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L’information de qualité, qu’elle soit politique, sociale, économique, scientifique ou générale, a une « valeur d’usage » dont la définition est simple : il s’agit d’être utile aux lectrices et aux lecteurs, téléspectatrices ou téléspectateur, comme citoyens actifs et responsables, en leur donnant tous les éléments leur permettant d’intervenir sur la marche de la société et du monde, à comprendre les événements, à rester maître de leur destin, à faire des choix.
Le comité des États généraux de l’information (EGI) dont tous les membres ont été nommés par le président de la République aurait dû traiter de ces enjeux, à l’heure où il est impératif de se pencher sur le lien entre l’urgence démocratique et le pluralisme des médias, le pluralisme des traitements des événements, le pluralisme des idées.
Le rapport remis il y a quelques jours dresse un constat lucide sur la situation, mais ne propose aucun changement fondamental. Nulle proposition pour un renforcement du pôle audiovisuel public. Rien pour lutter contre les concentrations de la presse et des médias entre quelques mains. Aucun pouvoir rendu aux journalistes face aux actionnaires capitalistes.
Lancé à l’origine pour réguler l’industrie numérique qui pille le travail des journalistes afin de le revendre contre des recettes publicitaires et à la suite du coup de force de Bolloré s’accaparant la chaîne Cnews – en renvoyant tous les journalistes – les États généraux de l’information ne prennent pas la mesure du problème fondamental auquel nous sommes confrontés : le système informationnel penche de plus en plus vers l’extrême droite et les oligarques respectent de moins en moins les journalistes. De grands groupes de presse réalisent des journaux sans rédaction en exploitant des journalistes payés à la tâche sans garantie sociale. D’autres expérimentent, la production par l’intelligence artificielle d’une partie de leur contenu.
Sous l’impulsion des grands groupes capitalistes à la recherche de rentabilité dans tous les segments de leurs activités et de l’utilisation de l’extrême droite comme garantie du maintien du système, une mutation préoccupante est en train de s’opérer.
Des cercles importants des classes dominantes ont inventé un nouveau concept : le « marché des idées ». Et là, il ne s’agit plus de confrontation d’idées. Ils y mènent une guerre culturelle et idéologique visant à peser dans le débat public, à travestir des pans de l’histoire nationale et celle du monde, à empêcher le débat contradictoire, à détourner nombre de principes républicains de leur sens, à effacer les idées de transformation sociale, démocratique, écologique, à diffuser des imaginaires aliénants.
C’est au nom de cet objectif que les médias de droite extrême revendiquent, comme Elon Musk et Donald Trump, le droit de « tout dire », mensonges et vérités alternatives inclus.
Le mal est plus profond qu’il n’y paraît. Ainsi, dans un article paru dans le « JDNews », un nouveau magazine du groupe Lagardere lancé la semaine dernière, l’un des fers de lance de ces campagnes, Mathieu Bock-Côtés – qui squatte aussi les plateaux de Cnews et les colonnes du Figaro – ose s’insurger qu’en « Irlande, en Ecosse, et même en France, on a vu naître récemment des propositions de loi entendant frapper d’interdit les « propos haineux ». Ce qui veut dire que l’État se donne désormais le droit de contrôler la vie intime du commun des mortels. » Voilà donc où nous en sommes ! Voilà le grand confusionnisme incité, répandu telle de la poudre prête à s’enflammer !
Ajoutons que la « valeur d’usage » de l’information est niée pour être réduite à une valeur d’échange. La valeur générale d’usage pour le lecteur ou l’auditeur est compressée dans le cadre d’une information en continu, triée selon certains objectifs idéologique, impulsée pour faire de l’audimat, passée au tamis des algorithmes, plus superficielle, plus redondante, plus uniformisée.
Nous nous éloignons toujours plus encore d’une information au service du bien commun. Et quand Madame Rachida Dati, reconduit au ministère de la Culture, expliquait il y a quelques semaines, qu’il y a plus de problème de pluralisme dans le service public de l’audiovisuel que dans les médias de Bolloré, nous avons de gros soucis à nous faire.
Cette saillie et d’autres visent à préparer l’ouverture du capital, puis la privatisation, du pôle audiovisuel public comme le réclame avec force l’extrême droite. Nous aurons vite à nous placer du côté des journalistes et de tous les travailleurs de Radio-France, de France télévisions, de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) dans le collimateur des grands groupes capitalistes et des droites extrêmes.
