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C’est désormais ainsi que cela se passe. On commence par des rapports de diverses commissions. Ensuite, un savant rapport de la Cour des comptes, dont la mission était jusque là d’évaluer les politiques publiques et la qualité des comptes publics, présenté comme indiscutable puisque les membres de cette cour des comptes sont de soi-disant magistrats indépendants. Si indépendants et neutres que l’actuel Président était auparavant député socialiste et Président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, désigné par le précédent Président de la République.
Voici que ces « prétendus » magistrats viennent, la semaine passée, de s’attaquer au remboursement des lunettes. Deux de nos concitoyens sur trois ont des problèmes de vue. Les lunettes sont très chères et la sécurité sociale les rembourse déjà très mal. Faute de moyens, nombreux sont celles et ceux qui retardent le moment de la visite chez l’ophtalmologue et chez l’opticien. Pour se faire rembourser il faut cotiser plus à une mutuelle complémentaire.
Le marché de l’optique, lui va bien. 5,7 milliards de chiffres d’affaires, en hausse de 36% depuis 12 ans. Un groupe s’en accapare les deux-tiers : Essilor. Au lieu de mettre un peu d’ordre dans ce « marché », la Cour des comptes préconise de diminuer le remboursement des lunettes et des lentilles ! C’est plus facile ! Ce ne sont pas les remboursements qui creusent le trou des caisses sociales. Si les ménages dépensent plus de 5 milliards pour « voir mieux », la sécurité sociale ne rembourse que 200 millions. Cherchez l’erreur !
Les gros poissons font des profits. Le petit citoyen qui a besoin de lunettes paie, comme si essayer de mieux voir était un confort et les lunettes un produit de luxe comme le caviar.
D’un même mouvement, la Cour des comptes s’immisce dans la gestion des hôpitaux et demande que les restructurations engagées soient conduites « plus fermement », « les efforts de réorganisation doivent être amplifiés », insiste-t-elle. Elle demande encore des suppressions de lit pour que le patient reste moins à l’hôpital. Tant qu’elle y est, elle pourrait inventer « l’hôpital sans lit ». Au lieu de quatre interventions sur dix en chirurgie ambulatoire, elle préconise de passer à huit sur dix.
La Cour des comptes se mêle de tout. Son objet est devenu la promotion de l’austérité. L’austérité pour les plus modestes évidemment. Voilà qu’elle s’apprête maintenant à produire le même type de rapport contre la gestion des collectivités locales. Tout y passe. Trop d’employés communaux, départementaux ou régionaux, trop de cofinancements région-département-commune pour construire des lycées, collèges, routes, salles polyvalentes, trop d’interventions dans les secteurs de l’économie pour défendre les territoires ou l’emploi. Là où les collectivités locales aident à amortir les effets de la crise, là où elles investissent et permettent donc le maintien ou la création d’emplois, la Cour des comptes les blâme. A croire qu’elle considère que les gens ne souffrent pas encore assez.
En vérité, depuis des mois, cette Cour des comptes joue un rôle d’avant-garde pour justifier derrière les paravents de la neutralité ou de la crédibilité de ceux qui se nomment magistrats, des choix politiques contre l’intérêt général. Elle outrepasse totalement ses fonctions et ses pouvoirs et tente sans cesse de valider les ordres venus de la Commission européenne, non élue par les peuples.
Elle joue un rôle de plus en plus grand dans la bataille idéologique et politique pour faire accepter les politiques ultralibérales actuelles. A quand par exemple des rapports sur l’utilisation des profits des grandes sociétés cotées en bourse ? Sur les immenses gaspillages et gâchis du capital ? Sur l’utilisation de cadeaux fiscaux et sociaux aux grandes entreprises ? Sur un premier bilan des politiques d’austérité ? Voici du travail intéressant pour la Cour des comptes. Voici une suggestion pour élaborer un autre rapport, visant à éliminer les déficits de la sécurité sociale. Quel effet bénéfique aurait la réduction du chômage, une augmentation des salaires, le rapatriement de 200 milliards de cadeaux aux grandes entreprises, le paiement par les grandes sociétés de leur dû aux caisses de protection sociale ? Qu’elle s’y mette ! Elle ferait enfin œuvre utile pour l’intérêt général et non plus pour les comptables qui nous gouvernent.
1 commentaire
Sont-ce seulement des comptables , des comptables qui sont en propagande de matraquage pour nous faire avaler leur politique d’ austérité qui est kif -kif avec celle de la droite et par conséquence brouille et favorise l’ abstention qui risque de rejoindre le pire . Ce matin sur France inter Joseph Stiglitz a diagnostiqué que ce sont les politiques d’ austérité qui nous mènent dans le mur et Jacques Attali faisait piètre figure en décrétant de sombres perspectives de crises en futur sans dénoncer ces politiques de comptables formatés à l’ ultra libéralisme du turbo capitalisme. Voilà à une heure de grande écoute ce que la population constate c’ est le non courage de ces ex polytechniciens et ex ENA, économistes patentés et médiatisés à outrance avec sa “rigueur économique ” d’ austérité et de son ” économie positive ” qui vise le long terme tout en pariant sur la croissance ils sont en pleines contradictions. Comment cette austérité/rigueur peut apporter la croissance et être positif dans une économie pour le plus grand nombre sans que la poignée se goinfre un max et sans les remettre en cause . En graves conséquences son exemple et réflexions et intox conduisent à ce qu’ à Polytechnique une filière “mathématiques financière” fait le plein là des traders indéfendables sont en devenir ainsi qu’ à Science-Po où la politique sera uniquement à compter les profits de la spéculation. Triste économiste haut fonctionnaire ex BERD , Joseph Stiglitz a une autre envergure ainsi que des économistes non médiatisés qui prouvent depuis des années et alertent de ces plans comptables à culpabiliser le prolétariat ,coût du travail et non du capital en boulimie constante financière. Cela fait belle lurette que ces économistes donneurs de leçons officiels des média ont choisi la spéculation pour que les dividendes -surtout à cacher et à ne pas toucher- issus de l’ exploitation fassent des gros profits juteux d’ argent gagné à tous les coups . On nous a faut le coup de ” moraliser le capital ” là c’ est de le pérenniser en l’ instituant en gouvernance mondiale en positivant . Nous ne marchons pas dans la combine, une Alternative de Démocratie Communiste mettant l’ internationale en tête pour avancer et briser ce malaise dans la civilisation et culture est la seule solution politique , les comptes en seront facilités. Pour ce reswponsable comptable de la Cour des Comptes il pourrait essayer de retrouver dans les caisses du Trésor les quelques 100 milliards volés à la République ( qui se trouvent dans les enfers fiscaux ils n’ y voient que coûte , là c’ est l’ omerta) ; à la nation , donc à nous .