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Partir avec élégance, subtilité et courage devant l’ultime épreuve n’est pas offert à tout le monde. Qui plus est en s’évertuant, malgré les assauts de la maladie, à passer le témoin d’une conception radicalement humaniste de l’existence.
C’est ainsi qu’Axel Kahn nous a quittés dans sa soixante-seizième année, rattrapé par ce maudit cancer contre lequel il aura lutté, corps et âme, personnellement et ces dernières années collectivement à la tête de la Ligue contre le cancer.
Axel Kahn a incarné pour beaucoup d’entre nous la rigueur dans l’engagement humaniste. Il aura lui même tracé sa trajectoire d’intellectuel militant, refusant de se laisser balloter au vent des humeurs et des modes pour défendre en tout temps, et en tout et pour tout, la grande cause humaine.
Nous avions eu l’honneur de le compter comme membre d’honneur de la Société des Amis de l’Humanité de 2003 à 2007, à une époque où manifester son attachement à nos journaux était signe d’une farouche abnégation à combattre les injustices, à ne pas sacrifier son sens de l’engagement aux caprices de l’époque.
Médecin chevronné, chercheur émérite, membre des directions des plus éminents centres de recherche publique, on ne peut s’empêcher d’associer Axel Kahn à la figure des grands humanistes européens qui ont précédé notre époque, mettant la rigueur du savoir au service du combat pour une monde meilleur.
Nous saluons aujourd’hui la mémoire de cet homme pour qui rien d’humain n’était étranger. Nous pleurons la perte d’un repère, d’un soutien qui ne lésinait jamais devant un conseil, un coup de fil pour s’enquérir de nos difficultés et du sens que nous donnions à nos combats communs.
Nous adressons à sa famille, à ses proches et amis nos condoléances les plus attristées et nos plus fraternelles pensées.
Patrick Le Hyaric
Directeur de L’Humanité
06/07/2021
2 commentaires
Merci Monsieur Le Hyaric de si bien exprimer ce qu’un nombre – dont je suis une infime partie – éprouve aujourd’hui. Il manque désormais Axel Kahn à nos jours à venir.
La meilleure santé de l’Homme dépend du meilleur monde ; le médecine et son dévouement y prennent part.