Les considérables efforts déployés par la classe capitaliste sont trop sous-estimés. Celle-ci se dote de moyens colossaux pour mener la bataille culturelle, idéologique et politique. Ainsi, 81 % des quotidiens nationaux et 95 % des hebdomadaires d’information générale et politique, 40 % des cinquante premiers sites d’information, quatre radios généralistes, les chaînes de télévision privées sont la propriété de seulement huit hommes d’affaires milliardaires et de deux millionnaires.
Cette poignée de capitalistes qui s’accapare les médias veut évidemment en faire des outils d’influence auprès des gouvernements, des institutions européennes et dans le concert mondial. Mais cette classe recherche aussi un modèle économique rentable qui écrase le pluralisme des idées et de la presse.
En effet, sous l’effet des développements numériques et d’une dévalorisation organisée de la lecture des journaux papiers et des livres, une mutation considérable des entreprises de presse vers des projets globaux – papier-numérique-télévision-vidéo – auxquelles s’ajoutent des industries culturelles, de loisirs et d’une multitude de services est en cours. Ces projets visent à concurrencer les géants nord-américains du numérique dans le cadre d’une violente bataille intra-capitaliste incluant de fameux « marchés des idées » Réactionnaires s’entend.
Pendant ce temps, la presse indépendante est réduite à la portion congrue, toujours plus asphyxiée.
En apparence, le commun des mortels considère le pluralisme à l’aune de la multiplication des chaînes de télévision et de radio à disposition. Cela lui donnerait donc, plus de choix. En apparence seulement. Car, en réalité, il se trouve encerclé, cerné, dans un système où les médias sont soumis en permanence à l’audimat et leur caractère commercial s’accroît.
Il faut faire de l’audience et pour cela imposer une culture de la distraction – selon une vision consumériste et dans les intérêts de leur propriétaire – en uniformisant les contenus pour gagner la course à l’audimat, mesurée chaque seconde comme les cours de bourse. On retrouve ici le concept de « marché » des idées et de l’information sensationnelle qui fidélise des téléspectateurs devant des émissions ou l’on vend du vide tout en excitant l’individualisme, l’identité et l’insécurité.
Ainsi, les grands médias ont une fonction de reproduction des idéologies et des valeurs dominantes. Par les contenus, les images, les normes, les mots et les valeurs qu’ils véhiculent dans les infos en continu, dans les fictions comme dans le divertissement.
Ce niveau, inconnu jusque-là, de concentration des médias et des industries culturelles s’inscrit dans la guerre intra-capitaliste que se livre de grands groupes à base nationale avec l’oligopole numérique nord-américaine – Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft auxquels il faut ajouter Netflix, Disney, YouTube – qui dominent à la fois les productions de contenus, les circuits de distribution et les sources de revenus. Ce faisant, ils affaiblissent la presse écrite en pillant ses contenus, en asséchant ses ressources publicitaires et en niant la diversité culturelle.
Ces géants Américains du numérique, plus puissants économiquement et financièrement que certains États, étalent leur hégémonie dans les industries médiatiques et culturelles. Ils constituent une menace pour notre « exception culturelle », une menace pour les libertés et le pluralisme des informations et des opinions. Ils pillent les contenus, jusqu’à la source, et captent la manne publicitaire. Aujourd’hui, Facebook est la première plateforme mondiale d’accès à l’information. YouTube est la première interface audiovisuelle pour les moins de 30 ans. Amazon est la plus grande librairie du monde.
Leur seule logique est évidemment, la recherche du profit en plaçant hors-jeu le citoyen informé au profit du consommateur encerclé et du « client » redevable. Ajoutons que ces groupes, telles des pieuvres, investissent dans une multitude d’autres secteurs comme le transport, la logistique, le soutien à l’armement ou la santé. Dans ce nouvel espace informationnel et ses puissants algorithmes, se pose une multitude de questions : désinformation, polarisation des opinions, enfermement informationnel.
