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Editorial de la Terre
Dans chacune de nos communes rurales, le maire, ses adjoints et les conseillers municipaux constituent par eux-mêmes un vrai service public. Certes, ils administrent la commune. Mais, bien au-delà, pour tout problème individuel, familial, pour toute difficulté dans la commune, c’est la maire qu’on appelle. Ainsi, il est disponible presque tout le temps au service de ses concitoyens. Ceci est en partie vrai aussi pour le conseiller général.
C’est ce service public, cette démocratie de proximité que veut casser le projet de loi sarkozyste, portant réforme des collectivités territoriales.
Le pouvoir veut fusionner les collectivités territoriales, regrouper les communes et regrouper les départements et les régions. Cela revient à éloigner les élus des citoyens. De plus, il est envisagé que les collectivités disposent demain de moins de recettes, puisque la taxe professionnelle serait supprimée. Une réforme de cette taxe est nécessaire pour ne pas décourager l’emploi, le travail et les salaires, mais sa suppression est un nouveau cadeau royal aux plus grandes entreprises.
Ajoutons le scandale du mode de scrutin pour élire les futurs conseillers territoriaux. Ceux-ci seront élus à un scrutin uninominal à un tour. Ainsi, la force politique arrivant en tête, même avec 25% des voix, aura l’élu. Autrement dit, le pouvoir tente de créer un Etat et des collectivités locales d’une seule couleur : UMP.
A partir de là, il veut donner les moyens à l’Etat de pomper l’argent des collectivités locales -qui n’en ont déjà pas assez- pour renflouer les caisses du budget national, qu’il vide avec les cadeaux offerts aux plus riches, les réductions d’impôt sur les sociétés et demain la taxe professionnelle.
Ajouté aux réductions des services publics, de la Poste aux hôpitaux, des services de l’équipement aux écoles, de la production agricole à l’artisanat, ce sont de nouveaux reculs de la vie rurale programmés. Ce serait aussi une recentralisation du pouvoir vers la capitale.
La raison en est simple. L’ultra-droite actuelle refuse que les collectivités locales, communes, départements, régions, puissent être des contre pouvoirs aux politiques ultralibérales actuelles.
Il faut refuser ce véritable hold-up.
Cela ne signifie pas qu’il ne faille rien bouger. Déjà des coopérations intercommunales sont mises en œuvre pour partager des coûts de certains investissements des communes ou certains services aux populations. De même la fiscalité locale doit être revue en faisant en sorte que la taxe d’habitation soit plus liée aux revenus réels.
Aujourd’hui, des élus d’opinions très différentes se révoltent contre ces projets. Ils ont raison. Ils défendent la démocratie de proximité. Ils défendent la justice et le service public.