprimer des milliers de kilomètres de lignes de chemin de fer, des gares, et ceatera… Vous n’avez rien à faire, je m’occupe de tout. Ça, ce n’est pas la république, et c’est parce que tout se passe comme ça, que je suis abstentionniste. Je dis Non à tous les extrémistes, et au travail factice des maires comme ils ne font pas de politique au grand mépris des besoins réels de la population.
Le président de la république, et le gouvernement, sont responsables, mais les maires aussi : le président de la république leur parle et ils ne réagissent pas, et qui ne dit rien consent et qui consent est responsable… Et ça, ça n’est pas la république.
C’est ainsi que les Niçois ont un tramway sans avoir choisi eux-mêmes s’il valait mieux qu’il soit souterrain ou en surface ; et que le Lot et Garonne par exemple n’a pas un seul tramway, alors que la population a besoin partout de tramway et je dirai même que ce moyen en commun devrait remplacer le plus possible la bicyclette, ou la marche à pied.
Je suis contre l’escalade des dépenses publiques et il y a escalade de ces dépenses quand les maires notamment ne font pas leur travail en faisant de la politique honorable, mais je suis pour les dépenses publiques de première nécessité et s’inscrivant dans le progrès durable.
Les maires en France sont quoi s’ils ne font pas la politique honorale avant et après avoir été élus après avoir été élus ; ils ne peuvent plus être appelés Elus ! Parvenus pêut-être ?
L’abstention est le Non excellent, franc et massif, à la supercherie dominatrice et lucrative !
La République, ce n’est pas un pays où les maires se tournent les pouces en politique, c’est un pays où les maires font de la politique honorable que le président et la république et le gouvernement doivent prendre en considération.
Il faudrait que le medef explique au pays pourquoi il conçoit que le nombreux maires se laissent vivre sans faire leur travail politique, tant il envahit la vie de beaucoup de personnes (employeurs, employés, entourages) avec des lignes (qui ne sont pas des lignes de chemin de fer) absolument idiotes, pourquoi il concçoit somme toute que les maires puisse être rémunérés sans faire du tout leur premier devoir qui est de faire de la politique honorable.

Moreau 9 mars 2018 à 19 h 26 min

Force est de le faire observer ainsi que de le faire méditer ; François Mitterrand qui a présidé notre pays en redressant son économie pendant quatorze ans, n’a pas fait démolir des lignes de chemin de fer et des gares, c’était un grand président capable d’unir la gauche ou il n’aurait jamais été élu, il savait présider.
Les partis politiques depuis sont plus nuls et mégapolitains somme toute et extrémistes que capables et républicains ; si ça continue il vont faire toute une partie tiers monde de toute une partie de l’Union Européenne, il y aura les mégapoles et autour des mégapoles un tiers monde d’Europe !
Ce que les partis politiques peuvent faire de mal à notre pays et aux autres pays, plus ils disent et font de bêtises ; dans le passé la France se reconstruisait et se construisait ; dans le présent c’est l’abstention et des abus de pouvoir la démolissent, dans le contexte même d’absence totale d’opposition républicaine forte qui ne devrait jamais manquer à notre pays.
Trahir le socialisme républicain universaliste de François Mitterrand, fut trahir la république et Jaurès tant ils sont indissociables, et en sommes-nous réduits à compter les abus de pouvoir sans pouvoir les empêchés, ce qui correspondrait à un effondrement sans précédent dans notre histoire ?
Une partie de la France devient tiers monde quand elle n’a pas l’union de la gauche.

Moreau 9 mars 2018 à 21 h 00 min

Faites votre travail Partis politiques pour justifier votre argent !
Ça ne tourne plus du tout rond dans les caboches mégapolitaines aux idées folles qui ne coûtent même pas un euro symbolique à la République parce que aucune mégapole
quelle qu’elle soit, n’est égale à la république, auxquelles j’oppose solennellement tant la vérité de l’abstention peut être solennelle, les grandes figures de la République. En toute objectivité, les inventions du train et du tramways sont des inventions très supérieures aux inventions des voitures, des fourgons, des camions, et des bus ; et remplacer les trains et les tramways construits ou pouvant être construits par des voitures, des fourgons, des camions, et des bus ; c’est construire le monde à l’envers au regard de ce que nous savons jusqu’à ce jour. Révolution mais la bonne !
Les gens en ont plus que marre des coups de tête des Faux Seigneurs Mégapolitains !
La vérité de l’Humanité d’abord, c’est la vérité de l’abstention, elle est majoritaire, démocratie réelle oblige !
L’Egalité oui, mais l’Egalité républicaine !
Le soleil doit briller pour tout le monde !
Révolution perpétuelle ! Révolution d’art ! Révolution d’or ! Chaque mot est très important.

Bernard Deleu 11 mars 2018 à 19 h 46 min

Les attaques du gouvernement contre nos statuts et services publics se multiplient.
Une mesure qui semble échapper aux organisations, est la suppression depuis janvier de la cotisation sociale maladie qui est un élément de salaire socialisé.
Outre cette réduction des salaires, c’est le pilier du financement pérenne de la sécurité sociale voulu par le Conseil National de la Résistance qui disparait.
Avec le collectif santé à Roubaix nouvellement créé, nous avons lancé cette pétition contre la suppression des cotisations et la casse de notre protection sociale et de nos services publics.
http://chn.ge/2FVvWyR

Moreau 12 mars 2018 à 0 h 21 min

Il faudrait une opposition républicaine digne de ce nom, monsieur Macron dit que toutes les transformations qu’il fait sont nécessaires, selon lui c’est une certitude ; je doute car un service de santé dans chaque commune serait au vingt et unième siècle une transformation nécessaire d’autant que toute le monde n’a pas un médecin traitant. Dans des petites villes il y a la poste, les pompiers, la gendarmerie, et pas de service de santé pour tous ! Les partis politiques s’en contrefichent, si les gens n’en parlent pas entre eux personne n’en parle. Même le journal l’Humanité n’en parle pour parler d’urgence sociale et de passivité totale des Elus. Tant que ça va pour eux, ils exercent le pouvoir pour les gens qui vont bien, il ne faut plu tomber malade.

Moreau 12 mars 2018 à 0 h 34 min

Monsieur Macron veut arriver à ce que les bibliothèques ouvrent jour et nuit, je ne suis pas contre ; mais il faudrait déjà avoir un service de santé dans la commune qui puisse ouvrir un peu chaque jour. Réveil les Maires de France ; les bibliothèques ; c’est très bien mais elles ne soignent pas les gens malades, et en plus les épidémies vont se propager. Il faut une opposition républicaine, pas je ne sais rassemblement.

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