En plaçant leur raisonnement dans le cadre de ce capitalisme, les rédacteurs du rapport sur les États généraux de l’information ne peuvent affronter ces enjeux pourtant cruciaux pour l’avenir des démocraties et l’exercice de la citoyenneté. Ce rapport aurait pourtant pu insuffler un peu d’oxygène démocratique pour l’information, son traitement, la culture, le débat citoyen. Or, ces auteurs refusent d’affronter les actionnaires, de défendre un pôle de médias public démocratisé et propriété citoyenne, de revaloriser le métier de journaliste et le travail des créateurs.
Il n’y aura pas de pluralisme vivant sans soutenir plus et mieux la presse indépendante. L’un des points positifs du rapport est de lui faire bénéficier de nouvelles recettes publiques grâce à un prélèvement plus substantiel sur les recettes que réalisent les géants du numérique sur la publicité acquise grâce au pillage du contenu de la presse et des médias. Une bataille conséquente est indispensable pour le traduire en actes. Il aurait dû proposer une réforme du conseil supérieur de l’audiovisuel. Celui-ci doit devenir une instance élargie aux professionnels et aux auditeurs et aux téléspectateurs et exercer un contrôle démocratique faisant réellement vivre le pluralisme et veiller au respect de la création française dans les programmes culturels ou de loisirs à la télévision.
Le pôle public de la radio et télévision doit être consolidé et développé, démocratisé en faisant participer les auditeurs et téléspectateurs aux côtés des personnels aux orientations. Il doit être un modèle de diversité et de pluralisme et participer plus encore à la création culturelle.
Il n’y a pas d’information pluraliste, documentée sans embauche de journaliste, sans reporter, sans journaliste d’investigation. Il est urgent de voter une loi anti-concentration et d’interdire toute prise de contrôle de plus de 20 % du capital sur toute entreprise de médias, et au-delà sur l’ensemble des industries culturelles et numériques. Autant de réformes qui doivent s’inscrire dans un nouveau projet d’appropriation publique des grands médias.
Les États généraux de l’information et leurs conclusions devraient inciter les progressistes à animer des débats publics autour de ces enjeux qui ont partie liés avec ceux des batailles pour les salaires, le travail ou le climat, la lutte antiraciste ou le féminisme. C’est de la citoyenneté vivante dont il s’agit !
Patrick Le Hyaric
24 septembre 2024
8 commentaires
Bonjour.
«« Le mal est plus profond qu’il n’y paraît. Ainsi, dans un article paru dans le « JDNews », un nouveau magazine du groupe Lagardere lancé la semaine dernière, l’un des fers de lance de ces campagnes, Mathieu Bock-Côtés – qui squatte aussi les plateaux de Cnews et les colonnes du Figaro – ose s’insurger qu’en « Irlande, en Ecosse, et même en France, on a vu naître récemment des propositions de loi entendant frapper d’interdit les « propos haineux ». Ce qui veut dire que l’État se donne désormais le droit de contrôler la vie intime du commun des mortels. » Voilà donc où nous en sommes ! Voilà le grand confusionnisme incité, répandu telle de la poudre prête à s’enflammer ! »»
«« les plateaux de Cnews et les colonnes du Figaro – ose s’insurger qu’en « Irlande, en Ecosse, et même en France, on a vu naître récemment des propositions de loi entendant frapper d’interdit les « propos haineux ». Ce qui veut dire que l’État se donne désormais le droit de contrôler la vie intime du commun des mortels. »»
«« propositions de loi entendant frapper d’interdit les « propos haineux »»
Et voilà, les propos haineux deviennent le symbole de la liberté d’expression !!!
Confusionnisme: normaliser la confusion dans les esprits.
Tous manipulés tous manipulateurs de Jean-Marie Abgrall
Répétez un mensonge suffisamment et il devient vérité. (aliénation)
Quand l’information isole les esprits par son traitement (le su et le non su)
Sémantique générale de Korzybski.
«« les plateaux de Cnews et les colonnes du Figaro – ose s’insurger qu’en « Irlande, en Ecosse, et même en France, on a vu naître récemment des propositions de loi entendant frapper d’interdit les « propos haineux ».
«« les plateaux de Cnews et les colonnes du Figaro défendent le droit des propos haineux.
Ce qui veut dire que :
Que les propos haineux deviennent le symbole de la liberté d’expression !!!
Cneqs et le Figaro devraient être traîné en justice.
