Baisser vraiment le prix des carburants

le 4 septembre 2012

Après une hausse continue des prix des carburants, le gouvernement a décidé d’aller au-delà de l’engagement de F. Hollande qui était de bloquer les prix, pour les abaisser de 6 centimes d’euros. Pour la famille qui doit utiliser la voiture tous les jours pour le travail ou pour aller faire les courses, ce ne sera pas négligeable. Mais, le budget « carburants » restera trop élevé. Le pouvoir a forcé les compagnies pétrolières à assumer la moitié de cette diminution tandis que la collectivité en assurera l’autre moitié, sous forme de baisse de la taxe sur les produits pétroliers, assumant une perte de recettes pour le budget de l’état.

Le ministère des finances laisse entendre qu’il réfléchit à un dispositif plus durable. C’est urgent et indispensable. En effet, cette décision deviendra inefficace si les cours du pétrole augmentaient de six centimes. Ajoutons que le gouvernement doit rapidement décider d’une diminution du prix du fuel domestique car les prix actuels conduisent à augmenter significativement le coût du chauffage pour nombre de familles populaires, notamment dans nos campagnes.

En même temps, et c’est le plus important et le plus fondamental, il est de la responsabilité d’un gouvernement de gauche, associant les consommateurs, les syndicats, les experts, de mener un combat public avec les autres pays européens pour créer les conditions d’une baisse très significative des prix. Des leviers existent pour cela. Il convient de faire la clarté sur les coûts réels d’extraction du pétrole brut, site par site,  et de connaître du même mouvement les quantités réelles mises en vente et les niveaux de spéculation sur les marchés pour la combattre.

D’autre part, l’importation très importante, plus de 40% des produits raffinés, vient de l’extérieur à cause du manque d’investissement des compagnies pétrolières, voire la fermeture de certaines d’entre elles pour délocaliser ses activités, renchérit les coûts. Le groupe Total réalise deux milliards de profits sur le raffinage et la distribution. Bien plus donc que les trois cents millions d’euros que va représenter la baisse actuelle. Le débat sur le prix des carburants nous amène à celui de la fiscalité. Dans le prix du carburant, la collecte d’impôts indirects est si importante qu’elle dépasse la valeur de l’impôt sur le revenu. Une réforme de justice fiscale, faisant contribuer plus les plus fortunés doit permettre d’abaisser substantiellement les prix.

Dans l’immédiat, la mesure mise en œuvre sous l’impulsion du ministre des transports, Jean-Claude Gayssot entre 2000 et 2002 serait encore aujourd’hui la plus efficace. Il s’agit d’établir une taxe flottante sur les prix des carburants. Ainsi, le niveau de taxe sur les carburants s’adapterait aux fluctuations des prix du brut afin d’obtenir un prix à la pompe relativement stable sur une longue période.

Au-delà, le gouvernement devrait mener un travail pour lancer un projet européen de nouveaux véhicules hybrides ou électriques, ou encore la nouvelle voiture consommant moins de deux litres aux 100 km. Voilà un projet qui relancerait l’industrie européenne automobile.

Au-delà, c’est le droit à l’accès à l’énergie pour toutes et tous qui doit être assuré. Aux prix élevés du carburant s’ajoutent ceux de l’électricité et du gaz. L’énergie est un produit de première nécessité. C’est un bien public humain qui doit être accessible à toutes et tous. Elle doit constituer un droit fondamental. Garantir ce droit tout en s’inscrivant dans la nécessaire mutation écologique  devient un enjeu politique de premier ordre. L’affronter ne peut se faire par des mesurettes d’adaptation. Il implique de fortes réformes structurelles progressistes. C’est le défi auquel sont confrontés le gouvernement et toute la gauche.

04/09/2012


0 commentaires


Canelle 4 septembre 2012 à 12 h 16 min

Quand ce “droit public” menace la santé et la vie même des plus fragiles, et fait grimper le taux de CO2 dans l’atmosphère, baisser le prix du pétrole au maximum est une excellente idée !

Que laisse t-on à nos descendants ?

charly 1 4 septembre 2012 à 21 h 03 min

Les Accidents de la circulation coutent beaucoup plus cher que le prix des carburants…..25 milliards….(.dont une part importante se retrouve au niveau des assurances ….des impots….et de la SECU….) pour 65 millions d’habitants..( bébés comptris ) 400 euros par habitant…. la T.IPP 15 milliards……..je verrais bien le prix des carburants indexés sur le coût des accidents….moins d’accidents…..baisse des carburants…… mais ceci n’exclue pas un controle du prix des carburants…..et quels actionnaires sont “”sous la douche””…..les grosses fortunes qui investissent dans le pétrole…………………………sans anémosité….

Laisser un commentaire

Commentaire

Nom *

Les champs marqués * sont obligatoires

Email *

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Restez en contact

Inscrivez-vous à la newsletter