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La plupart des indicateurs montrent un haut degré d’inquiétude dans le pays. Pas un jour ne passe sans qu’un sujet majeur ne vienne percuter l’actualité. La mobilisation exceptionnelle des salariés de la RATP rejoints par une multitude de professions libérales pour défendre le système de retraite solidaire laisse présager une riposte massive contre le projet gouvernemental. Tous les signaux sur l’avenir de notre environnement et du réchauffement climatique virent au rouge, et une nouvelle guerre aux conséquences incalculables menace au Moyen-Orient. Dans ce contexte qui appelle rigueur et sérieux, le Président de la République décide de s’abaisser dans le recyclage des mots de l’extrême droite pour faire de l’immigration le sujet majeur, mélangeant sciemment immigrés et familles françaises d’origine étrangère.
Peut-on, au niveau de responsabilité qui est le sien, parler de faute morale ? Le mot semble faible pour désigner ce qui s’apparente à une odieuse diversion sur le dos des plus faibles, visant à scinder une nouvelle fois les classes populaires selon leur origine ou couleur de peau.
Prétendant prendre la défense des classes populaires contre les immigrés, le Président des puissances d’argent, ose moquer « les bourgeois » auxquels toute sa politique est concrètement et pratiquement dédiée. Il instaure ainsi une nouvelle formulation de l’immonde « les français d’abord » qui instille l’idée que les travailleurs immigrés et leurs familles seraient étrangers aux classes populaires, des corps menaçants dans une France prétendument homogène.
Il s’agit là d’un moyen de nier la féroce lutte des classes qui agite les pays développés dont le nôtre, remplacée par une lutte « de races » et un combat des « identités ».
Il n’en fallait pas plus pour que les mandarins médiatiques s’agitent sur les plateaux de télévision, acclamant « l’audace présidentielle », saluant le cran d’un Président qui n’a pas eu peur de « briser un tabou »… Que ces perroquets interchangeables et grassement payés applaudissent à cette prétendue « défense des classes populaires » a de quoi faire rire … jaune. C’est bien le bon vieux racisme bourgeois que l’apprenti sorcier Macron a violemment suscité. Et qui sait où il ira demain se nicher ?
Macron n’en est pas à son coup d’essai. Il a sciemment mis à la poubelle le rapport Borloo sur les quartiers populaires, préparé avec de nombreux élus et associations, au prétexte que des « mâles blancs » n’avaient pas à s’en occuper. C’est donc régulièrement qu’est mobilisé un registre racialiste pour évacuer un débat ou détourner le regard de l’opinion. Nous nous souvenons également de son veto opposé sans égards à l’accueil des naufragés de l’Aquarius.
Macron joue en conscience avec le feu. Il considère en effet que sa réélection nécessite un niveau élevé d’influence de l’extrême droite pour faire de sa très légitime peur son fonds de commerce et étouffer ainsi tout projet de changement progressiste. Alors que le mouvement social fourbit ses armes face à la contre-réforme des retraites et que les gilets jaunes annoncent de nouvelles mobilisations, il lui faut à tout prix jouer la division. Et quoi de plus simple que d’utiliser celle construite au fil des ans par l’extrême droite entre français et immigrés ?
Répétons ici que les sort des travailleurs français est intimement lié à celui des travailleurs immigrés ; qu’un coup de canif dans leur droit et dignité a des répercussions pour l’ensemble de celles et ceux qui vivent sous la domination du capital. Le grand patronat ne s’embarrasse pas, à l’heure de la mondialisation capitaliste, des divisions raciales qu’il suscite cyniquement dans le corps social. Ne tombons pas dans le piège : c’est l’unité populaire qu’il faut patiemment construire !
3 commentaires
Que ce masque figé de Musée Grévin n’ait que les outils de la haine à produire comme arguments afin de sauver la bourgeoisie en dit long sur le niveau de la crise et les impasses du capitalisme. Ces mots qui renvoient à 1934 et à ses “métèques, juifs, communistes, etc.” déborderont des poubelles de l’histoire. En attendant, il nous faut effectivement rassembler et construire. Merci
A part Martine Aubry qui a su faire la démonstration d’une politique socialiste de gauche pro-européenne en faisant pour la ville de Lille le projet de Lille capitale verte européenne et en le réalisant ; de gauche républicaine universaliste pro-européenne ce qui est entièrement cohérent.
La gauche communiste qui devait devenir une force de gauche égale à la force de gauche que mériterait de recueillir Martine Aubry, la deuxième force de gauche pour arriver à présider ainsi qu’à gouverner, ne parvient pas à exister, c’est de sa faute.
Il faut dénoncer le libéralisme xénophobe de l’extrême droite xénophobe exaltée jusqu’à l’immigtration zéro, et des droites extrêmes ; tout libéralisme xénophoble doit être dénoncé avec la même gravité ; mais il faut en même temps proposer de changer tout ce pire en pire, par le communisme républicain universaliste inspiré notamment par le vie et l’oeuvre de Jean Jaurès ; par la justice économique, publique, et associative riche de l’écologie universelle, sociale au sens littéral ; permettant de sortir des extrémismes en faisant de ces fléaux des fléaux vaincus de façon intégrale, fiable, et irréversible ; de sortir de l’urgence économique et médico-sociale et sociale.
Il faut avoir l’intégrité de proposer d’inscrire dès le début de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : le droit de vivre pour tous.
La division n’ayant jamais été l’opposition républicaine légitime aux valeurs universelles, l’opposition républicaine légitime aux valeurs universelles ne sera jamais la division. Seule l’Union de la Gauche républicaine universaliste riche de ses deux grandes spécificités et de ses authenticités peut arriver au pouvoir pour présider, gouverner.