Ce qui est inacceptable de la part du système de l’information est le silence sur les liens entre l’immigration et la guerre tout azimut au Moyen-Orient , en Afrique et en Amérique Latine par la guerre 2.0: économique, coup d’état de la droite, contrainte économique, instrumentalisation du terrorisme (qui les armes __ Haïti, un cas), le FMI qui appauvrit,…… JPMorgan réclame des états autoritaires……. Nobel de Paix pour un président….. discutable
Une lecture historique (l’état du monde qui se perpétue)
L’ultime retour des barbares
D’actualité plus que jamais
La solution réside dans la Constituante Citoyenne basé sur les comités citoyen nes (élaboration de la stratégie pour passer du capitalisme au socialisme , les audits citoyen nes, la structure de la nouvelle économie ….., les institutions,……. la question de l’UE, de l’OTAN, des banques,
échange multilatérale ” équitqble “, …….
Psychologie Transpersonnelle
Stanislav Grof
EPILOGUE
Crise globale actuelle et évolution future de la conscience L’importance des observations de la psychothérapie LSD, des approches empiriques de l’exploration de soi et de diverses formes de pratique spirituelle dépasse les limites étroites de la psychiatrie, de la psychologie et de la psychothérapie. Nombre de réflexions nouvelles sont liées à des phénomènes qui s’avéreront essentiels pour l’avenir de la race humaine et de la vie sur cette planète. Ils impliquent une nouvelle compréhension des forces qui influencent l’histoire, qui contribuent à la dynamique des mouvements sociopolitiques et qui participent à des œuvres créatives de l’esprit humain en art, en philosophie et en science. Ce matériau éclaire également d’un jour nouveau certains chapitres obscurs de l’histoire des religions en favorisant une distinction nette entre mysticisme pur et spiritualité vraie d’une part et religions traditionnelles et églises institutionnalisées d’autre part. Ces sujets sont d’une telle ampleur que pour les traiter il conviendrait de leur consacrer un volume entier. J’aimerais toutefois présenter dans le cadre de cet ouvrage un aperçu général des nouvelles réflexions sur un problème d’une importance critique pour chacun d’entre nous : la crise globale actuelle. Je m’intéresserai tout d’abord au matériau nouveau lié aux dimensions périnatales et transpersonnelles de l’histoire humaine. Je me concentrerai ensuite sur les problèmes concernant la situation actuelle dans le monde et sur l’avenir de l’évolution de la conscience. L’agressivité et le meurtre — dirigés vers les races, les nations, les religions, les groupes sociaux, les clans, les familles, les individus, etc. — constituent les thèmes centraux de l’histoire humaine. Nous avons déjà évoqué les nouvelles réflexions sur les racines périnatales et transpersonnelles de l’agressivité maligne.
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Vous dites:
«« L’information de qualité, qu’elle soit politique, sociale, économique, scientifique ou générale, a une « valeur d’usage » dont la définition est simple : il s’agit d’être utile aux lectrices et aux lecteurs, téléspectatrices ou téléspectateur, comme citoyens actifs et responsables, en leur donnant tous les éléments leur permettant d’intervenir sur la marche de la société et du monde, à comprendre les événements, à rester maître de leur destin, à faire des choix. »»
Oui, l’information traité et diffusé à grande échelle est devenue vraiment fondamental.
Au premier chef, la déshumanisation sourde qui fraie son chemin dans les consciences. Pour preuve le peu de soulèvement contre les malheurs instrumentalisés, d’actualité.
Une certaine tendance aux deux poids deux mesures distillé par les idéologies politoco-économiques et géostratégiques qui dominent.
Le su et le non-su: d’où la nécessité de propager une vision d’ensemble des interactions que constitue la crise multidimensionnelle depuis l’autre siècle basé sur la théorie de la déréglementation.
Crise multidimensionnelle:qui touche tous les aspects de notre monde (culturel, économique, croyance, écologique…..).
Il y a certains déterminants pour qu’un conflit éclate et se termine, comme nous le constatons, dans la fureur et le sang et tous ses effets collatéraux pervers.
