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L’éditorial de L’Humanité Dimanche du 29 juillet au 04 août 2021 – par Patrick Le Hyaric.
Comme pour d’autres pandémies, seule la vaccination complète peut permettre de freiner et d’endiguer la propagation du virus Covid-19 et de ses dangereux variants. Elle est le rempart efficace pour éviter encore plus de douleurs et de deuils, comme pour éviter la surcharge de travail des médecins et des soignants.
Encore faudrait-il que les doses de vaccins soient en nombre suffisant, accessibles partout, notamment aux populations les plus modestes et précaires. Or, en janvier dernier le pouvoir refusait de mener une grande campagne d’information, de prévention, et d’ouvrir des centres de vaccinations comme s’y employaient d’autres pays, tout en limitant, dans un premier temps, la possibilité pour les médecins de familles et les pharmaciens de vacciner autant que de besoin.
Ajoutons qu’il n’y aura pas de solution à cette pandémie en un seul pays. Ce combat mondial doit être placé sous la responsabilité de l’ONU et de l’Organisation mondiale de la santé pour ne pas faire l’objet de tractations dans les arrières salles de l’Organisation mondiale du commerce, sous pression des trusts pharmaceutiques. Le vaccin est un bien public. Voilà, pourquoi, doit être amplifiée la bataille pour la levée des brevets qui les transforment en propriétés privées marchandes, contre l’intérêt général humain.
Voici désormais, après avoir expliqué il y a quelques semaines que nous étions sortis « de manière durable de la pandémie », que le télé-président est venu le 12 juillet se contredire et édicter ses ordres en demandant au gouvernement d’exécuter et au Parlement d’avaliser et de se soumettre. Décidément, il n’a rien entendu du silence des urnes en juin dernier pour produire un si dangereux déni de démocratie sous couvert de l’urgence à faire voter une loi « d’adaptation de nos outils de gestion de la crise sanitaire ». Malgré les remarques du Conseil d’Etat, les critiques sévères de la CNIL, de la Défenseur des droits, de multiples associations, de la CGT, de juristes de haut niveau, de la plupart des groupes parlementaires et de nombreux députés de la majorité, le pouvoir macronien produit au cœur de l’été un coup de force aux gravissimes conséquences.
Le Conseil d’Etat va même jusqu’à qualifier les dispositions du texte de « police sanitaire ». En effet, à l’opposé des préconisation du président du groupe des démocrates et républicains à l’Assemblée nationale, André Chassaigne, soulignant que « la France porte en elle assez de générosité et de ressorts collectifs pour se mobiliser autour d’une stratégie vaccinale altruiste, fraternelle et acceptée par le plus grand nombre », le pouvoir choisit une forme de passeport sanitaire en outil de contrôle social, transformant notamment les salariés des services, des lieux de culture, des entreprises accueillant du public en contrôleurs en lieu et place des services de police. C’est du reste l’opinion du Conseil d’Etat craignant « une atteinte particulièrement forte aux libertés des personnes concernées ainsi qu’à leur droit au respect de la vie privée et familiale ».
Ce n’est pas tout ! A la faveur de ce texte, le pouvoir provoque en douce une grave insécurité juridique des salariés : pour éviter le mot « licenciement », possibilité est donnée aux employeurs de « rompre le contrat de travail » d’un salarié ne répondant pas aux exigences du passe sanitaire. Dès lors que les entreprises elles-mêmes contrôlées vont disposer d’un pouvoir de contrôle et de sanction, on peut s’attendre à des effets d’aubaine contre les travailleurs. A force d’affaiblir la médecine de prévention au travail, carte blanche est donnée à une médecine de contrôle sans médecins !
Faute de pouvoir convaincre, le pouvoir a choisi de contraindre, quitte à porter de nouveaux coups de canifs dans le socle des libertés publiques et du droit du travail. L’affaire est sérieuse. Il faudra obtenir que tout ceci puisse être levé dès lors que l’immunité collective sera acquise. La Fête de l’Humanité, à la mi-septembre, consacrera une large place dans ses débats à ces enjeux.
1 commentaire
La vie est excessivement difficile partout dans le monde. Le monde entier a besoin de vraies politiques d’une véritable union de la gauche universaliste du vingt et unième siècle disant adieu à la très mauvaise et très dangereuse idées de faire “camps politiques” ; ce qui ne correspond pas du tout aux attentes des gens pour sortir de difficultés dont plusieurs étaient évitables tout comme ça paraît encore remédiable. C’est ainsi aussi qu’une fête de l’Humanité pourra avoir du sens de vie.