Daniel Gilles :  la perte d’un humaniste breton

le 13 avril 2020

Ce méchant cancer aura eu finalement raison, de la force, de la pugnacité et de la combativité de Daniel Gilles. Le chagrin est à la mesure de l’attachement à un humaniste, rempli d’humour, de joie de vivre, promoteur de la diversité de sa Bretagne, fort de son recul sur les événements, dont les raisonnements portaient toujours les profondes traces de sa formation de Mathématicien. Discipline qu’il enseigna de Toulouse jusqu’au lycée de Port-Louis. Il ne quitta ses élèves qu’il aimait beaucoup que pour répondre à la demande qui lui était faite à l’automne 1985 de me remplacer dans mes responsabilités dans le Morbihan alors que j’étais appelé auprès d’André Lajoinie à Paris. Il prit en charge la section de Lorient du parti communiste puis dirigea sa fédération Morbihannaise. Il y insuffla un vent nouveau, d’ouverture, un esprit de conquête, avec des succès dans plusieurs communes du département et des cantons dont celui de Gué mené Sur Scorff. Il est le créateur de la grande fête de « L’Humanité-Bretagne » qui reste un événement culturel et politique marquant dans la région Lorientaise et très au-delà dont il voulut qu’elle soit sœur du Festival inter celtique qu’il honorait assidûment. Maire adjoint de Lorient et vice-président de Lorient –Agglomération et vice-président de la région Bretagne il s’acharna à défendre les plus humbles, les services publics comme l’industrie de l’Arsenal de Lorient au port de pêche, de la SBFM aux hôpitaux, Il portait sans cesse les intérêts de sa ville et de la région dans les institutions locales jusqu’aux ministères.  Vice- président de la région il y porta une grande politique sportive, du foot à Lorient jusqu’au projet de vélodrome ; de la création de l’équipe cycliste bretonne à la défense du Creps de Dinan. Il portait au cœur le monde associatif et sportif qui lui doit beaucoup. Tenace et pugnace il aimait les défis, comme il aimait raisonner, aller de l’avant, les débats et les controverses sous forme de tests pour se forger lui-même une opinion même lorsqu’il faisait mine d’avoir déjà tranché. Il aimait pousser les réflexions pour faire vivre un nouveau progressisme à la française et le communisme originel. Il créa ces dernières années un lieu de rencontre visant à animer ces débats dans la région portant le beau nom iodé de « Vent d’Ouest ». Il aura mené une belle vie au service de la Bretagne et de l’humanisme en actes. Il ne sera jamais assez remercié. Notre tristesse en est d’autant plus sans rivage.

Nous adressons à son épouse Jacqueline et sa fille Maud-Emmanuelle nos sincères condoléances et les assurons de notre soutien et de toute notre affection.


2 commentaires


Francis wurtz 19 avril 2020 à 16 h 19 min

Merci, cher Patrick, pour ce bel hommage à Daniel Gilles. C’était un ami de longue date, dont j’ai toujours apprécié la sincérité et la sensibilité . Nous avons encore communiqué ensemble au début de cette année sans que je sache qu’il était malade. Cette disparition brutale attristera tous ceux et toutes celles qui l’ont côtoyé dans ses nombreuses activités militantes. J’adresse à ses proches toute ma sympathie. Francis Wurtz

GILBERT DUSSART 20 avril 2020 à 15 h 03 min

j’ai eu l’occasion de rencontrer à plusieurs reprises Daniel Gilles à Lorient, lorsque mon ami François GUION (disparu trop tôt lui aussi) me l’a présenté lors de la fête de l’huma Bretagne et à d’autres occasions. Dès notre première rencontre il m’a accepté et pourtant je suis nordiste…et j’ai tout de suite reçu une main chaleureuse et un regard rempli de fraternité.

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