Autre extrait de l’Épilogue:
«« On a souvent rapporté le fait que lorsque la guerre est déclarée après une période de tension et d’anticipation générales, cette décision entraînait des sentiments de soulagement et de clarté. De Mause attribue cette réaction au fait que les leaders et que les nations établissent à ce moment le contact avec le souvenir du moment de la naissance. Ma propre interprétation de l’atmosphère précédant une guerre insiste sur l’élément de forte dissonance émotionnelle-cognitive entre la tension émotionnelle existante et l’absence d’une situation externe concrète à laquelle la rattacher. Les sentiments préexistants des leaders et des nations se retrouvent brusquement en accord général avec les circonstances extérieures lorsque la guerre éclate. Les émotions sont justifiées et il convient de s’arranger de la sombre réalité. Malgré son absurdité, sa monstruosité et sa démence, la nouvelle situation a une logique particulière parce qu’il n’existe plus de disparité majeure entre les événements et les réactions émotionnelles des individus concernés. Ce mécanisme a des parallèles dans la psychopathologie individuelle. Les personnes, qui sont encore sous l’influence d’une matrice dynamique négative de l’inconscient, montrent une intolérance face à la dissonance émotionnelle-cognitive. Elles recherchent des situations qui sont en accord avec leurs sentiments intérieurs ; certains les favorisent inconsciemment. On a également observé que toute une série de désordres émotionnels ont tendance à disparaître dans certaines circonstances extrêmes et radicales. »»
Le facteur psychologique ne serait-il pas décisif (de l’individu à la masse !)
Dans tous manipulateurs tous manipulés, un chapitre est consacré au génocide Rwandais.
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Alors que la démocratie représentative au Brésil et en Colombie est fragilisée par la pression des empires économico-médiatiques, le Venezuela renforce la sienne en créant toutes sortes de mécanismes de démocratie directe.
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Un mois après les présidentielles, un autre scrutin a été organisé. Dans l’indifférence, cette fois, des médias occidentaux. 1,5 million de vénézuélien(ne)s ont voté dans les 49.000 conseils communaux des 4500 communes vénézuéliennes sur les projets à financer par le gouvernement. Chaque commune était chargée de débattre préalablement en assemblée pour choisir sept projets prioritaires. 27420 projets ont été soumis au vote. Environ 22 % des projets approuvés concernent l’eau, 13 % l’électricité, 13 % l’entretien des écoles, 13 % l’entretien des rues, 11 % la santé, 8 % l’environnement et 6 % la construction d’autres infrastructures. La première consultation populaire avait eu lieu en avril (7) et 85 % des projets choisis ont déjà été mis en œuvre. Une troisième consultation sera organisée avant la fin de 2024.
« La droite vénézuélienne a très peur, explique le ministre Prado, que le peuple adopte le modèle et qu’il n’y ait plus de retour en arrière. L’impérialisme et les bourgeoisies d’Amérique latine ont très peur que ce type de processus commence à être exigé dans d’autres pays où la politique participative n’existe pas et où ne fonctionne qu’un État représentatif. Dans d’autres pays, il n’y a pas de volonté politique de transférer le pouvoir au peuple, ce sont des gouvernements conservateurs qui veulent conserver le pouvoir et ne veulent pas que le peuple ait le droit de décider. Mais les luttes et les expériences des mouvements sociaux latino-américains nous intéressent au plus haut point ». (6) »»
6 Interview d’Angel Prado par Lorenzo Santiago pour Brasil de Fato,
Commencer l’implication des populations est un pas !
Questions brûlantes à un chaman vénézuélien
Chris Gilbert, Caracas, septembre 2024.
Rufino s’est penché sur la question de l’avenir du gouvernement bolivarien et du socialisme.
Sa vision de l’avenir était offerte sur un mode conditionnel – structurée comme une déclaration « si-alors ». Selon lui, en votant pour Maduro, le peuple a donné un nouveau mandat au gouvernement le 28 juillet avec une victoire écrasante. C’était une bonne chose, et la révolution bolivarienne elle-même était également une bonne chose. M. Rufino pense que la révolution se poursuivra pendant longtemps – il tend les bras pour indiquer une grande étendue – mais il y a un « si » qui conditionne sa longévité. La révolution ne durera que si le gouvernement tient compte de toutes les communautés, comme ils le font eux-mêmes dans leurs villages. Une partie de chaque ressource – qu’il s’agisse d’argent ou de nourriture – doit être distribuée à tous de manière égale et régulière. Ce n’est qu’à cette condition que l’avenir sera assuré.