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Il ne se passe plus de semaines dans notre pays, comme dans le monde entier, sans que l’on apprenne les difficultés d’un journal, sa fermeture ou sa revente. Est à l’œuvre un cocktail explosif où se mélangent crise du débat public et crise de la lecture de la presse écrite ; difficultés d’accès à celle-ci à cause du recul du nombre de points de vente ; modification des modes de lecture ; prix relativement élevé des journaux, alors que le pouvoir d’achat est compressé ; recul des recettes publicitaires et des recettes de diffusion. Tout cela accélère, depuis plusieurs mois maintenant, des difficultés déjà anciennes auxquelles menace de s’ajouter, dans les prochaines semaines, une augmentation des tarifs postaux au mépris d’un accord signé entre l’État, La Poste et les éditeurs de journaux. Dès lors, la situation économique des entreprises de presse se précarisera davantage.
Tel est le contexte dans lequel est enserrée l’Humanité. Ses équipes, en lien avec les lectrices et les lecteurs, avec ses diffuseurs militants, avec les amis de l’Humanité, dans le mouvement syndical, intellectuel et culturel, doivent mener quotidiennement un combat pour que vivent nos journaux.
Depuis le mois d’avril dernier, les lectrices et lecteurs ont versé 1,7 million d’euros qui ont permis d’alimenter la trésorerie courante du journal. Cette participation à la souscription populaire doit encore se poursuivre dans les jours à venir pour nous permettre de faire face à nos échéances des mois de décembre et de janvier. Celle-ci prend la forme d’un appel à offrir « des étrennes pour l’Humanité ». Elle bénéficie évidemment des mêmes mécanismes de défiscalisation que les autres dons.
D’autre part, nous sommes contraints d’augmenter nos prix de vente de 10 centimes, à compter du 1er janvier 2014, pour faire face à l’augmentation de nos coûts.
En même temps, nous continuons d’appeler à un grand débat national sur le pluralisme de l’information et celui de la presse écrite d’information générale et politique. Il est possible d’y accéder si l’État républicain s’en porte garant parce qu’il considère que ce pluralisme est indispensable à une démocratie vivante. Il n’est pas normal, de ce point de vue, que l’Humanité et peut-être d’autres aient vu l’aide publique aux quotidiens à faibles ressources publicitaires amputée d’un million d’euros chaque année depuis 2010.
Dans ce contexte, je suis à l’initiative, depuis des années, de démarches auprès de l’État et des différents gouvernements pour que les entreprises de presse puissent reconstituer leur capital social. Certaines d’entre elles ont pu le faire grâce à l’apport de capital privé, voire parfois au rachat de journaux par des groupes privés. Ce ne peut être le cas de l’Humanité, journal fédérateur de la gauche sociale, politique, intellectuelle, qui cherche à inventer les chemins de la construction d’une autre société, d’un autre monde. À la fin de l’année 2000, l’Humanité agonisante a dû procéder à de difficiles restructurations économiques, sociales, industrielles, et contracter trois emprunts auprès du Fonds de développement économique et social (FDES), pour une valeur totale de 7 millions d’euros, qui sont devenus près de 11 millions avec les frais financiers. Nous avons déjà remboursé l’équivalent de la totalité du capital de ces prêts. Confrontés à la difficulté de rembourser le dernier prêt, nous avons demandé, depuis l’année 2009, soit de réaménager, soit d’annuler le dernier de ces prêts, dès lors que les frais financiers, dont nous nous sommes déjà acquittés, ne spolient en rien le FDES. Le gouvernement vient de faire droit à notre demande en toute transparence, puisque c’est la représentation parlementaire qui prendra la décision, au nom du pluralisme de la presse et de l’existence de l’Humanité, dont nous fêterons, le 18 avril 2014, les cent dix ans de la fondation par Jean Jaurès. Rien à voir donc avec les interprétations haineuses déversées depuis quelques jours par des officines d’une certaine droite extrémiste qui ne se résoudront jamais à l’existence de l’Humanité.
Nous n’avons de cesse de travailler, pour faire vivre le « groupe Humanité », à de nouveaux projets de développement que nous présenterons à la mi-janvier.
La poursuite de la souscription y contribuera. Un grand merci à toutes celles et tous ceux qui y participent.
6 commentaires
Je suis au courant que le gouvernement français a annulé la dette de 4 millions d’euros de L’Humanité. Et, sans être de droite, j’ai parfaitement compris que ces 4 millions allaient s’ajouter à la propre dette de la France, c’est à dire que nous allons la payer. Je n’ai guère apprécié !
D’autant qu’il est question d’un nouvel impôt pour éviter les inondations :
http://www.leparisien.fr/societe/impots-vers-une-nouvelle-taxe-pour-prevenir-les-inondations-11-12-2013-3398565.php#xtor=EREC-109—-480195@1
Nous n’avons pas les revenus d’un eurodéputé, et nous nous considérons libre de soutenir le journal de notre choix, en l’occurrence le journal Fakir, dont les journalistes et promoteurs ne sont pas en costume/cravate. Lorsque je dis “nous”, il s’agit de mon mari et moi.
4 millions pour une presse libre,différente ,20 milliards pour les géants du CAC 40 sans aucune contrepartie quelle est l’aide la plus justifiée et quelle est celle qui pèsera le plus lourd pour nous tous?
Et libre nous sommes de participer à une aide complémentaire.
Les revenus d’ un Eurodéputé et ceux du triste PDG de PSA.
Les revenus du PDG de PSA ne sont pas payés par les contribuables. Vous avez raison, on devrait donner 20 Milliards à l’Huma, non ?
Tous ceux qui pompent l’argent public pour leurs propres intérêts doivent être condamnés. Ceux qui bénéficient des 20 Milliards au même titre que l’humanité.
Je ne suis pas particulièrement socialiste ni communiste car je crois que cela relève d’une spoliation des droits naturels de tout homme à être libre. Mais je viens de découvrir Fakir grâce à vous. Vous avez raison de soutenir de telles initiatives. EN leur souhaitant qu’ils trouvent leur utilité
Et oui ! Tout le monde est touché ! Et il nous reste qu’à bien voter comme d’habitude d’ailleurs, actuellement : FRONT DE GAUCHE ! ou syndicalement : (C.G.T.).
Envoyez vos dons, financez l’organe de propagande qui sert la carrière politique de ce Monsieur !!!!